François Nicoullaud propose d’explorer la piste proposée par El Baradai qui consiste à « mettre entre parenthèses, au moins pour un temps, nos pressions et nos menaces de sanctions, et d’accepter l’idée que l’Iran, comme il y aspire, puisse entretenir une activité de centrifugation, mais étroitement limitée et encadrée par un accord spécifique ».

Nicoullaud a écrit : « C’est vrai qu’il s’agit d’une activité hautement sensible. Elle permet d’obtenir l’uranium très enrichi nécessaire à la bombe. Mais si M. El Baradei, dans la position qu’il occupe, suggère cette formule, c’est sans aucun doute qu’il juge ses inspecteurs capables de contrôler tout cela à coup sûr, quelles que puissent être les arrière-pensées des dirigeants iraniens ».

Les lobbyistes français du régime des mollahs ont des dons d’écriture mais des oublis volontaires ! Faut-il rappeler à son excellence que les mollahs n’ont jamais coopéré avec les inspecteurs de l’AIEA et que ces derniers n’ont jamais pu pénétrer dans un quelconque centre atomique des mollahs ?

Faut-il rappeler à son excellence que les mollahs ont éconduit la Troïka de rendez-vous en rendez-vous avec des fausses promesses de modération pendant 4 ans avant de lui claquer la porte au nez à la veille d’un accord qui allait mettre fin à la crise ? Faut-il rappeler à son excellence que pendant ces 4 années, la Troïka n’a jamais menacé l’Iran de sanctions !

Faut-il encore rappeler à son excellence que les sanctions ont été évoquées après le refus des mollahs d’accepter les offres alléchantes de l’Europe aussi oublieuse des droits de l’homme que son excellence lui-même.

Décodages | En l’absence de possibilité de surveillance des activités atomiques en Iran, Nicoullaud ne cherche pas uniquement à obtenir une pause de deux mois dans les sanctions, mais un arrêt de processus engagé au Conseil de sécurité. En soutenant la proposition d’El Baradai, Nicoullaud propose de retirer le dossier nucléaire iranien du Conseil de Sécurité pour le renvoyer à nouveau devant l’AIEA d’où il ne pourrait revenir au Conseil de Sécurité que par une très longue procédure nécessitant l’unanimité des votes au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, un Conseil où les mollahs disposent de nombreux alliés dont la Russie, la Chine, l les non alignés et tous les pays qui craignent le terrorisme des mollahs.

Son excellence François Nicoullaud est un rusé. Toutefois ce n’est pas la première fois qu’il demande que l’on reconnaisse le droit à l’enrichissement pour les mollahs ou une solution encadrée par l’AIEA : Il l’avait déjà proposée de son propre chef en 2005 et toujours dans les colonnes du Monde.

Par ailleurs, son excellence François Nicoullaud a même écrit un livre sur l’Iran et le régime des mollahs : « Le Turban et la Rose »

Présentation de l’éditeur : Le monde fixe en ce moment les yeux sur l’Iran, et sous son plus mauvais angle celui du régime des mollahs, d’un Président qui crache l’invective, d’un pays qui s’essaye à faire la bombe dans l’ombre, et des femmes humiliées sous le voile. Cet Iran-là est vrai, et l’auteur l’analyse en détail. Il retrace notamment les dessous de l’aventure nucléaire iranienne, s’interroge sur les ressorts cachés de la République islamique, le soutien au Hezbollah, ainsi que sur les rapports tourmentés entre la France et l’Iran, entre l’Iran et l’Amérique.

Mais il raconte aussi un autre Iran, opposé et pourtant intimement mêlé au premier : celui des jeunes filles en fleur, de la douceur et de la générosité qui pénètrent les rapports humains, des paysages enivrants de beauté. Il y a les pique-niques en famille, les embouteillages dantesques et les canaris qui consolent les marchands du bazar. Or cet Iran-là aussi est vrai, aussi vrai que le premier.

Mais le régime des mollahs applique la lapidation ou l’amputation et il a également dépénalisé la pédophilie, mais son excellence n’en parle pas.