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La bourse iranienne dans le coma
03.11.2005

L’indice de la bourse de Téhéran est passé sous la barre psychologique des 10.000 points, à environ 9.900 points. La baisse de la bourse a commencé, il y a 11 mois et en moins d’un an, le recul a été de près de 30%.



Le recul s'est accéléré depuis l’accession au pouvoir d’Ahmadinejad, mais il est surtout lié à des affaires de délits d’initiés.

Les clans qui se partagent les affaires se servent de la bourse pour dégager des profits aux dépens de petits actionnaires. La presse a révélé des irrégularités : des responsables de la bourse utilisaient les informations privilégiées pour investir eux-mêmes. La bourse était devenue le moyen de détourner l’argent des petits actionnaires.

Ces derniers ont alors commencé à bouder la bourse de Téhéran. Et la baisse des investissements a entraîné le crash.

Chacun des deux millions et demi d’actionnaires iraniens a perdu en moyenne 4.000 $ : l’équivalent de 3 ans de salaire mensuel d’un ouvrier. La valeur totale des transactions est passée de 49,5 millions de $ par jour il y a un an à seulement 6,6 millions de $ aujourd'hui !

La valeur des transactions baisse tous les jours et la valeur réelle est descendue à seulement 3.000 millions de $, ce qui signifie que la bourse est pratiquement en état de léthargie. Le président et les responsables économiques du gouvernement sont intervenus à plusieurs reprises pour rassurer les marchés. Sans succès.

Selon les experts, le fait que l’indice soit passé sous la barre des 10.000 points aura un effet psychologique qui va accélérer encore la chute des valeurs. L’indice pourrait rapidement descendre jusqu’à 9.500 points, voir plus bas.

Les petits actionnaires mais aussi les grands ont cessé d’avoir confiance. Fin Août, Gulf News révélait que plus de 200 milliards de dollars des capitaux iraniens avaient été transférés à Dubaï au cours des 5 semaines précédentes.

Selon la Fédération internationale des bourses de valeurs (International Federation of Stock Exchange), la bourse de Téhéran est devenue en quelques mois « la bourse la moins profitable de la planète » !

Les investisseurs craignent une dégradation de la situation économique si le dossier nucléaire iranien est envoyé au Conseil de Sécurité.