Le régime des mollahs entretient de très bonnes relations avec le Soudan depuis 1991, quand les islamistes soudanais ont servi d’intermédiaires pour sceller un rapprochement iranien avec Al Qaeda. Cependant, plus récemment, les relations sont devenues tendues car le Soudan reproche à l’Iran son prosélytisme local pour tenter de convertir les Soudanais au chiisme. Il ne s’agit donc pas d’un renvoi d’ascenseur (même si les deux pays restent unis entre infréquentables).

En fait, les médias occidentaux évoquent une arrestation musclée voir un enlèvement de Bashir, et les mollahs se sentent concernés : plusieurs dirigeants du régime dont le patron du régime Rafsandjani sont sous mandat d’arrêt international pour crime contre l’humanité et craignent un sort similaire pour Bashir, si les Occidentaux cessaient de chercher une entente pour lâcher ce régime et ses dirigeants.

Touchés par cette mesure qui dépasse le cas de sa victime soudanaise, les mollahs ont bruyamment protesté contre ce mandat d’arrêt qualifié d’« injuste et politiquement motivé ».

Pourquoi Larijani ? | La nouvelle est tombée alors que le Président du Parlement Soudanais était en Iran pour la conférence de soutien au Hamas. Pour marquer le soutien de Téhéran, le régime a envoyé Larijani (l’homologue de l’émissaire du Soudan) pour une visite éclair à Khartoum pour participer à une manifestation en faveur du président soudanais. Une petite délégation parlementaire les a accompagnés. Pour marquer les esprits, sur place, Larijani a déclaré que le mandat était « une insulte à l’Ouma musulmane ».

Cependant, puisque Larijani joue le rôle d’un modéré en Iran, le régime n’a pas réalisé d’images de ce voyage mémorable.

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