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Iran : Les mollahs cherchent à influencer les Chinois
24.12.2006

Très récemment, le régime des mollahs en Iran a triomphalement annoncé la signature d’un contrat pétrolier de 16 milliards de dollars avec une compagnie chinoise. Sans doute, il y avait une tentative pour influencer le vote des Chinois au Conseil de Sécurité. L’adoption de la résolution 1737 prouve que cette tentative a échoué. Mais en réalité, il ne s’agissait même pas d’un contrat mais seulement d’un mémorandum d’accord, ce qui change tout. | Décodages



La compagnie chinoise « China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) » a dû rectifier l’annonce en précisant la nuance et tout en se gardant de souligner la nature délibérée de l’annonce par les autorités iraniennes. Cette annonce avait pour objectif de faire croire que les états partenaires de l’Iran restent insensibles à la menace des sanctions économiques qui pèsent contre ce pays. Malheureusement, si ce genre d’annonce trompe le grand public, les professionnels ne sont pas dupes.

Rien ne laisse supposer que ce mémorandum d’accord pourrait déboucher sur un contrat : la Chine avait signé en octobre 2004 un premier « accord » pour un futur contrat gazier de 100 milliards de dollars en Iran. Cette signature avait eu lieu à un moment aussi critique que l’actuelle situation de la crise nucléaire iranienne, mais à un moment où le régime des mollahs annonçait sa volonté de vouloir mettre fin à la crise en acceptant une offre de la Troïka connue sous le nom de l’Accord de Paris. Par la suite, ce mémorandum d’accord n’a pas débouché sur un contrat, et finalement la Chine a annoncé en décembre 2006 l’abandon du projet.

La Chine a besoin d’importantes importations énergétiques pour assurer son développement, elle doit donc continuer sa prospection, mais elle doit parfois renoncer à signer certains contrats, si ces derniers ne lui semblent pas rentables en raison d’un lourd investissement nécessaire sans aucune garantie d’exploitation (en cas de sanctions pétrolières). La Chine doit entretenir des relations énergétiques avec des états susceptibles de ne pas perturber ses prévisions d’approvisionnement pétroliers. Il est indéniable que les mollahs ne contribuent point à créer un environnement serein propice à rassurer les investisseurs chinois.

La Chine (comme la Russie…) continue donc de prospecter pour obtenir des options sur les gisements iraniens et elle participe indirectement à la propagande économique des mollahs, mais cette signature reste une promesse d’achat et non un contrat ferme. Les mollahs ont perdu un contrat de 100 milliards de dollars en décembre 2006 et il est probable qu’en 2007, ils échouent dans leur effort à faire concrétiser cet important investissement chinois en Iran. Actuellement, un ralentissement des investissements étrangers handicape lourdement l’économie iranienne et le régime des mollahs doit inverser la tendance. Cette annonce était censée produire un effet positif pour relancer l’investissement !

Comme dans le cas de l’annonce de passage à l’Euro, il s’agit d’une annonce politisée et médiatique aux effets discutables. Le passage à l’Euro n’a pas bouleversé les marchés boursiers et la fausse annonce de ce « contrat » avec les Chinois a sans doute uniquement contrarié les décideurs chinois. Rappelons que la décision de renoncer à l’ambitieux contrat de 100 milliards de dollars (gisement Yadavaran) a été prise en septembre 2006 quand les mollahs avaient multiplié les fausses annonces de signatures avec les Japonais sur un autre important contrat gazier (gisement Azadegan).

L’accord confirme l’intérêt porté à l’Iran par les Chinois, un intérêt qui sera le même avec ou sans les mollahs au pouvoir. Cependant, si pour les Chinois, le gaz est juste un combustible, pour les mollahs, le pétrole et le gaz sont des moyens de pression sur la politique internationale chinoise…

La politique délibérée des mollahs conçue pour diviser les européens et les séparer des américains ne fonctionne pas nécessairement avec les Chinois. Les mollahs sont dans une politique d’amplification de crise qui nécessite une confrontation est-ouest propre à isoler les Etats-Unis. Les chinois ont certes besoin du gaz iranien mais aucune envie d’entrer en conflit avec les Américains qui est les plus grands importateurs des produits Chinois.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur l’annulation de l’accord de 100 milliards de dollars :
- Désaccord entre l’Iran et la Chine
- (02.12.2006)

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L’Accord Sino-Iranien | Le mémorandum signé concerne l’exploitation du champ pétrolifère et gazier de North Pars en Iran et la construction de pipelines pour le transport à grande distance du gaz naturel liquéfié afin d’assurer son exportation vers la Chine.

Les réserves de gaz naturel du champ gazier de North Pars s’élèveraient à 48 billions de mètres cubes. Son exploitation sera, après celle du South Pars, le deuxième des plus grands projets gaziers de l’Iran.

La réalisation du projet en question nécessitera une durée de 8 ans et les travaux seront divisés en quatre tranches. Selon cet accord préalable, la CNOOC se chargera de la construction des usines de liquéfaction de gaz naturel ainsi que du transport et de la vente de celui-ci, alors que la partie iranienne lui fournira le gaz naturel liquéfié pour une durée de 25 années. Le contrat avorté de Yadavaran stipulait également une livraison de 25 ans.