On pense communément que les Etats-Unis plaident pour faire admettre que les mollahs sont sur le point de construire l’arme nucléaire. Cela fut vrai jusqu’en novembre 2008, mais ne l’est plus depuis cette date. Fin novembre 2008, Washington a publié un rapport (le NIE 2007) écrit par l’ensemble de ses services secrets pour affirmer que Téhéran avait depuis longtemps cessé ses études nucléaires militaires et de ce fait, n’était plus intéressé par la bombe.

Le rapport a surpris les experts autoproclamés des plateaux télé qui se sont efforcés d’en montrer l’erreur en oubliant que les Etats-Unis l’avaient fait délibérément pour justifier un gel du renforcement des sanctions afin de s’offrir les moyens d’arriver à une entente avec Téhéran. Ils ont ainsi confirmé qu’ils utilisaient l’argument de la menace nucléaire comme un moyen de pression sur Téhéran et qu’ils se réservaient le droit de moduler cette pression via des rapports ou des expertises officiels ou non officiels.

La publication du rapport NIE 2007 a déclenché un revirement soudain chez El Baradai : alors qu’avant novembre 2007 il soutenait, contre l’expertise américaine, l’absence de recherche iranienne sur la bombe, après novembre 2007 il a commencé à évoquer le contraire sur la base de preuves communiquées par la Grande-Bretagne ! Depuis 2008, El Baradai a régulièrement évoqué ces preuves sans jamais réussir à faire modifier le contenu des rapports officiels américains sur le nucléaire iranien, rapports écrits pour faciliter une entente séparée entre Téhéran et Washington.

En fait depuis 30 mois, El Baradai produisait des rapports alarmants sur l’existence de preuves solides sur des recherches nucléaires militaires pour déstabiliser l’initiative américaine d’une entente séparée avec l’Iran.

En affirmant l’absence de ces « preuves solides dans les documents officiels de l’AIEA », le futur directeur de l’AIEA a annoncé la fin prochaine de ces rapports anti-américains. L’AIEA sera alignée sur les attentes de Washington : pour l’instant une absence de preuves solides. La suite dépendra de l’attitude de Téhéran. Si les mollahs cédaient à la main tendue par Obama, cette absence de preuve deviendrait durable, sinon comme l’a dit Yukiya Amano, il pourrait cesser d’être un directeur général « tendre ».

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à propos d’El Baradai :
 Iran : L’AIEA défend l’intégrité des mollahs - Décodages
 (23 FÉVRIER 2009)