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Iran : 2 Explosions, 1 alerte à la bombe et plein de rumeurs
28.05.2008

L’Iran vit à l’heure des attentats : Il y a un mois, une explosion a tué une vingtaine de personnes à Chiraz. Il y a une semaine, le régime a prétendu avoir déjoué un attentat contre le consulat russe… Avant-hier, il y a eu un attentat à l’explosif contre une voiture et un autre contre le gazoduc Iran-Turquie (à 13 kilomètres de la frontière iranienne [1]) et hier, une alerte à la bombe au siège du ministère des communications !



A une heure très matinale, un appel anonyme a annoncé aux responsable de ce ministère que l’immeuble était piégé. La direction a immédiatement ordonné l’évacuation de tous les employés, et aussi de l’immeuble voisin qui accueille une filiale de l’université de Téhéran, mais après plusieurs heures de fouille, les artificiers des Pasdaran n’ont rien trouvé. La nouvelle a cependant reçu une couverture digne d’un événement national et de ce point de vue on ne peut l’associer à un canular d’étudiant, mais à une volonté de communiquer sur ce thème.

Parallèlement, de nouvelles rumeurs ont été diffusées ce mardi à propos d’une automobile qui avait explosé lundi soir dans l’ouest de Téhéran. Le véhicule avait été complètement détruit par l’explosion et le souffle avait brisé les vitres des fenêtres des appartements de ce quartier résidentiel, mais dans un premier temps, le régime avait évoqué l’absence de victime et à présent « une source informée » évoque une victime dont nous parlerons plus loin dans cet article.

Le récit avec des rebondissements est le schéma de communication privilégié par le régime des mollahs. On se souvient du cas de Chiraz : une explosion a eu lieu dans une salle de prière d’une mosquée fréquentée par les miliciens des Pasdaran. Dans un premier temps, des officiels périphériques à l’enquête ou des témoins Bassidjis (sous-branche des Pasdaran) avaient évoqué la thèse d’un attentat, puis le régime a évoqué très officiellement la thèse de l’accident, avant de se raviser en annonçant à grands renforts de publicité l’arrestation d’un puis 2, 6 et 15 présumés auteurs liés à Washington ou à Londres. Ils avaient aussi été tentés d’exploiter l’affaire dans le cadre d’une querelle ponctuelle avec les russes. Les mollahs avaient laissé supposer que les terroristes voulaient exploser un des consulats russes en Iran. Comme nous l’avions écrit ce mélange des genres avait mis les mollahs dans le pétrin car des prétendus terroristes payés par les américains devenaient les auteurs d’une tentative d’attentat contre les russes, ce qui pouvait brouiller les cartes et mener les mollahs dans une direction indésirable.

Pour corriger le tir, les mollahs avaient déclaré par la suite que les terroristes arrêtés étaient liés à Israël et avaient surtout des objectifs religieux comme des mosquées ou encore des installations pétrolières (raffinerie, terminaux, pipelines).

A présent, il semble que les mollahs sont en train d’élargir le champ de la soi-disant menace vers des cibles plus politisées d’où l’appel à la bombe contre un ministère, mais aussi les rumeurs de source anonyme sur l’identité de la victime de l’explosion, victime qui serait l’un des « savants atomiques iraniens ». Le régime prépare l’opinion pour le procès annoncé des présumés auteurs de l’attentat de Chiraz.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Cette affaire louche n’a pas encore dit son dernier mot et peut encore nous réserver d’autres surprises…

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| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats en Iran |

| Mots Clefs | Institutions : Désinforamation et fausses rumeurs |

[1PS. Le cas de l’explosion contre le Gazoduc Iran-Turquie serait vraisemblablement du fait des PKK, actuels alliés des américains dans la guerre qui les opposent aux mollahs.

Pour en savoir + :
- Turquie : Un contrat avec l’Iran comme avertissement aux Etats-Unis !
- (20 AVRIL 2008)
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