L’Institut Européen de Recherches Stratégiques sur l’Iran est un prête nom pour le désormais controversé.... Institut International d’Etudes Stratégiques, un think tank iranien installé à Paris pour défendre des positions très proches de celles de la ligne Rafsandjani (le patron des patrons du régime des mollahs). Le séminaire a fait de la publicité par le Journal d’Iran, une publication qui fait la promotion des activités culturelles qui peuvent contribuer à redorer l’image de la république islamique.

Le journal d’Iran est donc officiellement indépendant et ne porte pas le label du régime islamique. Il est par ailleurs un organe de presse fantomatique, son adresse n’étant qu’une boîte postale. Le régime des mollahs fait de la promotion culturelle déguisée dans différents secteurs : certains s’adressent aux iraniens francophones et d’autres aux médias français. Dans le domaine des ex-patriés, ce journal privilégie la défense de l’identité persane, la langue persane, tout ce qui est persan (en opposition à tout ce qui est islamisé) ! Dans le domaine des média français, on défend le « paradoxe iranien », le « droit à l’enrichissement nucléaire », etc.

Dans aucun des deux, le journal ne s’intéresse aux violations institutionnelles de droits de l’homme, à la banqueroute économique, à la pauvreté, à la prostitution juvénile, à la pendaison des homosexuels, à la vente d’organe pour subsister, à la toxicomanie des mineurs, au sida… Un parfait exemple de l’indépendance de la presse.

Quant au séminaire, il a réuni la fine fleur des représentants de cette idéologie qui identifie un régime carcéral à un peuple qui en souffre. Christophe Reveillard, Thierry Coville, Fereydoun Khavand, Hall Gardner et Steven Ekovich appartiennent à l’univers enchanté de l’Institut International d’Etudes Stratégiques. Claire Tréan, Antoine Basbous, Michel Makinsky et Nader Barzin étaient des nouvelles recrues.

Makinsky est connu pour ses analyses pro-mollahs (tendance CNRS), Nader Barzin est un agent du régime très actif sur le plan international et participe à tous les débats pour affirmer les droits nucléaires des mollahs en vertu des clauses du TNP qu’il affirme avoir étudié sur Internet.

Nader Barzin se dit professeur de stratégie à HEC (ce qui est faux bien sûr, son nom ne figure pas sur la liste des professeurs [2]). Nader Barzin a fait « ses études » à EHESS d’où sont diplômés tous les partisans du régime des mollahs résidants en France (Khavand, Adelkhah, Delphine Minoui). L’EHESS leur attribue un certificat d’experts es-Iran. Il y a ensuite Claire Tréan qui est l’auteur d’un livre mixer dont le propos est « acceptons ce pays tel qu’il est » : c’est-à-dire avec ses défauts et ses paradoxes. Cependant, les défauts et les paradoxes en question sont ceux du régime et non des tares congénitales iraniennes (c’est du racisme involontaire). Son livre s’inscrit dans la lignée des articles d’Alexandre Adler et Delphine Minoui qui identifient l’Iran au régime des mollahs et utilisent d’une manière obscène ce « racisme involontaire ».

La présence de Claire Tréan dans cette assemblée n’a guère été une surprise, reste le cas d’Antoine Basbous, espérons qu’il se soit trompé et qu’il ne se trouvera plus mêlé à un séminaire organisé par le régime des mollahs qui finance la destruction dans son pays, le Liban.

JOURNAL d’IRAN | Mars-Juin 2006