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Iran : A propos du combustible pour sa réacteur à eau lourde
26.11.2007

Le régime des mollahs a affirmé samedi avoir réussi à fabriquer du combustible nucléaire (pellets ou crayons nucléaires) pour son futur réacteur de 40 mégawatts fonctionnant à l’eau lourde d’Arak. C’est Aghazadeh, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), qui a annoncé cette nouvelle avec une certaine formulation qui laisserait entendre qu’il y a un lien entre ce combustible nucléaire et les efforts du régime de maîtriser l’enrichissement nucléaire. Décodages.



Dans le cas d’un réacteur à eau lourde, le combustible n’est pas de l’uranium enrichi mais de l’uranium naturel. D’ailleurs l’usine iranienne pour la production du combustible destiné à Arak se trouve à Ispahan à proximité des mines iraniennes d’uranium [1]. Ce sont les canadiens qui en 1945 ont mis au point le premier réacteur à eau lourde et l’ont par la suite vendu dans de nombreux pays en voie de développement comme l’Inde, l’Argentine, le Pakistan, la Corée du Sud et la Roumanie car cette filière garantissait à ses utilisateurs l’indépendance vis-à-vis des pays producteurs d’uranium enrichi.  [2]

L’annonce n’est donc pas une autre soi-disant prouesse technologique nucléaire iranienne, mais une déclaration à la fois médiatique et polémique. Il s’agit de faire revivre le mythe de la bombe iranienne. En effet, le réacteur d’Arak est un réacteur expérimental, modèle qui théoriquement pourrait produire de la matière irradiée nécessaire pour une bombe atomique.

Dans la dépêche AFP concoctée par l’IRNA, il est précisé que le réacteur de 40 mégawatts d’Arak remplacera en 2009, le réacteur expérimental fourni par les Etats-Unis de Téhéran avant la révolution islamique de 1979. Une précision est nécessaire : ce petit réacteur de 5 mégawatts, installé à Amir Abad, n’a pas été fourni à l’Iran en 1978, mais en 1954.

A l’époque, l’Iran n’avait pas de projet de bombe et ne formait pas des savants atomistes pour obtenir les secrets de la bombe. Si tel avait été le cas, Akbar Etemad, le responsable du programme nucléaire civil iranien sous le Shah, qui a rejoint le projet atomique des mollahs dès 1985, aurait transmis à ses nouveaux amis enturbannés le secret de la fabrication de cette bombe nucléaire.

Polémique | En évoquant le remplacement du petit réacteur fourni en 1954 par les américains, le régime des mollahs entend polémiquer sur la partialité des américains vis-à-vis de la république islamique d’Iran.

Sur le plan médiatique, il s’agit de diffuser des rumeurs anxiogènes pour laisser entendre qu’à la longue (fin 2009 ou 2010), avec ce nouveau réacteur en fonctionnement, les mollahs disposeront d’une certaine quantité de combustible irradié. Il s’agit de neutraliser l’aveu du régime qui avait récemment reconnu son incapacité technologique de retraiter du Plutonium. L’annonce sur le combustible nucléaire destiné à Arak ouvre une nouvelle filière de rumeurs anxiogènes.

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Pour en savoir + sur cette maîtrise des rumeurs :
- Iran : La revendication très tactique des 3000 centrifugeuses
- (8 NOVEMBRE 2007)

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| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |

| Mots Clefs | Nucléaire : Nucléaire pacifique |

[1Les mines iraniennes d’uranium | Les mollahs n’ont cessé de prétendre avoir découvert de nouvelles mines mais du temps du Chah, la France avait mené des prospections en Iran et découvert moins d’une dizaine de sites peu prometteurs. En réalité, les mines iraniennes d’uranium sont de mauvaise qualité et le minerai n’a pas une densité intéressante. Quand l’Iran avait signé le contrat Eurodif, le pays avait acheté du minerai sud-africain. (source)

[2Filière Eau Lourde | source : erivel |