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Pourquoi la dernière offre Européenne à l'Iran n'aboutira pas à un accord ?
11.05.2006

Les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU se sont mis d’accord mardi pour proposer à l’Iran un éventail d’avantages, ou inversement de sanctions, en fonction de l’attitude que Téhéran adoptera face à l’injonction de la communauté internationale de mettre fin à son programme nucléaire.



Atieh Bahar :
- Les liens entre les réformateurs et les compagnies Européennes
- (liste jointe)

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Les 5 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie), qui ne sont toujours pas parvenus à un accord sur une résolution au sujet du nucléaire iranien, se sont entendus pour charger la France , la Grande-Bretagne et l’Allemagne (les 3 principaux partenaires commerciaux de l’Iran), de préparer une série de récompenses et de sanctions. Finalement les européens continuent de faire tout leur possible pour préserver leurs intérêts en Iran.

La Troïka Européenne avait été contrainte d’interrompre cette année les négociations qu’elle menait depuis deux ans avec Téhéran.Les mollahs avaient mis fin aux négociations en rejetant l’offre de partenariat privilégié avec l’Europe. Il s’agissait de faire du régime instable et versatile des mollahs le fournisseur principal et exclusif de l’Europe. Une manière de récompenser ce régime qui vend le pétrole à des prix défiant toute concurrence aux Européens et aux Japonnais en ayant recours à des contrats Buy-Back qui font chuter le prix aux alentours de 8 à 15 dollars le Baril. En réalité les compagnies Européennes Statoil, Total et Shell exploitent directement le pétrole iranien, elles sont productrices de pétrole et non acheteuses. Telle est la nature du partenariat actuel : totalement aux désavantages des intérêts nationaux de l’Iran mais aux avantages de ses dirigeants qui touchent leurs commissions sur la vente.

Le pétrole et le Buy-Back sont d’ailleurs des sujets tabous dans la presse iranienne, surtout cette presse liée aux réformateurs dont tous les titres appartiennent à un seul et même cabinet d’avocats qui défend les intérêts de ces pétroliers et de toutes les très grandes compagnies étrangères qui investissent en Iran (voir la liste) . Aucun journaliste réformateur n’a jamais mis en cause les injustices sociales qui résultent de la gestion très particulière du domaine économique car ce serait attaquer les patrons qui les financent. C’est pourquoi la dénonciation est seulement du fait des indépendants comme IRAN-RESIST.

De même, quand la Troïka présente son offre drapée d’un manteau de dignité qui est l’aide à la réforme et aux journalistes réformateurs, elle ne fait qu’entretenir ses loyaux sujets en Iran : Journalistes dont le but dans la vie n’est pas d’enquêter et de révéler par exemple les scandaleux aspects des démêlés entre les compagnies étrangères et les mollahs.

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Atieh Bahar : le chaînon manquant

Cette presse et les réformateurs sont l’alibi politiquement correct d’un régime par ailleurs fort misogyne et sanguinaire. Pour nous journalistes indépendants, il ne fait plus aucun doute que l’ensemble du Projet des Réformes était lié au pétrole. La première décision de Khatami en tant que président a été d’instaurer le contrat Buy-Back et d’inviter les grandes compagnies pétrolières Européennes, Russe et Malaisienne en Iran. Dans la foulée, le cabinet d’avocats « Atieh Bahar » (fondé en 1993 sous Rafsandjani) est associé au projet pour introduire toujours plus de grandes sociétés étrangères en Iran.

Parallèlement, les associés d’Atieh Bahar (Bijan Khajehpour, Siamak Namazi, Merhdad Parhizkar & Albrecht Frischenschlager) ont commencé à financer de nombreux quotidiens réformateurs pour convaincre les iraniens et les observateurs occidentaux du bien fondé de l’existence d’un vrai courant réformateurs en Iran.

Un courant basé sur la ruse, car les journalistes en question savaient eux-mêmes qu’ils ne pouvaient que redorer l’image du régime, étant établi qu’ils ne pouvaient pas aborder le domaine de la corruption, des enrichissements personnels y compris ceux des gens comme les associés d’ Atieh Bahar.

Atieh Bahar a également créé des sites web d’information en anglais pour contrôler l’opinion internationale par le biais du net. Il fallait que le monde entier sache que l’Iran jouait la carte du dialogue.

C’est ainsi que les pétroliers ont confisqué la parole en Iran avec le consentement d’un groupe d’ambitieux sans aucun sens de l’éthique : les journalistes réformateurs.

Aujourd’hui le régime se sert de ses loyaux serviteurs pour noyauter l’opposition. Il arrête l’un d’eux pour susciter une campagne internationale menée tambour battant par RSF -il peut compter d’ailleurs sur la complicité d’un iranien au sein de cette institution- puis il libère le prisonnier dans un show médiatique. Ainsi le régime des mollahs crée de toutes pièces de faux opposants que lui-même a nourris depuis des années avec l’argent détourné du pétrole redistribué par Atieh Bahar.

Le Dialogue avec les modérés est un leurre, un stratagème pour continuer à contrôler le pétrole iranien. Le défaut de cette mise en scène est que l’arrangement ne convient plus aux mollahs. Leur objectif a changé suite à l’arrivée de l’administration Bush qui a rompu avec la politique Clintonienne qui acceptait le scénario des réformes et espérait rétablir elle-même les relations diplomatiques avec les mollahs.

De nombreuses démarches avaient été entreprises dans ce sens par Madeleine Albright, comme celui de présenter des excuses aux mollahs pour « avoir renversé Mossadegh », sans oublier le mutisme de Clinton au moment de la révolte des étudiants iraniens. Mutisme qui fut d’ailleurs aussi la marque de la diplomatie française à cette époque. Au lieu d’écouter la révolte du peuple, les français ont intensifié leur soutien aux réformateurs, les garants de leurs intérêts pétroliers ! Et aujourd’hui encore, la diplomatie française reste immuablement identique et surtout hostile à tout changement.

Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères, a fait savoir que si l’Iran coopérait avec la communauté internationale pour dissiper les craintes sur le caractère éventuellement militaire de son programme militaire, il pourrait se voir offrir des propositions liées aux domaines de la sécurité énergétique et du nucléaire civil. Rien d’étonnant, l’offre de la Troïka sera inexorablement liée aux intérêts pétroliers de l’UE en Iran.

Les dirigeants Européens qui se rendent en Iran pour signer des contrats avec les mollahs, ne peuvent ignorer la misère, le chômage, l’indigence, mais ils détournent leur regard et profitent de l’aubaine. Et d’ailleurs en refaisant une nouvelle offre pétrolière aux mollahs, ils s’imaginent naïvement qu’ils leur font plaisir. Ils s’imaginent que nos mollahs sont d’ordinaires corrompus comme Omar Bongo et autres amis africains de la France, mais la réalité est autre. Les mollahs ont déjà des contrats pétroliers avec l’Europe, il ne leur faut pas un contrat plus ferme ou moins clandestin, il leur faut une assurance-vie et ceci, aucun état Européen ne peut la leur donner.

L’autre différence entre les mollahs et un Bongo voleur est que le régime des mollahs finance le terrorisme et il a jusque-là toujours utilisé uniquement le terrorisme comme assurance-vie, mais c’est une assurance-vie de plus en plus coûteuse et incontrôlable.

Les mollahs veulent des garanties de sécurité,, l’assurance qu’ils peuvent demeurer au pouvoir et préserver leurs droits sur le Liban, sur le Soudan et partout ailleurs où le Hezbollah ou le Hamas ont des antennes, y compris en Europe. Ils veulent une assurance pour demeurer au pouvoir, quitte à partager le gâteau pétrolier avec les Etats-Unis et la Chine réunis…

Philippe Douste-Blazy a aujourd’hui évoqué « un paquet positif ambitieux » qui pourrait englober « le nucléaire civil, les échanges commerciaux, la technologie et pourquoi pas, la sécurité ». Or, la sécurité garantie par l’Europe ne vaut pas un clou pour les mollahs ! Ce que les mollahs veulent, ce n’est pas plus d’Europe dans leur diplomatie mais plus d’Amérique.

Les mollahs ne veulent pas d’une offre commerciale prestigieuse comme l’entrée à l’OMC, Ils n’ont que faire de la transparence économique, ils gagnent des fortunes colossales avec leurs combines et leurs magouilles secrètes.

Ils ont déjà leur relation particulière avec l’Europe qui les satisfait pleinement et ils savent qu’ils peuvent obtenir d’autres contrats avec des Etats (comme la Russie) beaucoup plus performantes et encore moins regardantes sur les droits de l’homme. Ce qu’ils veulent ce sont des garanties de sécurité issues des négociations en direct avec les USA.

L’autre moyen d’obtenir cette garantie est d’arriver in extremis par les délais accordés (par la Troïka) à maîtriser la technologie nucléaire militaire. Le temps joue en faveur de cet objectif suprême de ce régime : garantir sa survie. Et les mollahs ne peuvent se contenter d’une garantie simple, ils doivent sans cesse entretenir la terreur pour que leurs partenaires les respectent. Quand ce régime aura obtenu le monopole du terrorisme combiné à l’arme nucléaire ou l’arme sale, il obtiendra aussi ses chères négociations avec les USA, sous le regard bienveillant de la Chine et de la Russie… et l’Europe sera mise au placard. Définitivement.

La France membre important du club diplomatique Européen continue sa diplomatie suicidaire en appuyant encore et toujours les faux réformateurs, les faux journalistes et Shirin Ebadi, la plus fausse de tous les partisans de ce régime. La Presse française a sa part de responsabilité dans cette politique décadente qui creuse la tombe d’une nation qui a renoncé à la diplomatie pour être un falot avec un gros chéquier.

Quoi qu’il en soit, nous sommes actuellement gouvernés en Europe par des hommes en grandes difficultés sur le plan de la politique intérieure ou engagés dans des échéances électorales, et pour masquer la déconfiture de leur pouvoir, ils se réfugient dans l’anti-américanisme qui a marqué les 3 ans de négociations « perte de temps » avec les mollahs. Cet anti-américanisme aux accents populistes fait des ravages en poussant un grand quotidien de droite à engager des journalistes très marqués à l’extrême gauche pour peaufiner l’attaque contre la politique américaine en Irak, en Afghanistan, au Liban et bien entendu en Iran. Ces journalistes français complètent le dispositif créé par les journalistes réformateurs iraniens !

Ainsi, la politique nucléaire et militaire iranienne qui est basée sur la provocation permanente n’est jamais commentée par les journalistes réformateurs iraniens, salariés indirects des compagnies pétrolières européennes. Quant aux correspondants de la presse française en Iran, ils se font l’écho de cette unité de toutes les fractions au sujet du nucléaire en Iran. Nous n’avons pu trouver un seul organe de presse qui accepte de publier cet article qui dénonce l’existence d’un réseau de presse réformatrice financé par le cabinet d’avocats (Atieh Bahar) qui représente toutes les compagnies pétrolières Européennes en Iran.

L’ensemble des efforts menés par des opposants iraniens et le site IRAN-RESIST. pour empêcher un régime déjà terroriste de s’emparer de la commande nucléaire est ainsi annihilé par la collaboration de journalistes français idéologiquement opposés à l’Amérique et des ambitieux qui se disent journalistes réformateurs en Iran et n’ont aucun scrupule à être dans les faits des censeurs.

Nous avons cité un quotidien, mais il n’est pas le seul, et des hebdomadaires français de grand renom participent à cette politique de promotion des Réformateurs ou de Dialogue en utilisant les services de ces mêmes journalistes aux services d’intérêts pétroliers et que le terrorisme aveugle du Hamas et du Hezbollah indiffère.

Le quotidien en question doit cesser de prendre en otage l’information en confiant la tâche à des journalistes idéologiques. Et l’Europe ne peut sans cesse faire Bande à part, prétendant aider l’option de la « non prolifération », mais faisant en sous-main le jeu des mollahs.

Son erreur est d’imaginer qu’elle peut monnayer durablement l’amitié des mollahs. Messieurs les décideurs Européens, les mollahs ne sont pas des corrompus ordinaires mais des cannibales, et l’Europe sera la grande perdante du partage des richesses de l’Iran. Si nous vous le disons, ce n’est pas pour sauver l’Europe, mais pour sauver l’Iran car avec votre politique populiste et électorale, vous renforcez les mollahs dans leurs intransigeances. Vous leur donnez la preuve de votre faiblesse, et ils estiment à juste titre qu’ils pourront obtenir ailleurs beaucoup plus que vous ne pourrez jamais leur offrir : des Garanties de Sécurité par les Américains !

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Pour en savoir + sur le rôle joué par la Russie dans cette affaire :
- La Russie utilise l’Iran des mollahs contre l’Europe
- (12.01.2006)

Le rôle que pourrait jouer la Chine :
- La Chine n'utilisera pas son veto : décodage
- (09.05.2006)

Pour en savoir + sur les intérêts français en Iran :
- Pourquoi la France et l'UE essayeront à tout prix d'éviter les sanctions du Conseil de sécurité contre l'Iran
- (05.07.2005)

[Recherche Par Mots Clefs : Garanties de Sécurité]

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Pour en savoir + sur Atieh Bahar et la presse Réformatrice :
- Pourquoi les mollahs ont arrêté Ramin Jahanbegloo ?
- (11 Mai 2006)


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