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Iran : La semaine en images n°128
01.08.2010

la semaine dernière, l’événement le plus important lié à l’Iran, a été l’adoption par l’Europe de nouvelles sanctions économiques. Même si l’Europe a en fait adopté des sanctions américaines qu’elle appliquait déjà et que ces mesures ne sont pas une charge supplémentaire pour le régime, les mollahs n’ont pas aimé car les Européens ne peuvent plus être présentés par le régime comme des alliés par défaut plutôt hostiles aux pressions américaines. Le coup a été d’autant plus dur à avaler qu’au cours des deux dernières semaines, Larijani, la figure montante du régime, avait promis que le régime était sur le point de former un front des pays mitigés vis-à-vis des sanctions américaines. Le régime s’est retrouvé sans allié, ce qui donne à ses composants une certaine envie de quitter le navire. Cette semaine, tous les dirigeants du régime ont été sur le pont pour donner l’impression d’un Etat puissant qui a des ressources pour résister aux sanctions. On a eu droit à des inaugurations à gogo, des discours sur le thème : Tout va bien ! pour montrer la nullité des effets de sanctions.



Imam caché | Dans leur malheur, les mollahs ont quand même eu une chance de cocus car un évènement fédérateur a coïncidé avec cette semaine où ils devaient affirmer que tout va bien : l’anniversaire de l’Imam caché. Mais les choses n’ont pas été à la hauteur des espérances des dirigeants du régime.

L’anniversaire de l’Imam caché animé par le rouquin Larijani a été un fiasco : le régime n’a su remplir la grande mosquée de Jamkaran (40,000 places) qu’il a construite il y a quelques années pour accueillir les amoureux de l’Imam caché ou du moins ceux qui venaient lui demander de réaliser leurs vœux. Il y a eu à peine 5000 personnes : ce chiffre est très faible car traditionnellement, les mosquées offrent un repas chaud aux gens dans le besoin pendant les fêtes religieuses, elles peuvent ainsi faire le plein. Dans le cas présent, malgré ce service, il n’y a eu personne, ce qui dévoile un éloignement vis-à-vis du fait religieux dû essentiellement à la gestion très corrompue des mollahs. Le fait n’est pas nouveau, mais on ne l’avait jamais vu à Jamkaran qui avait suscité l’intérêt des plus démunis pendant un temps.

Le régime a reçu une claque monumentale lors de ce rassemblement. Pour atténuer l’absence de foule, le régime a renoncé à toute cérémonie à l’intérieur de cette immense mosquée à 5 dômes et a étalé ces plus ou moins 5000 personnes (et nous sommes bien généreux) sur l’immense parvis de la Mosquée. Et étant donné qu’il connaît le même désengagement depuis des années pour les rassemblements politiques de ses représentants, il a appliqué la méthode utilisée dans ce cas : le trucage des images. C’est ainsi qu’il a rempli les parties les plus lointaines du parvis alors que la partie centrale est presque vide.
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Gâteaux d’anniversaire | Le régime qui a l’habitude de distribuer des repas ou encore des vivres pendant ses manifestations officielles a alors automatiquement tenté de rattraper le coup en annonçant la distribution de part de gâteaux géants. Mais depuis la répression de l’été dernier, ce genre d’invitation ne rencontre aucun succès et il n’y eut presque personne au rendez-vous de la tarte à la crème.
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La victoire encombrante | En cette semaine de résistance, le régime aurait également pu médiatiser lourdement l’anniversaire de l’opération Mersad (embuscade) ou la victoire des Pasdaran (menés par le général Ali Sayyad-Chirazi) sur les Moudjahiddines du peuple qui avaient attaqué l’Iran avec l’aide de Saddam. A cette occasion, le régime a publié des photos d’archives qui montre la violence des combats, mais il est vite passé par-dessus cette célébration (assurée par Larijani) car elle pouvait rappeler la guerre provoquée par Khomeiny qui a fait mourrir plus d’1.000.000 de jeunes. Ce fut l’une des rares bonnes décisions de cette semaine car encore une fois, la mobilisation a été nulle : seule une petite centaine de vieux retraités et quelques enfants en vacances étaient au rendez-vous de Larijani.
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Réconfort sécuritaire | Cette faible mobilisation pour des évènements fondateurs du régime n’est pas un mauvais moment à passer. C’est vu en Iran par ceux du régime, les Bazaris, les miliciens du bas de l’échelle comme la preuve de la fragilité du régime. Cela donne à chacun envie de s’éloigner pour ne pas être emporté par un soulèvement qui finira en lynchage des partisans du régime. Le régime qui n’a pas les moyens de mobiliser les plus pauvres les a oubliés pour se concentrer sur les bazaris et autres businessmen du régime ou encore sur les miliciens qui devraient le défendre en cas de soulèvement. Pour ces derniers, la situation est très tendue. Pendant le soulèvement de l’été dernier, les plus jeunes ont refusé de se battre. Le régime a alors diffusé une fausse rumeur attribuant ce refus de participation à la répression à la décision d’un commandant. Ce dernier a depuis cette date reçu une belle promotion et on le voit souvent en train de rire à gorge déployée avec Rafsandjani, actuel patron politique du régime. Après le refus de jeunes bassidjis de se battre pour le régime, ce dernier les a désarmés et a misé sur les quadras. Mais depuis en an, il y a une vague de démission chez ces derniers. C’est pourquoi, le régime est revenu vers les jeunes et a tenté d’en récupérer quelques-uns en leurs montrant beaucoup de respect. Dans ce cadre, en cette semaine de crise interne, il a organisé une fête pour distinguer les jeunes bassidjis émérites en leur offrant une journée de cadeaux qui plaisent aux gens de leur âge : des concerts, de la reconnaissance des adultes…
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Réconfort politique | Dans le même registre jeuniste, le régime a voulu donner une image de cohésion interne renforcée en organisant une rencontre joyeuse entre Ahmadinejad et les membres de Tahkim Vahdat, la sinistre milice universitaire, et fournisseur des futurs cadres du régime qui dans le cadre des jeux de rôles internes font semblant d’être ses opposants politiques.
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Réconforts économiques | Parallèlement à cet effort pour récupérer des défenseurs de dernière minute, le régime a mis le maximum de ses efforts pour convaincre ses businessmen qu’il n’était pas fini et pouvait surmonter les sanctions. Le patron du régime a reçu les représentants de ces derniers pour les rassurer et les membres du gouvernement ont été mobilisés pour souffler de l’espoir en inaugurant coup sur coup des équipements censés l’aider à résister à de nouvelles sanctions. Il y a actuellement un manque de devises : Ahmadinejad a inauguré un fond pour garantir les investissements. Il y a actuellement un début de pénurie d’essence en Iran et des queues devant les pompes, Ahmadinejad a inauguré une raffinerie et son ministre du pétrole a annoncé la reconversion de trois autres pour la production de l’essence. On manque d’électricité, les ateliers arrêtent de fonctionner à 11h du matin : le ministre de l’industrie a inauguré une centrale électrique capable de produire 400 kW/h. On parle de la faillite du métro de Téhéran : le maire de Téhéran et le fils de Rafsandjani qui est le patron du métro ont présenté la première locomotive 100% iranienne, progrès qui insinue une bonne santé économique. Les deux hommes ont également visité le chantier d’une nouvelle station. Et enfin puisque, depuis deux ans tout le monde se moque du régime pour avoir avancé son projet d’autoroute de 20 km en 20 ans, le ministre des transports a donné le coup d’envoi de l’élargissement de la seule autoroute de l’Iran construite par le Chah.
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Piqûres de rappel | Ce genre de prestations est largement insuffisant : les gens n’y croient pas car il y a énormément de chantiers inachevés et de projets abandonnés en Iran notamment depuis 1996, l’année des premières sanctions financières américaines contre les mollahs, comme le montre ce reportage publié cette semaine par l’agence Mehr à propos d’un immense complexe hospitalier à proximité de Mash’had.
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L’agence Mehr qui a une ligne très révoltée a également publié cette semaine des images de la pauvreté générale qui rend les affirmations positives du régime peu crédibles.
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Ce manque de confiance est radical et irréversible. C’est pourquoi, le régime a annoncé des événements plus forts comme la mise en service des systèmes de DCA très performants ainsi que le soutien de 2000 entrepreneurs iraniens basés à l’étranger qui seraient capables d’être des relais pour contourner les sanctions et de formidables pompes à devises pour neutraliser les sanctions bancaires américaines. Mais tout ceci est du réchauffé. In fine, sa meilleure solution face à la crise ne sera pas de convaincre les Iraniens qu’il est fort, mais d’amplifier la crise comme il sait le faire avec des provocations pour engager Washington dans une escalade dans l’espoir de le contraindre à capituler par peur d’une guerre susceptible de le brouiller avec ses alliés musulmans. En attendant que le régime se jette ainsi dans l’œil du cyclone, 3 imprévus sont venus ternir le ciel radieux de la semaine de propagande sous le signe du Tout va bien. Le régime a fait face à une série de tremblements de terre en tout genre.

La première secousse n’était pas d’origine géologique, mais une émeute. Elle a eu lieu au même moment que la fiesta de séduction des jeunes bassidjis et en marge du match du championnat iranien de foot entre la célèbre équipe de Téhéran, Persépolis et l’équipe Traktor Sazi de Tabriz qui tient son nom de l’usine de construction de tracteurs de cette ville qui la finance.

Le régime a parlé d’une bataille entre 25.000 hooligans de Téhéran et 10.000 hooligans de Tabriz alors que l’entrée des stades est très surveillée en Iran et en plus il n’y a rien qui indique ce genre d’incident puisque sur les seules images existantes, on voit qu’ils bombardaient ensemble des forces de l’ordre présentes aux abords du terrain avec des bouteilles d’eau. Mais ceci n’a été qu’un début : la Terre a vraiment tremblé pendant trois heures dans le grand stade de 100.000 places de Téhéran. Après les jets de bouteilles, les 35.000 révoltés ont mis le feu à leur tribune puis, ils ont commencé à arracher les sièges pour les jeter sur les gardes avant de déferler dans les parties communes du stade où ils ont détruit les panneaux de signalisation, le restaurant et l’infirmerie. Le régime n’a pas trouvé de volontaires pour aller à leur encontre et il semblerait que les émeutiers ont quitté les lieux sans que le régime ait pu les arrêter. La gravité de la situation est évidente. Le régime n’a pas les troupes qu’il prétend avoir pour se défendre et peut être débordé par 35.000 jeunes. S’ils avaient été 100.000, ils auraient secoué Téhéran.
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Après cette secousse sociale de force 8 sur l’échelle de richter qui a fait voler en éclats le mythe de sa puissance policière, c’est la terre qui a tremblé en Iran au Sud Ouest puis au Nord Est du pays démontrant qu’il avait aussi menti sur ses équipements car les secours ont été invisibles et les gens ont passé la nuit dans les parcs sans la moindre protection ou encadrement. Le régime a dissimulé ses faiblesses en faisant comme d’habitude état de peu de dégâts et peu de blessés.
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secousses, acte 3 | Ce genre d’événement où le régime est face à ses incapacités est plus efficace que tout pour le discréditer. Mais ces deux secousses géologiques n’ont pas été les dernières à faire tanguer le régime. Les mollahs ont tremblé encore une fois quand ils ont vu l’accueil amical réservé par leur unique allié régional Assad au roi d’Arabie Saoudite qu’ils ne cessent de critiquer. Les mollahs ont souffert encore plus quand ils ont assisté aux embrassades de ces deux-là avec les dirigeants Libanais pour encourager le Hezbollah à éviter toute provocation à un moment où cette milice devrait s’agiter pour les aider. Cette fois, Téhéran a perdu un peu de sa capacité de nuisance qui est son plus grand atout, son assurance vie.
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Sinistrés | La semaine où tout devait évoquer la puissance du régime ou pousser l’adversaire à capituler a finalement été une suite de claques qui ont plombé l’atmosphère à la réunion hebdomadaire du Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), organe chargé de décider toutes les orientations du régime.
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Rien ne va plus. Les choses ne peuvent qu’empirer. L’indice qui le confirme est l’état des arbres de Téhéran. Le régime parle d’un autonome précoce. Ces arbres sont en fait desséchés. Le régime qui n’a plus de réserves d’essence, ni de kilowatts en stock serait aussi face à une pénurie d’eau. D’autres tremblements de terre sociaux attendent les mollahs.
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