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Chirac et Rice : la « mésentente cordiale »
15.10.2005 ( nos commentaires )

Le président Jacques Chirac et la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice ont réaffirmé vendredi à Paris, lors d’un entretien à l’Elysée, que « la perspective d’un Iran doté de moyens nucléaires militaires est inacceptable », a rapporté le porte-parole de l’Elysée.




Mais le président français « a confirmé qu'il fallait poursuivre sur la voie du dialogue initié par l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France en étroite concertation avec la Russie et en pleine transparence avec les Etats-Unis et sur le plein respect par l'Iran de l'accord de Paris ».

À l’occasion de cette visite, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et son « homologue français » ont appelé l’Iran à « s’impliquer » dans les négociations sur ses activités nucléaires sensibles, et maintenu la menace d’un transfert du dossier à l’ONU.

Si, de son côté, Condoleezza Rice s’est montrée ferme en affirmant que les Iraniens devaient « s’impliquer dans la négociation et rétablir la confiance et qu’il y avait aussi la voie du Conseil de Sécurité », Douste-Blazy a annulé par sa déclaration l’intransigeance des Américains en affirmant que « nous avons la possibilité de croire encore aux négociations ».

Mme Rice a indiqué qu’elle aborderait aussi le dossier iranien lors de sa visite prévue vendredi soir à Moscou.

La «mésentente cordiale» entre la France et les Etats-Unis sévit toujours et conforte la position du régime des mollahs. Cette « mésentente cordiale » est apparue à propos du commerce avec l’Iran, s’est développée à propos du régime de Saddam, et avec la disparition de ce dernier, elle redevient une affaire purement iranienne.

Les mollahs jubilent dans leur barbe, ils savent que l’Europe marchande est un allié secret. Les mollahs pourront compter sur sa faiblesse afin d’annuler les effets de la dernière Résolution de l’AIEA et ainsi faire traîner « les négociations » pendant plusieurs mois encore avant de rompre toute relation parce qu’ils auront fini de déplacer les preuves de leurs activités en nucléaire militaire.

La mésentente cordiale s’est renforcée avec le refus de l’UE d’admettre l’échec de son approche diplomatique laxiste qui n’a pas osé appeler aux sanctions. Nous l’avons vu, le 24 septembre, trois nations parmi les plus importants partenaires commerciaux des mollahs, bien que dépendants du pétrole iranien les ont lâchés. La Chine, l’Inde et le Japon ont affirmé par leur « indépendance politique », et ont montré qu’ils méritaient de figurer dans le quatuor de tête des futures super-puissances économiques du XXIe siècle.

Il n’est pas possible d’imaginer une grande puissance dépourvue d’une diplomatie indépendante et souveraine. L’Europe en cherchant à satisfaire ses « fournisseurs » que sont les mollahs, confirme sa faiblesse et donne des arguments à ses concurrents commerciaux, la Chine, l’Inde et le Japon. Ces trois-là savent d’ores et déjà comment ils doivent agir pour « posséder » l’Europe.

Les mollahs tomberont car ils perturbent l’ordre (économique) international, mais l’autre grand perdant est d’ores et déjà l’Europe. Le dossier du nucléaire iranien révèle ses faiblesses, ses divisons, son laxisme, ses craintes et son manque d’autorité.