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Iran-missile : Washington change d’approche !
21.05.2009

Au lendemain de l’annonce par le président américain de vouloir poursuive le dialogue au moins jusqu’en 2010, Téhéran a répondu par une provocation en annonçant le tir d’un missile aux capacités nucléaires et d’une portée de 2000 Km.



A chaque fois qu’Obama a tendu publiquement la main à Téhéran ou évoqué sa disponibilité pour le dialogue, Téhéran a annoncé un tir de missile balistique insinuant des capacités nucléaires afin de provoquer une rupture pour éviter ce dialogue qui entend l’engager malgré lui dans un processus d’apaisement et de compromis contraires à ses intérêts dans la région. Cette fois, par la voix d’Ahmadinejad, le régime s’est montré plus explicite en évoquant des capacités nucléaires pour vraiment mettre un terme aux initiatives pour la prolongation du processus d’apaisement.

Il faut préciser que ces tirs n’ont pas de réalité physique : Il n’existe qu’un seul axe en Iran pour précéder à un test pour un missile de 2000 Km de portée : un tir depuis le poste frontalier de Bazargan (en Azerbaïdjan) jusqu’au port de Tchah-Bahar dans la province agitée de Sistan & Baloutchistan qui se trouve à une distance de 2000 Km. En dehors d’un tel tir homologué, les revendications répétitives de puissance balistique du régime des mollahs se situent entre le bluff et la frime. Le tir d’hier a été lancé depuis la ville de Semnan (près de Téhéran), le missile aurait donc dû tomber en Afghanistan, au Pakistan, en Irak ou alors sur l’un des pays arabes du Golfe Persique : or il n’y a eu rien de tel, sinon les Américains nous auraient montré les images de sa dépouille !

Jusque-là, les Américains esquivaient passivement ces provocations en dénigrant la réussite des tirs (ou l’authenticité des progrès nucléaires). Hier, pour la première fois, Washington a validé ce tir invisible et inexistant par l’intermédiaire de son ministre de la défense, Robert Gates. Cette validation est le premier écart par rapport à la politique d’esquive passive de l’administration Obama.

Gates a non seulement validé ce tir fictif, mais il a aussi majoré sa portée de 500 Km ! Cette majoration avait pour objectif de faire réfléchir les mollahs afin qu’ils mettent la pédale douce à leurs provocations car cela pourrait déboucher sur une nouvelle résolution dotée de nouvelles sanctions contre eux. Cependant il s’agissait d’un simple avertissement, c’est pourquoi Washington a introduit un élément temporisateur dans cette approche inédite de sa politique d’esquive : selon Gates, le missile « n’a pas pu dépasser les 2000 Km... en raison de certains des problèmes avec ses moteurs » !

Arroseur arrosé | C’est plutôt malin de la part des Américains ! C’est Téhéran qui voulait mettre la pression à Washington et c’est l’inverse qui arrive car les Américains se posent en arbitre des capacités balistiques latentes de Téhéran et tiennent désormais en sursis l’adoption de futures sanctions onusiennes contre Téhéran. Sans le vouloir, Téhéran a permis aux Etats-Unis de reprendre la gestion de la crise !

Mais ce n’est pas tout : cette approche innovante permet aussi de relancer le thème de la capacité balistique des mollahs qui sert d’alibi pour l’installation du système anti-missile américain à proximité des frontières russes ! C’est un véritable coup de maître car en plus cela permet de justifier l’absence d’une hypothétique frappe israélienne jugée désormais trop risquée !

C’est un triple échec pour les mollahs : puisque à l’issue de leur manœuvre médiatico-balistique, ils se retrouvent avec la menace de nouvelles sanctions sans avoir pu provoquer une nouvelle crise. Au passage, les Etats-Unis ont réussi à donner un nouvel élan à leur initiative de dialogue pour désamorcer cette menace partielle et latente.

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| Mots Clefs | Décideurs : Robert Gates |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Nucléaire : Crise & Escalade |
| Mots Clefs | Nucléaire Militaire : Missiles |
| Mots Clefs | Instituions : Puissance militaire des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |