On pourrait objecter que l’article a peut-être été écrit avant ces lapidations dont les médias français ont parlé cette semaine. Cette objection est infondée car la double lapidation a été signalée dans la presse iranienne le 26 décembre, avant l’attaque de Gaza. Cela fait plus de vingt jours que deux hommes ont été lapidés en Iran, sans une seule condamnation de la lauréate du Prix Nobel et de la ribambelle de faux-opposants qui l’entourent et jouent ensemble le rôle d’alibi démocratique du régime.

Dans cet espace de temps, 30 hommes ont été pendus et il y avait parmi eux deux hommes qui étaient mineurs à l’heure de leur condamnation. Ebadi a écrit un long article dans le Monde et pas un mot sur ces pendus.

Parmi les pendus, il y avait aussi un prisonnier politique baloutche exécuté sous de fausses accusations : pas un mot d’Ebadi ni des autres opposants officiels. Le régime a également publié plusieurs annonces d’amputations et un cas où un milicien crèvera les yeux du condamné : une fois de plus, pas un mot d’Ebadi à ce propos.

L’article est consacré presque entièrement à une publicité pour une supposée réformabilité du régime ! L’Europe et les Européens reprochent à ce régime sa barbarie, et Ebadi intervient pour rafistoler le portrait du régime et dire qu’il est réformable !

« Notre action collective est une réussite remarquable et un exemple fort de la manière dont une société civile dynamique sert de catalyseur pour le changement », écrit elle ! « Nos combats sont nombreux et quelques lueurs d’espoir apparaissent dans cette région du monde. Je suis convaincue, par exemple, que mon pays détient la clé de son propre réveil. »

Ce discours revient depuis 12 ans ! Au cas où vous ne l’auriez pas compris jusque-là, les « réformateurs » ont pour mission de calmer les critiques contre le régime. Le régime a commencé ce jeu avec Khatami et il a au fur et à mesure enrichi son équipe de bonimenteurs en y mettant de plus en plus de femmes. Mais tout est faux.

Et pendant ce temps, la machine à réprimer du régime continue tranquillement. Des faux opposants sont là pour faire écran, pour parler de leurs malheurs. Le cas de ces deux lapidations que nous avons révélées il y a trois semaines apporte un éclairage inédit sur Ebadi. C’est une femme qui mouille sa chemise pour le régime et n’hésite pas à occulter des crimes pour lui sauver la mise.

Cette servilité à l’égard du régime est dans tous les domaines : son article débute par « l’extrême violence qui règne actuellement à Gaza », mais pas un mot quant au Hamas et son comportement irresponsable et assassin vis-à-vis des Palestiniens. Ebadi est une lobbyiste précise qui ne s’éloigne pas d’un millimètre de la ligne rouge du régime des mollahs.

Et quand elle dit « mon pays détient la clé de son propre réveil », cela veut dire que les étrangers n’ont pas le droit de critiquer les lapidations mais uniquement le droit d’applaudir le soi-disant réveil par les réformes. Que Dieu ait pitié des Iraniens.

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Pour en savoir + :
 Iran : Ebadi invite Obama à rencontrer Ahmadinejad !
 (23 DÉCEMBRE 2008)