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Iran-Sida : Hausse de la contamination et fausses statistiques
02.12.2008

A l’occasion de la journée internationale de la lutte contre le sida, le régime des mollahs a publié des chiffres de cette maladie en Iran. Dans un premier temps, un responsable du ministère iranien de la Santé a annoncé 18.320 personnes infectées, mais quelques heures plus tard, le vice-ministre de la Santé Hassan Emami Razavi a annoncé environ 80.000 personnes infectées dont 18.320 suivent un traitement. La réalité est encore différente.



Le nombre des séropositifs iraniens est bien plus élevé. Si l’on ne peut confirmer avec exactitude ce nombre on peut en avoir une idée en se basant sur le nombre des toxicomanes par injection qui représentent la grande majorité de la population séropositive iranienne. Selon les communiqués datant d’aujourd’hui, 69% des séropositifs sont des toxicomanes par injection : soit 55.000 personnes. Il y a un mois, le même ministère avait estimé le taux de présence des toxicos à 81% soit 65.000 personnes. Ce changement correspond à une volonté de conformité avec les chiffres onusiens.

Nombre de toxicomanes | En effet, selon un rapport onusien datant de 2006, 25% (1/4) des toxicomanes par injection sont contaminés par le virus et l’ensemble des toxicomanes par injection représente 18% (1/5,5) des toxicomanes iraniens, ce qui voudrait dire que pour obtenir le nombre des séropositifs toxicomanes il faut diviser le nombre estimé des toxicomanes iraniens par 22 (=4x5,5). Selon le rapport 2007 de l’ONU, avec au moins 1.2 millions d’usagers de drogue, l’Iran a le plus grand nombre de toxicomanes au monde. Le régime a divisé ce nombre par 22 pour trouver 55.000, il a donc changé le taux de contamination des usagers de la drogue par injection. Ceci montre le côté aléatoire des chiffres présentés par Téhéran.

Cependant, le dernier rapport de l’ONU n’est pas fiable ne serait-ce sur les prix des stupéfiants sur le marché iranien : il n’y a souvent pas de chiffres ou alors des chiffres très anciens. Ce manque de données résulte d’une absence de coopération des milices chargées de la répression du trafic. Cette absence de coopération est due au fait que ces milices elles-mêmes contrôlent le trafic et ne désirent pas montrer la dégradation d’une situation qu’elles affirment contrôler (en publiant des saisies monstres ou en annonçant des pendaisons de trafiquants). En fait, tout est lié ! Quand le régime minimise le nombre des toxicomanes, il réduit le nombre des séropositifs.

Mais si les mollahs dissimulent les chiffres aux rédacteurs des rapports onusiens, la gravité de la situation n’échappe pas aux Iraniens : on estime à 80% le nombre des foyers touchés par ce fléau, les parents sont inquiets et les organismes de désintoxication fleurissent partout. Ils restent néanmoins très coûteux (70 à 120 $ la semaine = 50 à 80% du salaire mensuel d’un fonctionnaire) et leurs méthodes sont très brutales : privation, flagellation ou Karcher). Devant l’ampleur de la situation et l’absence de solution, le régime a commencé à revoir ses anciennes statistiques rassurantes par médias interposés.

Indiscrétion contrôlée | C’est ainsi que dernièrement il n’a pas protesté contre un article de Stern évoquant l’existence d’1,7 millions de toxicomanes en Iran. Ce chiffre a été revu à la hausse à 2 millions dans les dernières dépêches de l’AFP composées sur la base de données transmises par le régime. On retrouve aussi ce genre d’indiscrétion contrôlée dans la presse écrite notamment le quotidien économique Sarmayeh qui a consacré un dossier à la baisse des prix des stupéfiants (sous-entendant une hausse de la consommation). 2 millions c’est 15 fois plus que le chiffre de l’année 2006 !

C’est aussi 800.000 ou 60% de plus que le dernier rapport de l’ONU. Dans ce cas, il faudrait augmenter le nombre des séropositifs iraniens dans les mêmes proportions et l’on obtient alors le chiffre de 133.000 séropositifs. Le quotidien Sarmayeh, qui sert de soupape de sécurité, évoque plus de 200.000 séropositifs.

Tous ces chiffres sont bien en dessous de la vérité car à la base, le principal facteur de la contamination, c’est-à-dire la population des toxicomanes, est sous-estimé. En 2006, elle était estimée de 7 à 11 millions, ce qui situait le nombre des usagers contaminés de 280.000 à 500.000 et par conséquent le nombre total de tous les séropositifs à +20% ou +30% !

Aujourd’hui, on a sans doute dépassé ce niveau car la population toxicomane explose en raison d’une baisse hallucinante des prix décidée par les milices qui contrôlent le marché.

Soins | Cependant, puisque le régime ne compte pas aider cette population en baissant les prix des médicaments actuellement à 1200 à 1300 $/ mois -équivalent à 8 mois de salaire pour un fonctionnaire- que l’Iran ait 80.000 ou 200.000 ou encore plus de séropositifs, ne change rien pour les personnes contaminées : elles sont condamnées. Les malades issus des classes populaires le sont encore plus car ils n’ont généralement pas de couverture sociale complémentaire (70 à 300$/mois) pour accéder aux soins qui restent réservés en priorité aux contaminés par transfusion ou aux personnels du régime.

L’absence d’une vraie politique de soin pour les toxicomanes provoque aujourd’hui un phénomène encore plus préoccupant : les nouveaux-nés séropositifs. Le régime affirme actuellement que seuls 0,6% des séropositifs sont des nouveaux-nés, mais cela ne colle pas avec la constitution de la population toxicomane : 48% des hommes toxicomanes sont des jeunes mariés et 6% sont des femmes qui subsistent généralement grâce à la prostitution. Bientôt l’Iran se lancera aussi à l’assaut des records africains de nouveaux-nés séropositifs.

Voilà un sujet terrible dont ne parlent pas nos fausses féministes ou nos autres faux opposants, mis sur le marché médiatique pour donner de la république islamique l’image d’une démocratie qui se construit et non pour tirer les sonnettes d’alarmes. Ils ne disent rien car sinon il leur faut dénoncer les fausses statistiques.

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