Les hommes se rendaient en pèlerinage à Kazemeyn quand sur le Pont des 14 Ramezan, des hommes armés à bord d’une voiture arrivant dans le sens opposé ont ouvert le feu sur leur véhicule. 16 balles auraient touché le 4X4 des mollahs qui transportait 9 personnes. Malgré la gravité des faits, le régime des mollahs a réagi avec beaucoup de calme et selon ses propres voeux afin de ne pas envenimer les relations entre l’Iran et l’Irak !

Cette attaque a eu lieu au lendemain d’une accusation américaine sur l’implication des mollahs dans l’élimination des officiers américains au moyen des tireurs isolés (snipers). Cette déclaration a redonné de l’actualité aux accusations formulées au début du mois par le gouvernement irakien, accusations qui étaient en sursis. Il n’est pas exclu que cette attaque soit l’oeuvre du régime lui-même qui espère passer du rôle du principal commanditaire des violences et de l’insécurité en Irak à celui de la victime de cette violence.

D’ailleurs, après avoir affirmé que Téhéran évitera d’envenimer ses relations avec l’Irak (c’est-à-dire qu’il évitera de chercher les coupables), le porte-parole iranien des AE a affirmé que cet acte criminel était le résultat des erreurs stratégiques de l’armée américaine en Irak, erreurs qui sont à l’origine de l’insécurité dans ce pays. Les mollahs aiment insister sur les erreurs et les échecs des américains en Irak, le dernier à en parler était Ahmadinejad lors d’une conférence consacrée au coup de force du Hezbollah.

Cependant, l’essentiel de l’intervention du porte-parole iranien des AE était consacré à l’origine de l’insécurité en Irak et il n’était déjà plus question des victimes, ni de leur état. Côté victime, tout semble vaseux dans cette affaire dont Téhéran ne veut pas chercher les auteurs : les 2 hommes assis sur le siège avant, le chauffeur et un employé irakien, qui étaient les plus exposés ont été, selon le récit iranien, très légèrement blessés aux pieds. En revanche, 3 des 6 autres assis à l’arrière auraient été plus gravement touchés : Mojtaba Khoda-bandeh et Mohammad Ramezan-pour au ventre et aux bras et Majid Jaberi au bras et au cou. Les blessés ont été transportés vers un centre de soin proche avant de regagner Téhéran dès le lendemain. Il ne sera donc plus possible de vérifier les faits ou examiner leurs blessures pour recueillir des indices. L’affaire est close.

Les attentats ou fusillades contre une cible amie à des fins politiques sont les spécialités des mollahs. Ils l’ont inauguré pendant la révolution, et continuent à en abuser en Irak comme en Iran (dernier exemple : Chiraz).

Mais bizarrement, il ne s’agit pas d’organiser une fausse embuscade pour accuser les américains, mais d’insister sur l’existence d’une insécurité qui nécessiterait la tenue d’une négociation bilatérale entre l’Iran et les Etats-Unis, les deux victimes de cette violence qui officiellement souhaitent la fin de l’insécurité et un prompt rétablissement de la paix en Irak.

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