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L’Iran : État Sponsor du terrorisme
26.07.2005

L’Iran a créé, en février 1980 un Cercle des Mouvements de Libérations. Avec un statut ministériel, le Cercle a pour vocation de soutenir matériellement et financièrement les mouvements islamiques dans le tiers-monde. Radiographie du Terrorisme d’Etat en Iran.



En 1978, le peuple mené par une coalition islamo-gauchiste appuyée par les Américains et les Européens, renverse la monarchie du Chah. Ce dernier quitte le pays et la Coalition, se basant sur la foi musulmane d’une partie de la population, s’approprient le monopole du pouvoir. C’est le 1er avril 1979 que Khomeiny proclame la République Islamique d’Iran. Le nouveau pouvoir prend en main tous les moyens pour éliminer tous ceux qui refusent d’obéir aux ordres islamo-politiques des Ayatollahs. Des centaines de milliers de gens sont arrêtés et exécutés. Environ quatre millions s’expatrient. De 1980 à 1988, l’Iran a été confronté à une guerre contre l'Irak. Khomeiny meurt en 1989 et son successeur sera l’Ayatollah Khamenei. En 1997, Khatami est élu président de l’Iran : il mène une politique de rapprochement avec les pays de l’occident et poursuit une politique controversée d’enrichissement de l’uranium à des fins militaires.

Système politique

Depuis 1979, l’Iran est une république totalitaire dominée par une oligarchie militaro-théocratique. Le chef d’État et du gouvernement est le président. La République Islamique est dotée d’une constitution conforme aux règles islamiques. Le droit de vote existe à partir de 15 ans. Le Parlement Islamique est composé de 270 représentants élus directement par le peuple pour une durée de 4 ans. Le chef d’État et du gouvernement est lui aussi élu directement pour une période identique.

Tous les pouvoirs d’état sont néanmoins fortement réduits par le Guide Suprême. En plus, tous les projets de loi doivent être approuvés par un « Conseil de sauvegarde de la constitution » qui vérifie leur compatibilité avec les principes de l’Islam et de la constitution. En Iran, il n’existe pas de partis politiques, ni d’opposition politique officielle.

Religions

Depuis la Révolution Islamique, l’Islam est devenu la religion d’état. La grande majorité de la population sont officiellement des chiites (92%). Le régime des mollahs a introduit les règles islamiques dans tous les domaines de la vie quotidienne. Le Guide Suprême est en même temps le premier dirigeant du pays et la dernière instance dans toutes les décisions politiques du pays. Selon la constitution, il est même au-dessus de la loi.

Dualité des pouvoirs

Une caractéristique toute particulière de l’État iranien est cette opposition entre les institutions politiques proprement dites d’un côté et le pouvoir religieux des mollahs de l’autre. Ces pouvoirs sont, comme déjà mentionné, d’une force très inégale : les institutions des mollahs disposent d’un pouvoir de veto à l’égard de toutes les décisions du gouvernement et commandent un réseau puissant d’influence et de protection.

En raison de cette dualité des pouvoirs, on peut parfois avoir l’impression que l’État iranien « parle avec deux bouches ». En effet, les déclarations et les positions de ces deux pouvoirs peuvent parfois apparaître en contradiction, ce qui peut mener à confusion, surtout sur la scène internationale. D’ailleurs, les tensions entre ces deux centres de pouvoirs inégaux affectent la politique iranienne à tous ses nivaux : l’Iran semble alors poursuivre des objectifs différents, voire contradictoires. Cette dualité des pouvoirs au sein d’un même État reçoit d’ailleurs toute son importance dans une analyse du parrainage iranien du terrorisme : en effet, il se peut fort bien que quelques « conservateurs » du régime islamique impliquent l’Iran dans tel ou tel acte terroriste, à l’insu des autorités officielles du pays. Ceci rend l’étude du terrorisme parrainé par la République Islamique passablement compliquée.

Iran et le terrorisme

L’instrument opérationnel du soutien iranien au terrorisme est constitué par les Gardiens de la Révolution (Pasdaran) [1].

Ils fonctionnent essentiellement comme des agents de renseignement et opèrent sous le couvert de centres culturels, d’organisations non gouvernementales, d’entreprises commerciales, ou pour des organisations comme la Fondation des Oppressés et des Dépossédés (Bonyade é Mostafazan). Pour les activités opérationnelles, comme la formation de terroristes et autres combattants, les Pasdarans utilisent les unités Al-Qods. [2]

Étudier la question du terrorisme iranien n’est pas une tâche facile, et cela pour plusieurs raisons :

- 1 ) Le terrorisme qui peut être mis en relation avec la République Islamique est un terrorisme très diversifié : il ne s’agit pas d’un terrorisme iranien, mais de plusieurs terrorismes différents. On en distingue trois grandes familles :

  • Terrorisme Parrainé par la Rep. Islamique, State Sponsored Terrorism
  • Terrorisme Toléré par la Rep. Islamique
  • Terrorisme de la Rep. Islamique, State Terrorism

Les deux sortes de terrorismes qui nous intéressent tout particulièrement, et qui vont dès lors recevoir une attention particulière dans ce qui suit, sont le terrorisme « parrainé par la République Islamique et le terrorisme « toléré » par elle. Cette étude s’intéresse au terrorisme international, c’est pourquoi le terrorisme d’État commis en Iran sera abordé, mais dans une moindre mesure.

- 2 ) Les sources disponibles sur le terrorisme de la République Islamique doivent toujours être évaluées très prudemment.

  • D’un côté, la République Islamique a bien sûr toujours essayé de cacher et de nier son implication dans le terrorisme, ce qui rend le travail des chercheurs évidemment plus compliqué.
  • De l’autre coté, les données n’ont qu’une valeur très relative, car les changements du contexte politique, social et culturel de l’Iran ont évidemment une incidence directe sur le terrorisme qu’on va rencontrer.

Section 1 : L’Iran, État Sponsor du Terrorisme

Par terrorisme parrainé par un État, on entend toute forme de terrorisme qui s’intègre dans la stratégie globale d’un État, comme élément d’une stratégie directe (comme l’Iran à l’égard d’Israël) ou d’une stratégie indirecte. Depuis son avènement en 1979, la République Islamique a toujours été accusée de financer, voire d’être impliqué directement dans des activités terroristes. Mais très souvent, on est resté au stade des soupçons, car il est en effet pas chose facile d’établir la preuve directe que la République Islamique soit à l’origine de tel ou tel acte de terrorisme. De plus, la République Islamique est un cas particulièrement complexe en raison de la structure et de la division des pouvoirs Étatiques.

En effet, depuis les évènements de février 1979, on peut observer une véritable vague d’actes terroristes qui peuvent être mis en relation avec la République Islamique. La gamme des actes terroristes est particulièrement vaste et couvre les enlèvements, assassinats, prises d’otages, attentats suicides, attentats à la bombe, terrorisme maritime, etc.

Il est important de souligner que le terrorisme promu par la République Islamique d’aujourd’hui n’est pas le même terrorisme qu’il y a un quart de siècle. Les activités terroristes ont évidemment évolué et changé avec les circonstances politiques et sociales. Même si on doit considérer tous les éléments avec une certaine prudence, car on ne disposera jamais de toutes les pièces du puzzle, il est néanmoins possible de se faire une certaine image et d’en tirer des conclusions.

1. Exporter la Révolution Islamique

Selon le père fondateur de la nouvelle république islamique d’Iran, Ruhollah Khomeiny, la République Islamique devrait poursuivre les buts suivants :

  • Expansion du « vrai » Islam et de la révolution fondamentaliste mondiale
  • Unité des Sunnites et des chiites (contre le Wahabisme) [Testament de Khomeiny]
  • Mise en place d’un État Islamique, selon l’idéologie Khomeyniste, dans d’autres pays islamiques (comme au Liban, en Irak et en Jordanie)
  • Libération de Jérusalem et la destruction de l’État Israélien
  • Combattre des intérêts occidentaux au Proche- et Moyen-Orient

Le moyen de premier choix utilisé par la République Islamique afin de poursuivre ces objectifs est le terrorisme. En effet, depuis sa fondation, la république islamique d’Iran a mis en place une vaste infrastructure afin de pouvoir exporter la Révolution Islamique dans d’autres pays à dominante musulmane.

Par opposition aux actes terroristes contre des opposants politiques à l’étranger, qui sont commis le plus souvent par des Iraniens ayant des connexions avec le gouvernement de Téhéran, les actes terroristes commis dans des pays voisins de l’Iran et dans les pays du Proche-Orient sont commis par des fanatiques chiites provenant d’autres pays.

Ces terroristes sont formés à cette fin dans des camps d’entraînements iraniens. En effet, des camps d’entraînement ont été construits partout dans le pays, pour y former des « soldats de la Guerre Sainte ». Dans ces camps, les « guerriers de dieu » apprennent à manipuler des armes, des munitions et des explosifs, à détourner des avions et à commettre des attentats suicide. Une partie importante de cette formation consiste d’ailleurs en un « lavage de cerveau » idéologique.

Ces camps d’entraînement iraniens n’existent pas seulement en Iran : dans d’autres pays, comme au Liban, au Soudan et en Syrie, la République Islamique procède de la même manière en soutenant des contacts avec des organisations terroristes qui, avec le support de Téhéran, mènent la guerre contre les « infidèles ».

Le procédé est donc toujours le même : le gouvernement de Téhéran recherche et attire par sa propagande des Chiites, généralement insatisfaits et socialement isolés, dans des pays voisins et les forme dans ses camps en Iran, au Liban ou au Soudan. Après leur formation, ces « nouveaux » terroristes sont renvoyés dans leurs pays respectifs afin d’y commettre des actes terroristes.

Pendant la guerre contre l’Irak (1980-1988), le gouvernement de la République Islamique a utilisé le terrorisme comme moyen de déstabilisation des pays qui, comme le Kuwait, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, s’étaient rangés du côté de l’Irak.

Avec le temps, ces activités terroristes et subversives se sont intégrées dans les stratégies durables de sa politique envers les gouvernements d’autres pays. En effet, les dirigeants de Téhéran n’essayent parfois même plus à cacher leur implication dans des activités terroristes ou leur sympathie pour des terroristes d’autres pays. Par exemple : lorsque le président égyptien Sadate est assassiné le 6 octobre 1981 par des musulmans fanatiques, le gouvernement de la République Islamique ne cache pas sa joie : une des plus grandes rues de Téhéran est rebaptisée au nom de l’assassin, et le gouvernement publie un timbre à son honneur.

On peut considérer qu’une majorité de tous les actes terroristes et de tous les coups d’État ratés dans les pays du golfe pendant les deux décennies après la Révolution Islamique ont été commis par des personnes et des organisations chiites radicales, formés en Iran et soutenus par la République Islamique. Évidemment, le ministère des Affaires étrangères du régime islamique nie catégoriquement toute ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins. Pourtant, des personnalités religieuses et politiques au sein de la République Islamique incitent constamment les musulmans « opprimés » dans les pays du golfe de se révolter contre leurs souverains « décadents ».

Et en effet, à chaque fois qu’on dévoile dans ces pays les plans d’un coup d’État ou d’un acte terroriste, la République Islamique est impliquée. Par exemple, en 1981 et en 1996, on a découvert les plans d’un coup d’État au Bahreïn. Dans les deux cas, les services de renseignements de plusieurs pays, dont les États-Unis, confirmaient que ces plans avaient été largement supportés par la République Islamique.

2. Le soutien du terrorisme contre l’État d’Israël

Selon les critères des dirigeants de la République Islamique, le soutien accordé par l’oligarchie militaro-théocratique aux différents groupes terroristes pro-palestiniens ne constitue pas du terrorisme, mais bien une forme d’aide à un peuple qui se bat pour sa souveraineté nationale. Par conséquent, la République Islamique ne cache d’aucune manière son appui politique aux groupes terroristes impliqués dans le conflit opposant le peuple palestinien à Israël.

Cette politique n’est pas du tout nouvelle, remontant au temps de Khomeiny : depuis le début des années 80, les factions de la République Islamique soutiennent toutes les organisations et groupes terroristes et extrémistes au Liban et en Palestine qui se livrent à des actes de terrorisme, s’opposent au processus de paix et poursuivent la destruction de l’État israélien.

Depuis lors, la République Islamique continue à s’opposer à toute reconnaissance de l’État israélien et encourage le rejet violent du procès de paix au Moyen-Orient.

- Principales organisations terroristes soutenues par la République Islamique

  • Djihad islamique palestinien
  • Hamas
  • Hezbollah
  • Front populaire de libération de la Palestine - FPLP Commandement Général

Djihad islamique palestinien

Le Djihad islamique palestinien est entièrement dépendant de deux États : la Syrie permet au Djihad islamique de mener des actes terroristes à partir du territoire national libanais contre Israël et la République Islamique d’Iran fournit une aide financière massive au Djihad islamique.

Selon Dr. Ramadan Shalah, un dirigeant du Le Djihad islamique, le Djihad islamique palestinien est un des nombreux fruits de l’arbre de notre meneur Khomeiny (Iranian Republic News Agency IRNA, 22.05.02). Parmi toutes les organisations terroristes palestiniennes, le Djihad islamique dispose des contacts les plus étroits avec la République Islamique.

En effet, le Djihad islamique reçoit plus en aide « iranienne » que toute autre organisation, surtout financièrement. La République Islamique d’Iran est de loin le Sponsor (commanditaire) N°1 du Djihad islamique : le budget entier du Djihad islamique provient quasiment des mollahs iraniens.

Pour la République Islamique (et pour tous les autres pays qui soutiennent le terrorisme) l’argent est un des moyens les plus importants afin de maintenir les infrastructures terroristes et de renforcer les activités des organisations terroristes palestiniennes. Des documents confisqués et des déclarations de terroristes arrêtés ont confirmés que le Djihad islamique (tout comme le Hamas et l’Hezbollah libanais) recevait régulièrement des sommes importantes provenant de la République Islamique. Sous cet aspect, il est important de relever que l’Iran des mollahs est pratiquement la seule source financière du Djihad islamique.

On estime que le budget annuel du Djihad islamique atteint quelques millions de dollars. Une grande partie de cet argent est destinée à des actes terroristes contre Israël et le maintien de l’infrastructure :
- bureaux, salaires, armes, explosifs, aides financières aux familles des terroristes tués en mission.

En juillet 2003, des forces de sécurité palestiniennes ont déclarées d’avoir confisqué une somme de 3 millions de dollars en comptant, ce qui constitue une somme importante, vu le budget total du Djihad islamique.

Ces informations montrent comment la République Islamique, moyennant un effort financier relativement moindre, maintient son influence sur une organisation terroriste pour en tirer ses profits en incitant les membres de l’organisation à continuer les attaques terroristes contre Israël. Les attentats suicides du Djihad Islamique montrent le succès de la politique des mollahs en matière de parrainage du terrorisme, sans pourtant laisser des « traces iraniennes » trop évidentes.

Hamas

Le Hamas peut se définir comme un terrorisme politico-religieux, ses principales motivations étant :

  • La libération de la Palestine et la création d’un État islamique
  • Le refus de toute présence occidentale dans les pays musulmans
  • L’opposition à la sécularisation et l’occidentalisation de la société arabe
  • La revendication de la représentation unique du peuple palestinien.

Ces motivations s’inscrivent donc dans la continuité de celles des différents groupes islamistes qui ont décidé de lutter contre Israël. Le Hamas bénéficie d’un large appui auprès de plusieurs pays musulmans. Le Hamas est financé par l’Arabie Saoudite et par la République Islamique d’Iran.

Sur un budget annuel estimé à 30 millions de dollars, l’Iran lui apporterait une aide financière annuelle de 10 millions de dollars, tandis qu’un montant estimé à 10 millions viendrait de dons privés.

Les preuves d’une collaboration entre la République Islamique et le Hamas sont multiples, et ni les autorités de la République Islamique, ni les dirigeants du Hamas nient cette étroite relation qui existe entre eux. Le fait que Téhéran soutient politiquement et matériellement les activités du Hamas fut confirmé à multiples reprises par les plus hautes instances de la République Islamique.

Exemples du soutien de la République Islamique du Hamas

  • L’ancien vice-président de la République Islamique, Habibi a rencontré des dirigeants du Hamas à Damas immédiatement après leurs attentats en Israël de février 1996 en louant leurs efforts. La semaine suivant cette rencontre, le Hamas assumait la responsabilité de deux nouveaux attentats en Israël.
  • Depuis 1993, le Hamas dispose d’un bureau à Téhéran
  • Ses camps d’entraînement sont basés en Iran.

Hezbollah libanais

C’est en 1982 qu’Ali Akbar Mohtashami-pour (auj. un réformateur), l’ambassadeur la République Islamique en Syrie qui devint plus tard ministre des Affaires intérieures a fondé l’organisation chiite extrémiste « Hezbollah » au Liban.

Depuis lors, l’Hezbollah poursuit ses efforts visant à faire dérailler le processus de paix au Proche-Orient et s’oppose à tous les intérêts occidentaux dans la région.

À partir de sa base principale au Liban, l’Hezbollah libanais entretient un contact direct avec la République Islamique, par le relais d’une unité spéciale (connu sous le nom « Département 15) du Ministère des Renseignements ( Chercher VEVAK ou Hajarian ). Plus d’un tiers des aides accordées par la République Islamique aux mouvements islamiques dans le monde est destiné au Hezbollah libanais.

En 2005, Ali Khamenei, le Guide Suprême a publiquement annoncé d’avoir accordé une aide supplémentaire de 280 millions de dollars au Hezbollah. Certains estiment le budget global et annuel du Hezbollah à plus de 500 millions de dollars par an. Plus d’un tiers de l’aide accordée aux mouvements islamiques dans le monde est destiné au Hezbollah libanais.

3. Quelle sorte de soutien ?

Le soutien de la République Islamique au terrorisme tantôt destiné à exporter la Révolution Islamique dans d’autres pays de la région du golfe, tantôt anti-israélien, est de différentes sortes. Un premier type de support est le soutien politique et idéologique. Le gouvernement mène une politique agressive envers l’État d’Israël : le régime des mollahs incite et encourage tous les musulmans pour le combat contre « l’ennemi israélien » afin de « libérer la terre sainte ». En plus, la République Islamique se veut comme modèle pour tous les autres pays islamiques. Cette idéologie d’un État religieux est aussi fortement propagée par le gouvernement de Téhéran.

Le support le plus important, en tout cas pour le terrorisme anti-israélien, est sans doute le soutien financier. Ce soutien permet aux groupes terroristes de maintenir leur infrastructure, de payer leurs membres et d’en recruter de nouveaux.

Le soutien matériel de la République Islamique consiste principalement en armes, en explosifs et d’autres ustensiles nécessaires aux terroristes.

Une fois que des nouveaux membres sont recrutés, il faut encore qu’ils soient entraînés afin de pouvoir commettre des actes terroristes de façon aussi efficace que possible. C’est à cette fin que les groupes terroristes envoient leurs membres dans un des nombreux camps d’entraînement de l’Iran.

On peut donc constater que le soutien de la République Islamique au terrorisme est très diversifié. C’est sans doute la conjugaison de ces différents soutiens font de la République Islamique d’Iran le Sponsor Mondial N°1 du terrorisme.

Section 2 : la République Islamique, État tolérant le terrorisme

Par opposition au terrorisme financé par un État, on désigner par Terrorisme Toléré toute sorte de terrorisme rendu possible ou facilité par des attitudes passives et des omissions de la part d’un État souverain.

Il ne s’agit donc pas de situations dans lesquelles un État soutient directement des terroristes, mais plutôt de situations dans lesquelles un État laisse agir des terroristes librement sur son territoire, que ce soit pour y préparer des actes terroristes ou s’y réfugier pour échapper à des poursuites par d’autres pays.

Cette passivité d’un État peut s’expliquer notamment par le fait que les buts et objectifs poursuivis par les terroristes rentrent aussi dans la politique poursuivie par l’État concerné. Dans le cas la République Islamique, une telle situation s’est produite après la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan contre le régime des talibans.

Cette concordance d’objectifs peut facilement donner lieu à des interprétations « maximales » des faits, où elle se transforme en conspiration. En effet, plusieurs rapports provenant de services de renseignements ont parlé de connexions entre l’Al-Qaïda et la République Islamique, notamment via l’Hezbollah.

Suite à ces rapports, la République Islamique a été accusée à plusieurs reprises par les États-Unis de tolérer la présence de terroristes appartenant au réseau d’Al-Qaïda sur son territoire. À première vue, ces accusations semblent être absurdes, car traditionnellement, l’Iran a été vigoureusement opposé au régime des Talibans et à Al-Qaïda, ces derniers étant des musulmans sunnites radicaux, contrairement à la population iraquienne, qui est majoritairement chiite.

Une explication possible serait dès lors une certaine tolérance de la présence de certains individus impliqués dans le réseau d’Al-Qaïda sur le territoire iranien en raison des objectifs qu’ils partagent en partie avec le gouvernement de Téhéran : s’opposer à une présence militaire et économique occidentale, et surtout américaine, dans la région du Moyen-Orient.

Ainsi, dans la mesure où ces rapports sont exacts il ne faut donc pas parler d’un soutien de la République Islamique, et encore moins d’une alliance avec le réseau d’Al-Qaïda, mais tout au plus d’une tolérance ou d’une passivité délibérée de la part de Téhéran.

Dans un premier temps, les accusations de la part des États-Unis ont été démenties par le gouvernement de la République Islamique, mais dans les semaines et mois suivants, Téhéran annonça la localisation de membres d’Al-Qaïda sur son territoire et fit savoir que ces individus seraient renvoyés dans leurs pays d’origine pour y êtres jugés.

Pendant l’année suivant la guerre en Afghanistan, l’Iran a arrêté et extradé plus que 500 personnes suspectées d’être impliquées dans le réseau terroriste d’Oussama Ben Laden. Malgré cette apparente coopération de l’Iran dans le combat international contre le terrorisme, des soupçons persistent et l’on considère que la République Islamique tolère la présence de membres d’Al-Qaïda sur son territoire, et cela depuis le début des années 90.

Ces soupçons se sont renforcés en mai 2003 lorsque trois voitures piégées ont explosé à Riyad. Peu après cet acte terroriste, qui fut attribué à Al-Qaïda, les États-Unis ont publié un rapport non confirmé selon lequel la République Islamique abritait en Iran plusieurs « top members » d’Al-Qaïda, qui auraient pu êtres impliqués dans cette attaque. Le gouvernement de Khatami a réfuté toutes ces allégations en indiquant que ces membres d’Al-Qaïda n’étaient pas abrités, mais bel et bien en détention provisoire afin d’être extradés dans leurs pays d’origine ou, à défaut d’extradition, d’être jugés en Iran.

Selon des services de renseignements américains, le Ministère des Renseignements des mollahs, le terrible VEVAK, accueille, depuis la fin 2001, régulièrement des membres importants d’Al-Qaïda. Le plus célèbre parmi ceux-ci serait Aiman Al Zawahiri, le remplaçant d’Oussama Ben Laden, que plusieurs services de renseignements occidentaux ont localisé à plusieurs reprises pendant quelques semaines en Iran.

Le problème majeur dans cette question d’une éventuelle relation, voire collaboration, entre la République Islamique et Al-Qaïda est que ces informations se trouvent majoritairement dans des dossiers de services de renseignements et ne sont, par conséquent, pas accessible à des chercheurs qui s’intéressent à la question.

On ne dispose donc pas, à l’heure actuelle, de tous les éléments de réponse nécessaires. On peut néanmoins relever deux cas, des procès de justice pour être exacts, qui laissent apparaître des preuves consistantes d’une certaine coopération, tantôt passive, tantôt active, entre les mollahs de la République Islamique et Al-Qaïda :

  • Dans un procès à Düsseldorf (Allemagne) contre des membres du groupe terroriste de Abu Mussa Al Zarkawi (un des « bras droit » de Ben Laden) furent utilisés comme moyens de preuve des enregistrements téléphoniques entre Al Zarkawi et ses hommes stationnés en Allemagne.
  • Le contenu de ces entretiens téléphoniques était la planification d’actes terroristes. Le Bundesnachrichtendienst (BND, service de renseignement allemand) a pu localiser moyennant ces écoutes téléphoniques le lieu ou se trouvait Al Zarkawi à ce moment : l’Iran.
  • Interrogé sur ce sujet, un agent du BND répond que « personne ne peut être si naïf de croire qu’un homme si important comme Al Zarkawi peut être actif en Iran pendant des semaines et des mois sans la tolérance des services iraniens ».
  • Aussi, depuis 2001, des hommes d’Al Zarkawi utilisent de plus en plus l’aéroport de Téhéran pour s’introduire en Irak. Ceci peut être prouvé par les copies de leurs passeports, dont disposent les autorités allemandes.
  • Devant un tribunal américain à New York, Ali Mohammed, ancien corps de garde de Oussama Ben Laden, déclare que les relations d’Al-Qaïda et l’Iran remontent jusqu’en 1993. Un rôle de premier plan dans ces relations fut pris par Imad Mughniyah, chef opérationnel du Hezbollah chiite au Liban et longtemps membre du Ministère des Renseignements (VEVAK).

Ali Mohammed a déclaré devant le tribunal qu’il fut même responsable de la sécurité lors d’une rencontre fin 1994 entre Oussama Ben Laden et Imad Mughniyah au Soudan. Quelles conclusions peut-on tirer de ces deux cas ?

En ce qui concerne le procès de Düsseldorf, les preuves utilisées par les autorités allemandes confirment la thèse selon laquelle des membres d’Al-Qaïda bénéficient d’une certaine tolérance de la part des autorités de la République Islamique. Les déclarations d’Ali Mohammad vont déjà plus loin parce qu’elles laissent conclure à une véritable collaboration entre Al-Qaïda et certaines forces de la République Islamique.

Il faut néanmoins être prudent vis-à-vis de telles affirmations, car on ne sait pas vraiment si ce sont des représentants de la République Islamique (ou du moins des personnes agissant de façon non officielle pour cette dernière) qui entrent en contact avec Al-Qaïda.

Quoi qu’il en soit, la prudence est de mise : Beaucoup des affirmations concernant la question d’une relation entre la République Islamique et l’Al-Qaïda se basent sur des rapports de services de renseignements dont on ne connaît que très rarement le contenu exact et la valeur qu’on peut leur donner. Ce qu’on peut affirmer avec une certitude relative, c’est que des membres d’Al-Qaïda trouvent refuge en Iran et que les autorités de la République Islamique laissent apparaître une certaine tolérance à leur présence sur le territoire  ; tolérance qui peut s’expliquer par le fait qu’ils partagent une caractéristique essentielle : leur hostilité contre l’occident en général et les États-Unis en particulier.

À la lumière et ces faits et les moyens financiers dont disposent la République Islamique, on peut se hasarder à supposer un Soutien actif au terrorisme d’Al-Qaïda par la République Islamique et une collaboration réelle entre le régime des mollahs et des Pasdarans avec le réseau d’Oussama Ben Laden.

Section 3 : Le terrorisme Étatique iranien

Bien que le sujet de ce travail soit le terrorisme parrainé par la République Islamique, il convient quand même d’évoquer ici le terrorisme Étatique iranien. En effet, dans le cas de l’Iran, il n’est pas toujours aisé de faire la part entre ces deux sortes de terrorismes.

Comme il l’a déjà été évoqué dans ce texte, le pouvoir religieux sous Khomeiny va attaquer et poursuivre, après la révolution islamique de 1979, les autres forces politiques du pays. Tous ceux qui refusent d’obéir aux nouveaux ordres islamo-politiques vont êtres poursuivis et éliminés : arrestations et exécutions sont à l’ordre du jour. Une vague d’Iraniens se réfugie dans les pays voisins de l’Iran et en Europe. Mais le régime des mollahs et des Pasdarans va plus loin pour faire taire ses opposants politiques en les assassinant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Après la révolution islamique, de nombreux mouvements de résistance contre le régime des Mollahs se sont développés. La République Islamique fait un large usage de ses services secrets pour l’élimination de dirigeants de ces mouvements à l’étranger. Selon les autorités de la République Islamique, il s’agit de groupements terroristes (cette phrase fait référence au Mouvement militaro-sectaire Modjahedine du Peuple dirigé par le couple Rajavi) qui menacent la sécurité nationale de l’Iran. Selon l’ensemble des opposants, c’est le gouvernement de la République Islamique qui opprime et terrorise les citoyens iraniens.

Autre affaire bien connue, juste avant sa mort en 1989, Khomeiny a lancé sa fatwa contre l’écrivain britannique Salman Rushdie. Cette fatwa incitait la communauté musulmane d’assassiner Rushdie. En plus, elle a été apparemment le début de toute une série d’assassinats de personnes considérées comme ennemis de la révolution.

Par la suite, on a pu observer toute une vague d’assassinats d’opposants politiques un peu partout en Europe, comme le montre cette énumération sommaire :

  • 1979 : Shahriar Shafigh à Paris
  • 1984 : Général Gholam-Ali Oveissi (de son frère) à Paris
  • 1989 : Trois opposants politiques Kurdes à Vienne
  • 1990 : Cyrus Elahi à Paris
  • 1991 : Ch. Bakhtiar, Premier ministre et dirigeant de l’opposition, à Paris
  • 1992 : Quatre Kurdes iraniens à Berlin
  • 1996 : Reza Mazlouman à Créteil (région parisienne)

Entre 1979 et le milieu des années 90, le terrorisme d’État iranien a assassiné plus de 90 de ses opposants, dont un grand nombre dans des États européens. Beaucoup de ces crimes n’ont jamais été résolus entièrement.

Il persiste une incertitude quant au degré d’implication de la République Islamique ; s’agissait-il de cas :

  • du Terrorisme d’État (hypothèse ou les assassinats ont été commis par des agents de l’État iranien) ou
  • du Terrorisme Parrainé (hypothèse ou les assassinats ont été commis par des terroristes bénéficiant d’un financement de la République Islamique).

Liste des org. islamistes financées par les Mollahs


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Bonne lecture et à très bientôt.

Source. Texte écrit en nous basant sur les rapports d’expertise de l’équipe de TCRG : Terrorism and Counterterrorism Research Group, Canada, 1973-2005 - Recherche sur le Terrorisme et l'Antiterrorisme au Canada, 1973-2005 http://www.erta-tcrg.org/


[1Pasdaran (Pasdaran-e Enghelab-e Eslami), les Gardiens de la Révolution : Organisation militaire et de Renseignement, créée le 5 mai 1979 par un décret de l’Ayatollah Khomeiny pour protéger la Révolution. Son siège est en Iran, mais il dispose d'un QG opérationnel libanais à Ras al-Aïn (Baalbek). L'une de ses fonctions est de piloter les activités terroristes hors d'Iran. Cinq commandements opérationnels sont situés à Beyrouth-sud, Tyr, Aïn Boussawr, Mlita (Djebel Safi) et Macheghara (Beka'a Ouest). Le chef au Liban est Assadalah Hadji Reza Asgar, Abou Asager.

[2Al-Qods : Commandos islamiques opérant à l’étranger, issus des Gardiens de la Révolution (Pasdarans), et subordonnés au Ministère des Renseignements (VEVAK). Les unités Al-Qods sont formées au Camp Imam Ali (au nord de Téhéran). Ils forment des terroristes étrangers en Syrie et au Liban, où, par exemple, leur 3e Corps instruit les guérilleros du Parti des Travailleurs Kurdes (PKK). Les unités Al-Qods sont aussi présentes en Afghanistan, en Bosnie, au Soudan et au Kurdistan irakien.