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Syrie : Invasion turque, un cadeau pour Assad
14.10.2019

Depuis l’arrivée de Trump à la présidence, nous affirmons qu’il est pour effacer les erreurs de la diplomatie américaine pro-islamique conçue par Brzezinski et aussi pour se rapprocher de la Russie.

Trump l’a démontré à maintes reprises sans négliger ses propres intérêts régionaux et pétroliers.

Un article de Bloomberg (repris et traduit par l’un des principaux médias des mollahs) affirme que « la trahison des Kurdes par Trump » est en fait un cadeau à Assad, mais aussi aux Russes et peut-être aux Kurdes eux-mêmes afin qu’ils puissent faire partie de l’avenir de la Syrie. Nous ajoutons que cela pourrait aussi être un complot anti-Erdogan (à voir dans les mois à venir).

Avant de nouvelles analyses (en cours d’écriture) sur l’Iran, voici cet article qui se démarque.

U.S. and Turkey Between Them May Give Syria’s Assad a Big Boost



Invasion turque : Carte gagnante d’Assad ?
© IRAN-RESIST. ORG

Bloomberg fait état de l’arrivée des premiers contingents de l’armée turque dans le nord-est de la Syrie où ces derniers entendent expulser "les terroristes kurdes".

Se référant à des sources anonymes, le groupe financier américain indique que le débarquement turc a eu lieu peu après le feu vert donné par Washington à Ankara. Mais cela revient au même : les Kurdes qui n’ont eu de cesse à décliner la main tendue de l’État syrien, quitte à rendre d’énormes services aux forces d’occupation US sur la rive Est de l’Euphrate, ont lancé un appel à la mobilisation et n’en reviennent pas d’avoir été trahis par Washington. C’est à cause de cette même attitude équivoque que l’État syrien tout comme l’Iran et la Russie ne se sont pas précipités pour apporter secours aux Kurdes, n’empêche que la Syrie a le devoir de protéger ses citoyens kurdes et il le fera, quel qu’il en soit le coût. 

Certains experts du Moyen-Orient voient le feu vert américain à Ankara comme étant un faux pas estimant que l’invasion du Nord syrien par l’armée turque pousserait les Kurdes vers le gouvernement syrien. 

L’analyste syrien, Taleb Zifa est de cet avis : « Les États-Unis ont autorisé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à s’infiltrer dans le nord de la Syrie et dans une zone de la même superficie que le Liban. C’est une manne pour l’armée syrienne qui attendra son heure pour reprendre le contrôle de cette zone et en expulser toutes les forces d’occupation étrangères. Et puis et comme on le voit depuis quelques jours, l’intervention militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie n’aurait pour conséquence que de rapprocher le gouvernement syrien des Kurdes du nord de la Syrie. » 

Et l’analyste d’ajouter : « Côté turc, cette attaque a des objectifs électoraux visant à renforcer la position d’Erdogan aux prochaines élections. Erdogan a l’intention d’utiliser les terroristes de Daech détenus dans les prisons turques comme un levier de pression contre l’Europe, et ce, dans le but de les faire chanter. Mais dans tout ceci, il y a un point bien positif pour l’État syrien : le retour des Kurdes à la table des négociations avec le gouvernement et avec Moscou. »

L’analyste Taleb Zifa cite l’un des responsables kurdes, du nom de Badri Jia Kurd, un haut responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui dit : « Si les Américains continuent à évacuer la zone et particulièrement les régions frontalières, nous pourrons entrer en pourparlers avec Damas ou la partie russe pour combler le vide américain ou bloquer l’attaque turque. Cela pourrait donc évoluer et il pourrait y avoir des réunions et des contacts en cas de vide sécuritaire. »

Selon le politologue syrien, « les États-Unis cherchent à pousser la Turquie dans un bourbier similaire à celui avec lequel a été aux prises Saddam Hussein, au Koweït.

Ces derniers mois, les Américains n’ont cessé d’envoyer des milliers de camions remplis d’armes aux Kurdes qu’ils ont pris soin d’entraîner pendant sept ans. Ces combattants n’attendent qu’une chose : confronter l’armée turque. 

Depuis le mardi 8 octobre, et selon certaines sources, le Pentagone a coupé toutes les ressources américaines sans lesquelles Ankara ne pourrait mener aucune opération aérienne majeure en Syrie ou ailleurs, ni lancer une opération offensive en dehors de la Turquie, car la couverture aérienne lui serait refusée. Ce qui pourrait récompenser l’absence des unités d’artilleries et une force aérienne côté kurde. 

Ainsi, les soldats de l’armée turque et leurs mercenaires seraient amenés à se battre au sol. Ankara tentera d’agir rapidement et d’en finir vite, ce qui n’est pas donné après tout. En tout état de cause, les choses seront tragiquement difficiles pour les Kurdes qui jouent là leur survie. Une seule solution parait plus logique : le retour à Damas. Je crois qu’ils finiront par remettre le contrôle du nord-est et de l’est syrien à l’Etat syrien s’ils veulent pas que la Turquie procède comme elle l’a fait à Afrin à un changement du tissu démographique de la région et à un exile forcé de la population ». 

Et l’analyste de conclure : « Le projet russe de Constitution pour la Syrie pourrait prendre la forme d’une fédération culturelle (et non plus administrative comme envisagé initialement) et les Kurdes syriens n’auraient qu’à retourner dans le giron l’autorité de la Syrie pour bénéficier de leurs droits. » 

© IRAN-RESIST.ORG
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