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Le rapport Annuel de l’IISS met en garde contre le risque de la prolifération au Moyen-Orient
27.10.2005 ( commentaires )

« Pour la troisième année consécutive, le conflit en Irak et un contentieux de prolifération nucléaire » (avec l’Iran) sont au premier rang de graves préoccupations de politique étrangère et de sécurité, constatait hier John Chipman, le directeur de l’Institut international des études stratégiques (IISS).



Chipman présentait hier à Londres le Rapport Annuel de l’IISS sur la sécurité dans le monde et les capacités militaires de 170 pays [1].


Selon ce rapport, très apprécié des deux côtés de la Manche, un des plus importants motifs de préoccupation dans le Moyen-Orient en ébullition est l’Iran et la détermination qu’on lui prête de se doter de l’arme nucléaire. Téhéran peut bien insister sur le caractère pacifique de ses intentions et l’utilisation civile de l’énergie atomique, mais le doute prévaut, à Washington et en Europe.

La bombe atomique aux mains des mollahs risquerait d'entraîner une course aux armements nucléaires dans la région.

« La Turquie et l'Arabie saoudite pourraient, alors, reconsidérer leur position », insiste John Chipman, estimant qu’« il est peu probable » que l'initiative diplomatique de l’UE3 soit couronnée de succès.

Cependant, l’IISS reste un instrument au service des intérêts Britanniques et ne propose aucune solution ambitieuse et inédite. Concernant « la lutte contre l'idéologie d'Al Qaïda », l’institution Londonienne recommande «  la compréhension des motivations des djihadistes ». Une stratégie conforme à la politique islamique des Britanniques durant les trois derniers siècles.

Concernant, les mollahs, Ce « Foreign Office Bis » (qui se veut « très apprécié des Experts internationaux ») propose que « les Etats régionaux, notamment, ceux du Golfe, expriment ouvertement leurs préoccupations auprès de Téhéran sur le bouleversement des perceptions stratégiques induit par la capacité nucléaire de l’Iran ».

On invite à la table des négociations des pays jusque-là étrangers aux pourparlers. Si cette proposition abracadabrante est retenue, « la négociation » devra « reprendre » mais sur de nouvelles bases : exit le TNP, on s’en tiendra désormais à des « arrangements » susceptibles de rééquilibrer des forces au Moyen-Orient.

Cette proposition « inédite » accordera un délai supplémentaire aux mollahs et renforcera la position de la Ligue Arabe qui n’est pas hostile à la bombe islamique mais plutôt hostile à Israël.

  • On assiste à une nouvelle tentative des Britanniques pour faire bande à part afin de préserver leurs liens privilégiés avec les mollahs. Cette proposition discrédite la Troïka et annule les efforts américains.

Début septembre 2005, la même IISS publiait un 1er rapport sur les programmes d’armes stratégiques de l’Iran, indiquant que ce pays était à plusieurs années de pouvoir produire des armes nucléaires, sans la plus petite allusion au risque de prolifération dans la région.

Dès lors, le Rapport Annuel fait office de « réajustement » et ce n’est pas un cas isolé. De plus en plus de Think tank, aussi bien à Londres qu’à WashingtonQuant à l’IISS, cette succession de rapports [2] est irritante et ridicule, mais elle ne fait que discréditer le commanditaire (le Foreign Office) et l’exécutant (IISS).

[1The Military Balance 2005-2006 : Lien !

[21er Rapport d’IISS en Sept. 2005 : Sur les programmes d’armes stratégiques de l’Iran !