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Menaces islamistes contre les avions en Europe
28.10.2005 [Le Figaro - Extraits]

DES ISLAMISTES français auraient l’intention de commettre des attentats contre des avions civils dans l’Hexagone et se seraient procuré à cette fin deux missiles sol-air en Tchétchénie. Ce n’est que le dernier rebondissement de l’enquête judiciaire du juge Jean-Louis Bruguière sur les filières tchétchènes, l’une des plus riches et des plus complexes de ces dernières années.



L’information est d’autant plus inquiétante qu’elle émane du témoignage d’un haut responsable djihadiste emprisonné à Amman (Jordanie) et entendu récemment dans le cadre de l’enquête judiciaire française. Ce Jordanien, Adnan Muhammad Sadik alias Abou Atiya, est un proche de son compatriote Zarqaoui, chef d’al-Qaida en Irak.

Il était surtout son représentant dans le Caucase. En ces années 2000-2001, et tout particulièrement après la chute des talibans et la fin des camps d’al-Qaida en Afghanistan, le rôle d’Abou Atiya consista à reprendre le flambeau pour accueillir les djihadistes et veiller à leur entraînement. Une fois leur formation accomplie, les recrues repartaient dans leurs pays d’origine ou formaient des cellules dormantes dans des Etats voisins comme la Turquie ou l’Azerbaïdjan.

Parmi beaucoup de volontaires des quatre coins du monde, Abou Atiya accueille ainsi en 2001 un groupe composé de Français et d’Algériens. Une partie d’entre eux sont des vétérans d’Afghanistan. La plupart ont participé au projet d’attentat contre la cathédrale de Strasbourg à la fin 2000.

Les islamistes franco-algériens ne rêvent que d’une chose : revenir en Europe pour frapper.

Ils comptent faire usage de tous les moyens à leur disposition : des produits toxiques mais aussi des missiles. Un lot de SAM 18 Igla (aiguille) est acquis sur le marché noir via la mafia tchétchène. Plus performants que les SAM 7 Strela (flèche) dont ils sont dérivés, les Igla ne sont pas difficiles à trouver dans ce vaste supermarché de l’armement qu’est l’ancienne Union soviétique. Une fois acquis, les SAM auraient été envoyés en Europe via la Géorgie et la Turquie. Le cyanure a suivi la même route et est arrivé en France.

Quand la DST interpelle le gros de la troupe à La Courneuve et à Romainville à la fin 2002, elle retrouve un système de mise à feu, mais pas de trace de missile.