C’est la consternation : les médias ont révélé par inadvertance que le régime venait d’attribuer une prime de 100,000 dollars à chacun des 290 députés du Parlement islamique : 80,000 $ de prime pour se loger à Téhéran et 20,000 $ pour acheter une automobile.

Face à cette révélation dure à avaler pour les Iraniens qui peuvent au mieux espérer obtenir des prêts de 500 dollars dans les banques du régime, les députés de Téhéran et d’Ispahan ont été chargés de brouiller les cartes.

Le courageux député d’Ispahan, qui se manifeste après avoir empêché les 100,000 dollars, a joué la carte de la surprise et de la franchise pour révéler ce que tout le monde sait déjà : que les députés ont déjà droit à des logements de fonction, à des voitures avec chauffeur, et à des tonnes de bouffe. Mais sa petite surprise n’a pas été accompagnée d’un élan de générosité pour rembourser la prime. Le député d’Ispahan a éludé la question en évoquant le problème général du logement avant de conclure qu’il fallait sans doute plus de logements de fonction et un mode différent d’attribution des primes, comme par exemple une suppression de la prime des 80,000 dollars à ceux qui habitent déjà Téhéran, ce qui n’est pas son cas.

Pour terminer, il a débordé du sujet pour parler des dépenses inutiles du Parlement… Par la suite, Nadéran, le député de Téhéran, est intervenu pour affirmer que son collègue s’était trompé car la prime avait été uniquement accordée aux députés qui en avaient fait la demande et qu’une partie devait de toute façon être remboursée ! Après ce tour de passe-passe, la prime est devenue une sorte de prêt bancaire et l’affaire a été classée.

Cette affaire de prime est à l’image de la réalité de la vie sociale en Iran : le régime distribue sous différentes formes des primes à ses serviteurs ou amis, si cela est révélé par inadvertance, on en parle avant de classer l’affaire. Dans ce cas précis, la prime a été distribuée à un moment où le régime arrose le Bazar, tout le monde demande sa part du gâteau.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG