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Larijani / El Baradei : Un tandem pour retarder le rapport de l’AIEA
08.10.2005

L’Iran refuse d’entrer dans des négociations qui auraient « pour but de lui faire oublier son droit à maîtriser » la technologie nucléaire, a déclaré jeudi Ali Larijani, responsable chargé des négociations sur le programme nucléaire iranien, cité par l’agence officielle Irna.



« Si le but est de mener des négociations qui auraient pour objectif de nous faire oublier notre droit à maîtriser le cycle nucléaire, le peuple iranien ne l’acceptera pas », a déclaré M. Larijani.

« J’ai entendu dire que les Européens étaient prêts à reprendre les négociations. De notre point de vue, il n’y a pas d’obstacles à de telles négociations (si elles se déroulent) dans le cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », a déclaré M. Larijani.

« L’important est que l’Iran puisse maîtriser le cycle du combustible nucléaire et que (la communauté internationale ait l’assurance que) son programme ne dévie pas vers l’arme atomique. Dans ce cadre, nous pouvons donner les garanties nécessaires », a-t-il assuré.

« Des négociations sont en cours avec différents pays », a en outre souligné M. Larijani, qui est aussi secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, sans donner de détails.

Les négociations entre l’Iran et les pays européens sur le programme nucléaire iranien ont été suspendues en juillet dernier à la suite du refus par Téhéran des propositions de coopération des Européens et la reprise des activités ultrasensibles à l’usine de conversion d’Ispahan.

Mercredi, le directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, se disait « confiant » sur une reprise « dans les prochains mois » des négociations entre l’Iran et l’UE.



La résolution du 24 septembre demande au directeur général de l'Agence, Mohamed El Baradei, de présenter un nouveau rapport (à une date non précisée), qui sera examiné au regard des articles 12-C et 3-B des statuts de l’AIEA, lesquels établissent un lien de cause à effet entre la constatation du « non-respect » et la Saisine du Conseil de Sécurité.

Si Téhéran s’avisait de mettre à exécution ses menaces d’une reprise de l’enrichissement, ou d'empêcher des inspections , Mohamed El Baradei serait dans l’obligation de recommander une Saisine du Conseil de Sécurité.


commentaires sur El Baradei

Il semblerait que El Baradei ait décidé de retarder la date de remise de ce nouveau rapport afin d’éviter le transfert du dossier au Conseil de Sécurité.

En novembre 2004, le directeur de l'AIEA accusé de couvrir un programme nucléaire clandestin égyptien.

L’accusation prend sa source dans le programme nucléaire libyen que le très versatile colonel Kadhafi a brutalement abandonné le 19 décembre 2003, permettant à l’AIEA de plonger son nez dans ses dossiers secrets.

C'est ainsi, indiquent des sources diplomatiques occidentales travaillant sur ce sujet, qu'il a pu être établi que le programme clandestin avait des implications égyptiennes. Le programme libyen a consisté notamment à importer pour quelque 500 millions de dollars de l'uranium et des équipements de centrifugation dont 10 000 centrifugeuses pakistanaises.

Un programme important sur lequel, semble-t-il, Tripoli ne faisait pas que travailler pour son propre compte mais aussi, secrètement, pour les Egyptiens.

El Baradei est accusé par certaines diplomaties d'user de son influence à la tête de l'AIEA pour freiner une véritable implication de l’agence dans ce dossier. Certaines imputations vont plus loin, lui reprochant d'être un élément clé dans la politique stratégique égyptienne, avec mission de favoriser Le Caire dans le transfert de technologie nucléaire.

S’ajoute à présent le dossier du nucléaire iranien : cette fois, on assiste à une certaine mollesse, alors que la communauté internationale s'emploie à traîner l'Iran devant le Conseil de sécurité, l'accusant de violations répétées du Traité de non-prolifération dont Téhéran est signataire, le chef de l'agence onusienne de sécurité nucléaire cherche au contraire à éviter toute rupture avec le régime islamique.