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L’Islam en Afrique du Sud
19.10.2005

Un rapport de l’Assemblée Nationale, rédigé en 2003 par Eric Raoult, soulignait la fidélité (depuis 1994) de l’Afrique du Sud aux trois pays qui avaient soutenu financièrement l’ANC, la République Islamique d’Iran, le Cuba de Fidel Castro et la Libye de Kadhafi.



Selon Mumisa, chercheur sur l’islam africain, la communauté noire manque de beaucoup de choses et c’est ce que les pays musulmans activistes ont bien compris. Islam et Business font bon ménage en Afrique du Sud.

La communauté musulmane d’Afrique du Sud s’est accrue avec de nouveaux adeptes, tout particulièrement dans les années 90. Beaucoup de ces musulmans sont des descendants de sang-mêlé, leurs ancêtres étaient des esclaves originaires de l’archipel indonésien ou des commerçants venus d e l’Asie du Sud. Aujourd’hui ils ont été rejoints par des africains de souche mais encore des européens convertis en Afrique du Sud.

Depuis la démocratisation de 1994, il y a eu un afflux d’immigrants d’Afrique du Nord et d’Asie du Sud, il s’agit pour la plus grande partie d’entre eux de citadins de la région de Durban, Le Cap, Pretoria ou Johannesburg. Lors des élections de 94, on a assisté à l’émergence de 2 partis islamiques, l’AMP (African Muslim Party) et le Parti Islamique. Au final, l’AMP eut 47690 voix soit moins de 1%, la plupart des musulmans ont préféré voter pour l’ANC (de Mandela – proche des idéaux communistes).

En 2004 Le Parti Islamique n’eut que 34 000 voix soit 0.2%. Considérant que leur parti musulman était inexistant sur la scène sud-africaine, beaucoup de ses militants rejoignirent le Parti de la Paix et Justice, parti musulman plus ancien.


Comme les théologiens avaient appelés à voter pour l’ANC,
au lendemain des élections il y eut 2 ministres musulmans, celui de l’éducation nationale M. Pandor et son vice ministre Mr Surty. Mais il y eut aussi 2 autres ministres sans portefeuille, 2 frères, les Pahad, passés inaperçus, mais qui contrairement à ce que l’on disait portait alors le nombre de ministres musulmans à 4. De plus il y a aussi un certain nombre de parlementaires musulmans. Mais déjà quand en 94 Mandela accéda à la présidence, il avait nommé un musulman M. Omar à la justice.

Tout cela pour souligner l’activisme des musulmans dans la sphère politique sud-africaine. La plupart des musulmans de ce pays sont des sunnites, mais il existe aussi des chiites spécialement parmi les convertis…

Les chiites se sont moins exprimés ses derniers temps que dans les années 80 et 90. Peut-être tout simplement du seul fait que les sunnites majoritaires (agacés par les mollahs iraniens) n’ont pas voulu adopter une politique trop conciliante vis-à-vis de l’Iran qui est « politiquement » très active au niveau du gouvernement de ce pays ( un de leurs alliés est Aziz Pahad ).

Le nombre d’organisations islamiques recevant une aide morale et financière s’étant lui en revanche élevé à travers tout le pays et notamment dans les campus universitaires.

L’Iran, le Koweït, l’Arabie Saoudite entre autres financent la construction de mosquées et d’organisations caritatives et le nombre de visiteurs exceptionnels de ces pays va croissant, apportant à chaque fois des fonds.

Selon Mumisa, chercheur sur l’islam africain, c’est avec ce genre de procédé que l’on peut expliquer les conversions des femmes et des jeunes à l’islam en Afrique du Sud ou la communauté noire manque de beaucoup de choses et c’est ce que les pays musulmans activistes ont bien compris. Mumisa rajoute aussi que les noires abandonnent le christianisme qu’ils attribuent aux colons. Et c’est à partir de là que des voix de plus en plus radicales et djihadistes se font entendre aujourd’hui.

Selon lui, les associations traditionnelles musulmanes sont alors obligées de faire jouer la surenchère pour concurrencer des messages promettant un avenir meilleur.