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Iran : La semaine en images n°23
27.07.2008

La semaine écoulée a été pauvre en images, en revanche, aujourd’hui, le régime des mollahs a prévu de faire pendre 30 condamnés à mort à Téhéran. Il n’est pas certain que les médias du régime diffusent les images de cette pendaison collective. Si c’est le cas, nous les diffuserons la semaine prochaine car cette rubrique n’est pas une mise en images des évènements et sujets que nous avons traités durant la semaine écoulée, mais l’Iran vu par les photographes officiels du régime. L’Iran tel que le régime veut le montrer.



L’image de l’Iran fait partie des outils diplomatiques du régime. Tout dépend de la situation des mollahs face à leurs interlocuteurs dans la crise nucléaire. Quand Téhéran est en position de faiblesse, il joue la carte d’un possible changement de cap. Il produit alors des images et des dépêches évoquant une répression des jeunes urbains, afin de diaboliser Ahmadinejad et faire remonter la cote des modérés, laissant supposer que leur retour aux affaires serait synonyme de modération dans la politique nucléaire de l’Iran. Ce cas a été constaté quand l’Iran était à la veille de l’adoption de nouvelles sanctions.

Or, le régime est actuellement en confiance : il ne diffuse plus d’images ou de dépêches de mécontentement, par conséquent nous n’avons plus droit à des images spectaculaires.

En revanche le régime a essayé cette semaine de faire croire que les choses vont bien mieux et que la jeunesse est épanouie. Pour cela, la principale agence de presse du régime l’IRNA qui est dirigée par les Pasdaran a fait appel à l’AFP avec laquelle elle a un contrat d’échange de données pour créer et diffuser planétairement une dépêche sur les possibilités offertes à la jeunesse iranienne, une jeunesse qui ne parle plus de mécontentement.

Cette dépêche signée l’AFP évoque le cas de Sina Rahati, un jeune informaticien iranien installé en Malaisie. La dépêche généralise son cas pour évoquer une jeunesse bien dans ses pompes et libre de voyager…

Nous avons cherché et trouvé des photos sur le site de cet énergumène, photos qui nous prouvent qu’il n’est pas le petit anonyme dont parle l’AFP, mais un homme assez proche du régime pour être l’un des invités de l’ambassade iranienne autorisés à approcher Ahmaghinejad lors de sa visite à Kuala Lumpur en 2006. Les photos sont de Rahati et ses commentaires sont élogieux : Rahati évoque :
« la timidité charmante d’Ahmadinejad (1ère photo),
ou encore l’accueil incroyable des iraniens de Malaisie » (2nde photos)
.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Rahati a aussi un site où il évoque son parcours : il aurait été à l’âge de 20 ans le directeur d’IRANITC, un des principaux organismes d’hébergement et d’e-commerce en Iran, un domaine entièrement réservé au régime. Sur son site sinadaily.com, Rahati loue aussi bien la disponibilité sympathique des employés de l’ambassade du régime en Malaisie que les qualités de Khatami. Les liens de ce site pointent vers le réseau blogfa, hébergeur de blogs créé pour flicquer les internautes iraniens.

Rahati est aussi un ami de Hossein Derakhsan (Hoder), le super blogger iranien qui a été à l’origine du projet de flicquage des internautes iraniens installés à l’étranger, particulièrement au Canada. Les deux hommes sont amis et Sina Rahati a publié de nombreuses photos de Hoder sur l’un de ces blogs hébergé par Flickr.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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On ne remerciera jamais assez l’AFP pour cette dépêche qui nous révèle l’existence d’un réseau du régime des mollahs en Malaisie. Ce réseau passe par IranMalaysia.com dont ce Rahati fait la pub sur ses sites ou blogs... et IranMalaysia lui renvoie l’ascenseur en faisant de la pub pour SinaDaily et le réseau Blogfa !

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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IranMalaysia.com est un organisme qui propose aux iraniens de s’installer en Malaisie pour utiliser le système bancaire de ce pays pour échapper aux sanctions américaines. La Malaisie semble être une destination alternative qui peut remplacer avantageusement les Emirats, désormais inabordables pour les businessmen du régime.

Le droit d’admission pour être résidant en Malaisie est d’avoir au moins 150,000 dollars sur son compte bancaire, soit l’équivalent de 41 ans de salaires d’un cadre de la banque Melli, la principale banque d’affaire iranienne.

L’installation en Malaisie n’est donc pas à la portée des jeunes qui sont au chômage comme le prétend la dépêche de l’AFP, écrite par Arezu Eqbali.

Il n’y a rien d’étonnant à tout cela, Arezu Eqbali appartient à la race des journalistes mercenaires : il y a peu elle affirmait que les iraniens ne désapprouvaient pas les pendaisons publiques ! Nous avions protesté contre ses propos et l’AFP l’a mise en retraite. Son nom ne figure pas dans la version française de cette dépêche, mais sur sa version anglaise.

Qui est ce Rahati (ci-dessous), un jeune millionnaire du régime des mollahs, ou un agent de renseignement des Pasdaran ?