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Iran : La semaine en images n°199
12.12.2011

Les semaines dernières, le régime a été confronté à un boycott permanent de toutes ses manifestations officielles par les Pasdaran et un boycott populaire des événements religieux : il est devenu clair qu’il n’avait plus aucune légitimité, ni aucun soutien. Après chaque boycott, ses associés économiques, convaincus de sa vulnérabilité, se sont précipités vers le Bazar pour acheter massivement et en dehors de toute contrainte officielle de l’or et du dollar afin de préparer leur fuite. L’or et le dollar ont sans cesse augmenté et leur hausse est devenu synonyme de la baisse de la cote du régime.

Pour redresser la barre, la caste dirigeante devait démontrer qu’elle pouvait demeurer au pouvoir et assurer les intérêts de ses collaborateurs. Son premier choix a été de cibler la principale menace : les sanctions américaines qui empêchent la signature de nouveaux contrats pétroliers pour l’affaiblir afin de le forcer à céder le pouvoir aux pions islamistes de Washington. Le régime a cherché l’escalade avec Washington en évoquant des tirs de missiles pour mettre en avant sa capacité de fermer le détroit d’Ormuz afin d’inverser les menaces et le contraindre à abandonner ses sanctions doublement pénalisantes. Washington a comme d’habitude esquivé pour garder ses sanctions destinées à affaiblir le régime et le forcer à céder le pouvoir à ses pions. Les associés du régime ont été davantage démoralisés. Ils ont amplifié leurs achats.

Le régime a renoncé à sa politique d’escalade et a tenté d’intimider ses associés ou les intermédiaires du marché. Mais il ne pouvait pas aller trop loin de peur de précipiter sa chute. C’est pourquoi, il s’est réfugié dans une propagande évoquant l’existence de réserves de partisans en province. Cette propagande a été anéantie par de nouveaux boycotts des Pasdaran et le rejet d’autres événements religieux par tous les Iraniens. La panique a été à son comble : les prix de l’or et du dollar ont battu tous les records.

Il y a une semaine, débutait le mois de Moharram qui doit être marqué par 10 jours de ferveur religieuse et de mortifications publiques dans tout le pays. Les points culminants de cette décade sont les 9e et 10e jours appelés Tassoua et Achoura. Ces journées essentielles pour les chiites ont été boycottées l’année dernière. Le régime redoutait 10 autres jours de boycotts confirmant son isolement.

Après cela, le régime pouvait s’attendre au boycott de la Journée de l’Etudiant organisée par l’opposition officielle : il allait alors perdre la possibilité d’incruster ses pions dans la contestation pour sauver quelques têtes. Cela pouvait entraîner de nouvelles ruptures.

La situation était très risquée. Le régime devait agir. Il a mis en place des mesures préventives paralysant les intermédiaires du marché (revendeurs d’or ou agents de change). Le prix de l’or est tombé de 17%, le dollar a été stabilisé. Le régime s’est alors lancé dans le projet d’invasion et de saccage de l’ambassade britannique par des étudiants islamiques. La Grande-Bretagne était choquée par cette agression et exigeait à demi-mot une frappe pour punir les mollahs.

En scrutant l’image, nous n’avons pas constaté la présence des centaines de jeunes islamistes vus par les Britanniques. En revanche, nous avons constaté que les papiers présentés par les Britanniques comme étant des documents volés à l’intérieur de leur ambassade avaient été distribués par les « étudiants islamiques » avant même que ces derniers ne pénètrent dans les bâtiments. Par ailleurs, ces gens ne pouvaient pas envahir en masse les lieux en faisant sauter un cadenas car le type de porte blindée qui équipe l’ambassade est fermé par un système magnétique à codes et non par un cadenas. Ces étudiants ne pouvaient entrer qu’en ayant les codes. L’affaire avait été montée avec le concours des Britanniques, alliés historiques du clergé chiite iranien, qui aimeraient aussi voir la fin des sanctions destinées à virer des partenaires qui bloquent l’accès américain à l’Asie Centrale. C’est pourquoi ni Washington ni les Européens n’ont accepté l’escalade souhaitée par Téhéran et promue par Londres et ont puni ce montage en annonçant de nouvelles sanctions financières contre le régime.

Les associés du régime n’ont guère aimé car les sanctions financières les empêchent de sortir leur fortune d’Iran : il leur fallait accélérer leurs achats de l’or et du dollar. La demande a été si forte que l’or est remonté de 17%, à son niveau du début de la semaine. Le dollar est aussi reparti à la hausse.

Au début de cette semaine, le régime était doublement malheureux car en dehors de l’échec de sa politique anti-sanctions, il avait donné le maximum (une semaine avant Achoura) et se retrouvait à court d’agitations fortes pour détourner les regards du boycott qui avait lieu et allait devenir plus visible dès le lundi 5 décembre avec son incapacité à organiser dignement les journées de flagellations sanglantes et publiques de Tassoua et d’Achoura. La situation était encore une fois très risquée.

Le régime a commencé par faire état de cas de flagellations par ci ou par là pour insinuer que le peuple ne boycottait pas l’Islam. Mais il n’a pas su présenter les images authentifiant ces annonces. Il a alors improvisé une nouvelle tentative d’escalade grâce à la capture d’un drone américain. Cela n’a rien donné, il a été obligé d’improviser des rassemblements religieux. Le régime a traversé cette semaine en improvisant, il est souvent resté dans le flou car il n’avait aucun atout dans ce remix de la semaine dernière. Voici les images d’une semaine en clair-obscur pour camoufler des problèmes de plus en plus ingérables.



Le dernier événement important survenu en Iran a été le retour par anticipation de la panique et des prix élevés pour l’or et le dollar, jeudi matin, avant même l’adoption de nouvelles sanctions par l’Europe. Ce retour anticipé lui a rappelé la réactivité de ses associés et l’a mis en demeure de trouver des solutions pour tous ses problèmes. On a alors eu droit à un certain cafouillage jalonné de nombreuses improvisations.

Vendredi 2 décembre (11 Âzar) à J-5 d’Achoura, le premier choix du régime a été d’annoncer la tenue de grands rassemblements à Téhéran. Mais il n’a eu aucun succès malgré la distribution de repas chauds gratuits selon la tradition en vigueur pendant les mois religieux. Les images de ces événements improvisés étaient catastrophiques : ses associés paniqués par la chute du nombre de ses partisans pouvaient s’agiter davantage.

Vendredi soir, le régime a riposté en diffusant d’autres images de rassemblements à Téhéran : une procession nocturne et une séance de flagellation dans une mosquée de Téhéran.

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Ces nouvelles images n’ont pas amélioré sa situation car l’image de la mosquée ne peut être daté et sur l’image de la procession nocturne, les gens ne montrent aucune émotion et ne se frappent pas vigoureusement la poitrine en pleurant ostensiblement le martyr d’Hossein comme le veut la tradition. On avait là des fervents de Hossein loin de l’image que l’on s’en fait en Iran et dans le monde chiite.

Samedi 3 décembre (12 Âzar) à J-4 d’Achoura, le régime a zappé Téhéran en misant sur l’annonce de la tenue de nombreux petits rassemblements un peu partout en Iran notamment dans les petites villes ou dans les zones rurales. Mais il n’a pas diffusé une flopée d’images pour authentifier ses dires, l’annonce a été illustrée par un seul reportage sur une procession dans un petit village de la région de Mâzandarân.

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Là aussi, on a constaté le même manque d’émotion et de mortification, on a eu l’impression que les gens faisaient le minimum syndical.

Le régime n’arrivait pas à convaincre qu’Achoura n’était pas boycottée. La journée a été marquée par de nouvelles hausses pour l’or et pour le dollar. Il fallait trouver une solution dimanche car lundi on entrait dans la période de deux jours, Tassoua et Achoura, où la règle est de se frapper le plus violemment possible avec ses mains, des chaînes ou même des machettes. Mais on ne peut forcer les gens à se frapper ! Il allait vers un échec, vers une nouvelle panique de ses associés.

Dimanche 4 décembre (13 Âzar), le régime a eu la même mésaventure à Larijan, ville d’origine de la famille de l’actuel patron politique du régime, Ali Larijani.

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Il lui fallait trouver autre chose. Dans l’après-midi, il a annoncé la capture du drone américain grâce à sa maîtrise de la guerre électronique, ce qui suppose une capacité indéniable de frappe pour fermer le détroit d’Ormuz.

Avant d’analyser cette annonce en détail, il faut préciser que comme la semaine dernière, le régime a d’abord mis en place de quoi éviter une nouvelle hausse du prix de l’or. Mais il n’a pas suivi le schéma de la semaine dernière.

En effet, au début de la semaine dernière, avant le lancement de son plan pour une escalade via l’invasion simulée de l’ambassade britannique, le régime avait déjà modifié les règles suivant trois points :

1. Il avait relevé le taux de l’or à la BCI pour annihiler la marge des revendeurs d’or afin de bloquer les ventes.

2. Il avait également paralysé les achats de pièces d’or à la bourse en exigeant des acomptes supérieurs au montant de l’achat.

3. En ce qui concerne le dollar, le régime n’avait pas agi de la même manière en augmentant son prix à la BCI car de nombreux produits de grande consommation comme le pain sont produits à base de matières premières importées et en conséquence la hausse du dollar entraînerait la hausse de leurs prix et un risque élevé d’émeutes à un moment où le régime doit éviter tout échauffement. La hausse du dollar étant définitivement nuisible pour le régime, ce dernier a joué la carte de la baisse du coût global du dollar pour les plus gros acheteurs en éliminant les limites d’achats imposées aux importateurs. Il a ainsi éloigné ces très gros acheteurs du marché libre et a éliminé un des facteurs de la hausse sur ce marché. Le dollar avait cessé de monter sans pour autant descendre d’une manière significative.

Jeudi dernier, quand l’or est reparti en hausse, le régime a baissé son taux pour l’or à la BCI afin de ne pas encourager la bulle. Il ne pouvait donc pas relever son taux.

C’est pourquoi ce dimanche en s’inspirant du modèle imaginé la semaine dernière pour le dollar, il a annoncé qu’il avait commencé à solder ses pièces d’or à la BCI à -20% du prix du marché libre et que l’opération était un vrai succès.

Or, selon les propres règles du régime, la BCI doit annoncer les soldes de ce genre 10 à 15 jours à l’avance pour permettre aux gens éloignés des grandes villes de s’inscrire sur des listes afin de réserver des lots ou prendre leurs dispositions pour se déplacer dans les succursales désignées. L’annonce de ces soldes instantanés était le signe d’une improvisation instantanée. Le régime n’avait pas préparé ce coup et il a dû encore improviser par la suite.

Son annonce n’a pas fait baisser le prix de l’or sur le Bazar car la BCI est autorisée à vendre seulement 5 pièces par jour à chaque client (2 pièces de 100 gr, 1 pièce de 50 gr et deux autres de 25 gr, soit 200 gr en tout). L’offre ne pouvait pas concurrencer l’offre du Bazar. Pour modifier la donne, le régime devait augmenter son offre.

Cela a été fait moins d’une heure après avec une annonce improvisée de soldes de lingots d’or de 1 à 12 kilos dans une autre banque d’Etat à partir du début de la semaine prochaine. L’annonce laissait supposer que chaque acheteur pouvait obtenir plusieurs lingots. Le délai était court pour inciter les gens à se précipiter vers la Banque désignée. Le régime était certain que cette offre était en mesure d’éloigner de nombreux acheteurs du Bazar.

Après avoir mis en place de quoi brider le marché, dans l’après-midi, le régime est passé à la phase 2 de son plan en annonçant la capture d’un gigantesque drone de l’armée américaine grâce à sa supériorité en informatique militaire.

En effet, ce genre de capture suppose une technologie de contrôle à distance des logiciels de vol et un système pour casser les codes d’accès aux systèmes d’exploitation. Le régime a insinué qu’il avait les moyens de détourner les missiles américains pour frapper les pétroliers de passage par le détroit d’Ormuz, relançant sa politique de chantage de manière à empêcher Washington d’esquiver. Bluff ou réalité, c’était énorme et imparable.

Washington a d’abord reconnu qu’il avait perdu un drone, certains ont dit que Téhéran avait abattu un drone avec sa DCA car cela ne suppose aucune supériorité électronique du côté des mollahs. Le régime a annoncé la diffusion des images du drone capturé et ne portant aucune trace de tir pour insister sur ses capacités informatiques.

Washington a changé sa version pour évoquer la perte du drone suite à une panne technique qui l’aurait fait atterrir en Iran pour ne pas évoquer la capacité technique revendiquée par les mollahs. En agissant ainsi Washington a privé Téhéran de l’escalade fulgurante qu’il souhaitait, le régime devait alors détourner un autre drone pour confirmer ses compétences.

Mais il n’y a eu aucun détournement de ce genre. Le régime a alors changé sa version pour parler d’un succès de son système de radars !

Le régime a avoué implicitement qu’il n’avait pas la technologie nécessaire pour contrôler les logiciels de vol à distance ou pour pénétrer les codes. C’est alors que le régime a commencé à évoquer les qualités de drone-espion relié à un système de satellite et son projet de le copier, une improvisation qui n’a guère inquiété Washington car les mollahs ne possèdent pas de satellite ! Téhéran venait de rater une nouvelle tentative pour provoquer une escalade.

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Il n’en reste pas moins qu’il avait capturé un drone, ce qui suppose une aide extérieure. Cette aide pourrait être encore une fois la Grande-Bretagne car elle abrite sur son sol, à la base royale de Yeovilton (Yeovil ou Yeovilton ?) une unité spéciale de l’OTAN nommée NATO JEWCS qui réuni le Groupe d’entraide de Guerre électronique de Multi-service (MEWSG) et la Base de données d’Émetteur de l’OTAN (NEDB). Les Anglais semblent abonnés à communiquer les codes des portes d’entrée aux mollahs ! C’est inquiétant, mais la guerre du pétrole a vu d’autres vacheries de ce genre et ce n’est pas fini car les intérêts en jeu sont énormes.

Quoi qu’il en soit en l’absence de l’escalade attendue qui était susceptible de passer les cérémonies religieuses de Tassoua et Achoura au second plan, le régime devait trouver un moyen pour organiser le plus dignement possible ces cérémonies religieuses.

Dernière improvisation de la journée, le régime a enfin organisé un rassemblement religieux autour du Guide alors qu’il aurait dû le faire depuis 9 jours. Nous n’avons trouvé aucune photo montrant la salle dans sa totalité et l’on peut voir que la salle de prière du Guide qui peut contenir environ 500 personnes a été tronquée par des rideaux bleus placés à droite de la salle et des paravents beiges placés à gauche. La raison de cette double cachotterie et du retard dans l’organisation de la soirée était donc la baisse du nombre des partisans fiables et prêts à s’afficher aux côtés du régime à quelque 250 individus. Le régime a alors entrevu le boycott qui l’attendait le lendemain pour Tassoua.

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Lundi 5 décembre (14 Âzar), aux grands maux de grands remèdes : la pauvreté fait rage en Iran : le régime a installé de grandes marmites au Bazar de Téhéran pour faire cuire du Halim, un délicieux potage, désormais trop cher pour la bourse des Iraniens du moins pour les porteurs et autres commis mal payés du Bazar.

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Mais les pauvres de Téhéran ont résisté à ce chant des sirènes. Le régime a eu encore le groupe du vieux monsieur que nous avons aperçu plus haut et seulement une quinzaine de Pakistanais munis de chaînes : en tout une soixantaine d’amateurs de soupe que l’on a retrouvés à la sortie du Bazar pour se flageller. Le nombre peu élevé des volontaires a contraint le régime à réaliser une image artistique pour la photo du groupe.

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Par ailleurs, une partie de ces gens a disparu quand il a fallu se frapper avec des chaînes. C’est pourquoi on a eu droit à d’autres images artistiques et ludiques (d’une sorte de GRS) pour boucler le reportage sur cette journée de deuil !

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À Ispahan, ville jadis très pieuse et aujourd’hui résolument encrée dans le boycott du fait religieux, la mobilisation a été proche du zéro !

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Tassoua a été presque totalement boycotté. Achoura s’annonçait difficile. Les associés du régime devaient en principe paniquer et accélérer leurs achats de pièces d’or au Bazar. On pouvait s’attendre à une nouvelle hausse signifiant la chute de la cote du régime.

Le régime a annoncé le début des soldes de lingots d’or pour mercredi afin d’être sûr d’éloigner les acheteurs du Bazar et d’éviter la hausse qui signifie que personne ne croit à sa survie.

Mardi 6 décembre (15 Âzar), enfin Achoura. Le régime a continué à annoncer de nombreux rassemblements en zone rurale pour faire oublier l’absence de mobilisation dans les quartiers populaires de Téhéran et les autres grandes villes du pays. Mais, il devait tout de même montrer la mobilisation au Bazar de Téhéran et le niveau de la présence populaire à sa propre manifestation officielle qui a lieu depuis quelques années sur la petite place de Bouzar-Jomehri à proximité du Bazar. Il devait aussi montrer le niveau de participation dans des villes réputées pour leur religiosité : Ispahan, Machad, Qom, Tabriz, Khorram-Abad…

La première constatation est qu’il n’y a eu aucun reportage sur Ispahan, Qom ou Tabriz ! C’est une révolution anti-islam !

À Machad, on a eu droit à une photo montrant un gigantesque rassemblement sous un ciel bleu alors que le ciel était gris et le temps orageux. On peut donc inclure cette ville sur la liste des cités hostiles à l’Islam.

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À Khorram-Abad, le régime a diffusé des images de moins d’une dizaine de croyants s’enduisant de boue par humilité devant les martyrs ! On n’a pas eu la moindre scène de flagellations.

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À Chiraz, une cinquantaine de personnes se frappent la poitrine, mais cela se passe dans une mosquée et non dans la rue. Le régime a évité la rue pour échapper au ridicule et a été obligé de dresser un miroir pour doubler la foule et un voile pour cacher les volumes vides de ce lieu afin de relativiser le manque de participants.

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À Téhéran, du côté du Bazar, la photo la plus peuplée montre une petite foule réunie sur une surface faisant approximativement 200 m2 (10 x 20), on peut les estimer donc à 140 personnes. Mais, il n’y a pas toujours le même nombre de personnes sur la largeur de 10 mètres : il a trois fois plus de monde au fond que devant. La partie arrière de la photo nous semble truquée. Les têtes paraissent bizarres et si on élimine cette partie du fond, il ne reste qu’une quarantaine de personnes. Nous sommes tentés de dire qu’il y avait ce nombre car on le retrouve sur la seule image du groupe en dehors des allées du Bazar.

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Et enfin, le meilleur pour la fin… la participation à la reconstitution officielle de la bataille de Karbala où Hossein et ses partisans ont été tués par les envoyés du calife Yazid. Le régime a diffusé une photo aérienne avec une grande tente car selon la légende les méchants mercenaires de Yazid brûlent les tentes des partisans de Hossein à la fin de la bataille. Nous avons établi une carte du site.

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En prenant en compte les dimensions de la place, on arrive à la conclusion qu’il y avait là 550 spectateurs. Mais le problème est que la tente vue du ciel n’est pas la même que la tente vue depuis le sol : elle est beaucoup plus petite (comptez le nombre d’attaches).

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En d’autres termes, la photo aérienne de la Place que l’on a trouvée sur tous les sites d’info du régime ne peut pas être de cette année. Nous avons donc décidé de ne prendre que les photos prises au niveau du sol pour estimer le nombre des spectateurs.

Avec ce critère, le calcul est devenu plus difficile car le régime n’a pas publié de photos montrant clairement les groupes présents sur chaque avenue de ce carrefour. Il n’existe qu’une photo de ce genre pour la zone B et une vue tronquée et écrasée montrant les abords de l’immeuble bleu.

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En nous basant sur ces deux seules photos prises au sol, on peut affirmer avec certitude qu’il y avait au moins 190 individus (sur la zone B) et peut être une soixantaine de plus tout autour. On se retrouve avec le chiffre de 250 qui est à peu près le nombre de manifestants dont dispose le régime depuis un mois.

En prenant en compte, le boycott dans les autres villes, on peut dire qu’Achoura a été un nouvel échec pour le régime.

Par ailleurs il y avait un autre Achoura politique… Il y a deux ans en 2009, quand le régime a inventé le Mouvement Vert (islamique) dirigé par l’un des siens, Hossein Moussavi pour contrôler l’opposition, il avait instrumentalisé Achoura. Il avait simulé une mini-révolution (chiite) des partisans d’Hossein (Moussavi) contre les méchants mercenaires du calife (Ahmadinejad). Il était question d’une ville en feu et des martyrs à gogo dont le neveu de Moussavi. Nous avions contacté nos amis en Iran : ils nous ont dit que c’était du cinéma pour valoriser cette fausse opposition rejetée par le peuple. Ils nous ont indiqué que tout se passait entre deux carrefours de Téhéran bloqués par des miliciens. Les photos et les vidéos de cet événement comportaient d’ailleurs de nombreux détails confirmant ces indications. Nous avons aussi constaté que les participants étaient comme d’habitude très peu nombreux.

Mais en parlant d’un massacre et surtout de la mort du neveu de Moussavi, la fausse opposition du régime s’est mise dans le pétrin car elle devait organiser une marche funèbre alors qu’elle n’avait pas les partisans qu’elle prétendait. Pour résoudre le dilemme, le chef de cette opposition factice a invité ses partisans à ne pas manifester en mémoire de son neveu ! une amnésie collective a également frappé les animateurs du Mouvement : ils ont oublié les autres morts. L’affaire a été enterrée grâce à cette amnésie collective.

En 2010, au moment d’Achoura, la fausse opposition devait manifester : elle a évoqué une forte présence de bassidjis dans les rues de Téhéran pour expliquer l’absence de toute manifestation. Elle avait envoyé des vidéos pour authentifier l’excuse, mais on n’y voyait rien qui empêche un mouvement (officiellement dotés de millions de partisans) de manifester. Nous avions retenu l’absence de toute manifestation comme un nouveau boycott de cette fausse opposition inventée par le régime.

Cette année, le Mouvement Vert a fait encore Etat d’un Téhéran en état de siège et a envoyé une vidéo du même genre car il a encore été ignoré par le peuple. Grâce à ce boycott, on pouvait aussi tabler sur l’échec de la Journée de l’Etudiant (musulman) qui devait être organisée le jour suivant par la fausse opposition.

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Il s’agit d’un collage de vidéos d’archives car il y fait souvent beau alors que, comme on l’a vu plus haut, ce mardi, le ciel de Téhéran était nuageux !


En prenant en compte le boycott de la commémoration liée à la fausse opposition, les boycotts du fait religieux d’Achoura et le boycott qui l’attendait lors de la Journée de l’Etudiant, on peut dire que le régime avait passé une très mauvaise journée. Mais, il n’était pas au bout de ses peines car selon la tradition, il devait organiser une nuit de prière sous la direction du Guide dans toutes les mosquées en mémoire des victimes de Karbala ! Le régime a zappé cette tradition.

Mercredi 7 décembre (16 Âzar), le régime et sa fausse opposition ont également zappé la médiatisation de la Journée de l’Etudiant musulman, symbole de l’engagement islamique des « intellectuels du régime ».

Le boycott devait être énorme. Déjà l’année dernière, il n’y avait eu qu’une cinquantaine de jeunes issus de la terrible milice universitaire. Qu’en était-il cette année ? La réponse n’a pas été facile à trouver car il n’y avait aucune image sur les sites officiels d’infos.

Mais par chance, le centre de formation des journalistes a publié sur son site les photos de la commémoration de cette journée : au lieu d’étudiants en colère, il y avait de vieux miliciens qui sont les derniers remparts du régime. La mobilisation a donc été nulle au sein de la milice universitaire, ce sous-ensemble des Pasdaran a rejoint le camp du boycott du régime.

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Ce revers et les précédents durant la période d’Achoura ont naturellement inquiété les associés économiques du régime, mais les soldes de lingots d’or ont empêché ces gens d’aller sur le marché libre. Ce détournement a donc évité une nouvelle crise interne que le régime redoutait, il a même fait baisser le prix de la pièce d’or sur le marché libre de 5%.

Le régime avait empêché une crise, mais il savait qu’il n’était pas sorti d’affaire car il suffirait d’un autre boycott ou d’un arrêt de la distribution gratuite de ses réserves d’or pour renouer avec la crise.

Il a prolongé les soldes car il avait encore un dernier devoir religieux : il devait organiser une grande soirée de prière sous la présidence du Guide suprême.

Mais étant donné que la seule soirée du genre avait été fortement boycotté en interne, il a aussi laissé courir des rumeurs de pendaisons collectives d’opposants politiques via un soi-disant site de défenseurs des droits de l’homme pour intimider ses adversaires avant ce rendez-vous important.

Jeudi 8 décembre (17 Âzar), avait lieu la seconde prière présidée par le Guide. Le régime a diffusé le même genre de photo que pour le précédent rassemblement.

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Mais il y avait deux différences du côté public : tout d’abord, beaucoup moins de vues, puis, des enfants ou des ados dans la foule : ce qui annonce une baisse du nombre des adultes. Le régime a donc perdu des partisans fiables après son Achoura ratée. On ne peut que s’en féliciter. Cette année, Achoura a martyrisé le régime. L’année religieuse n’est pas finie, d’autres revers attendent le régime !

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