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Iran : Signes de l’implosion de la milice
09.12.2019

Dans notre dernière analyse (Le sang coule encore), nous avons avancé l’hypothèse de la poursuite du soulèvement iranien contre les mollahs. De nouvelles informations et vidéos publiées au lendemain de cet article ont confirmé notre hypothèse et même plus en révélant qu’il y avait aussi un soulèvement armé des membres de la milice contre ses chefs et des signes de l’iplosion de la milice qui est la colonne vertébrale du régime.



Selon une note interne de la direction de milice, fuitée et publiée sur Twitter-, pendant le soulèvement, le 26 novembre, sur la base Ghadir d’Ispahan, centre de formation des miliciens, ces derniers et leurs instructeurs ont ouvert le feu sur leurs commandants et ont fait 7 morts et 56 blessés. La note précise qu’il ne faut pas ébruiter cette affaire et qu’il faut attribuer ces morts et ces blessés à un accident de route.

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Une autre fuite a fait état de la démission de 41 commandants des Pasdaran et du mollah meneur de la prière de vendredi à Khorram-Abad dans l’ouest du pays a aussi démissionné en affirmant que sa décision était motivée par la haine profonde des habitants de sa région et celle de Fars (où se trouve Chiraz) pour le clergé et qu’ils sont armés et très dangereux ! Il a ainsi totalement remis en cause la propagande du régime selon laquelle il contrôle ces régions.

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Enfin, quelqu’un qui semble avoir un accès réservé au Mausolée de Khomeiny, donc un officier supérieur de la milice, y a fait part des regrets de nombreux miliciens et de leur fidélité à Mohammad-Reza Shah Pahlavi (le Shah d’Iran).


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On sait par ailleurs que la lutte armée contre le régime continue dans les villes de Sistan-&-Baloutchistan, ce qui ne pourrait avoir lieu sans l’aide logistique de miliciens rebelles (du moins pour la transmission de l’information).


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Les opposants issus de la milice ont aussi encouragé les Iraniens en faisant état de l’épuisement des troupes encore fidèles en état d’alerte depuis 15 jours et ont fait état de leur envie de rentrer chez eux. Ces opposants de la milice en guerre contre les mollahs ont aussi signalé la peur des mollahs en montrant le blindage des banques du pays  !

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Ces opposants ont aussi informé la population que la coupure d’internet pourrait être dépassée par l’application Bridgefy (بریج فای) qui avait été utilisée lors des manifestations anti-chinoises à Hongkong et a pour spécificité de connecter des appareils entre eux comme des talkies walkies  !

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Le régime, ainsi malmené par ses miliciens et par tout ceux qui ne croient plus en ses chances de survie et menacé de perdre son avantage de blocus des communication, a paniqué et a confirmé implicitement la complicité de ses miliciens avec la population en annonçant l’arrestation de plus de 10 membres de la milice anti-émeute pour leur participation au soulèvement à Téhéran.

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Le régime a aussi continué son plan de désinformation intimidante en faisant état de centaines d’arrestations dans toutes les villes où il avait été débordé comme à Chiraz, Mashad et le port de Mahshahr qui est vital pour sa survie.Ci-dessous une vidéo du succès de la représsion à Chiraz pour contredire la démission du meneur de prière de Khorram-Abad et deux tweets sur les statistiques de répressions (avec un rappel de l’identité des sources).


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Cependant, il n’y a plus aucune nouvelle image de ces villes qu’il dit contrôler (ou avoir conquis à nouveau).

Les opposants issus de la milice, et sans doute proches du chef exilé du contre-espionnage du régime, n’ont pas paniqué et ont profité des annonces de massacre à Mahshahr en annonçant que la population était dans la rue et promettait de venger les habitants tués dans les combats pour la ville et les ont aidés en diffusant les noms et les photos de 6 commandants qui étaient intervenus à l’arme lourde pour casser le blocus des habitants de Mahshahr et reprendre à peu près l’accès à ses zones industrielles et portuaires.


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Les mollahs, très affaiblis, ont eu l’idée de contenir ou disperser les actions hostiles à leur encontre en continuant à communiquer sur la méchanceté de leurs fidèles tout en lançant une campagne sur la nécessité de manifester uniquement le jeudi 26 décembre prochain à l’occasion du 40e jour de deuil (selon les chiites) après la mort des premières supposées victimes du soulèvement notamment un certain Pouya Bakhtiari, qui selon notre analyse est une fausse victime inventée par le régime dans le cadre de son plan d’intimidation.

Les parents de cette victime, qualifié alors de Shahid (martyr musulman) sont aussitôt affichés avec un vieux faux opposant, Ghassem Sholeh Saadi (chauve avec moustache), issu de la milice inconnu des jeunes (et qui par ailleurs a un peu vécu en France en se présentant comme un dissident tout en gardant son passeport du régime des mollahs).

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On a compris que les mollahs voulait court-circuiter les opposants issus de la milice et sans doute aussi neutraliser le soutien apporté par les parlementaires français (comme Soulignac) au soulèvement iranien.


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Les opposants issus du régime ont agi bien intelligemment car ils n’ont pas crié au complot, mais ont contré le plan des mollahs en appelant à faire de cette journée de 5 Dey (28 décembre) le début d’une seconde vague de soulèvement anti-régime !

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Le prince Reza Pahlavi a aussi perturbé ce plan en appelant les parents de Pouya Bakhtiari. L’appel n’était pas possible sans le concours de quelqu’un du régime car il n’existe pas d’annuaire téléphonique online sous les mollahs. Ces derniers ont compris qu’ils avaient des traites dans leurs derniers fidèles !

Les parents de Pouya ont aussi changé de position en oubliant le mot isamique de Shahid (martyr) pour utiliser le mot Janbakhteh Rah Azadi (mort pour la liberté) et ils se sont réunis avec d’autres gens, qui se disent « parents de victimes du régime » sans rien faire à son encontre, ils ont appelé le peuple à participer à cette journée et ont entonné ensemble l’hymne national en vigueur sous le Shah et interdit par les mollahs pour se donner les moyens de éloigner de ces derniers si la seconde vague avait lieu !


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En réponse, ce samedi 6 décembre (2019), les mollahs ont mis en scène une manifestation pro-Moussavi à l’occasion de leur risible et caricaturale Journée d’Étudiant qui est axée contre le Shah, mais la mobilisation a été presque nulle !


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D’autres étudiants ont manifesté avec des slogans de soutiens aux victimes des répressions (revendiquées par le régime), « tous unis pour lutter » se tenant à mi-chemin entre la tentative de manifestation dirigée le 28 décembre prochain et l’adhésion à de vraies manifestations à ce moment !

Après l’implosion de la milice, on va donc vers l’implosion de la fausse opposition animée par les miliciens plus gradés !

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En résumé
, il y a une vraie guerre contre les derniers partisans du régime notamment dans la région pétrolière de Khouzestan (comme on l’a vu dans la précédente analyse) et aussi dans la région de Sistan-&-Baloutchistan où se trouvent d’autres ports indispensables au régime (aussi bien pour ses exportations que ses plans de fuite).

Il y a aussi une forte rébellion au sein de la milice qui affaiblit le régime et réduit sa capacité de riposter.

Il y a enfin une guerre médiatique contre la propagande du régime et sa tentative de transformer les manifestations hostiles en manifestations contrôlées comme dans leur fausse opposition (le Mouvement Vert). À l’époque, les choses lui avaient échappé après deux jours, cette fois, le dérapage a déjà commencé.

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En conclusion, les mollahs sont malmenés sur le sol iranien et leurs camps. Leur situation devrait empirer au plus tard le 28 décembre 2019 ou avant grâce à leur choix désespéré de miser sur un schéma défaillant dans un environnement très instable avec des éléments qui leur échappent totalement.