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Liban : Accusations américano-saoudiennes, l’Iran répond !
14.05.2008

Après avoir été aux abonnés absents pendant le coup de force du Hezbollah, qui s’est depuis retiré des rues, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis ont donné de la voix pour accuser les mollahs et promettre une riposte puissante (après la fin des hostilités) ! Pour embellir leurs interventions ils ont dramatisé la situation. Sans attendre, le régime a répondu à l’un et à l’autre par l’intermédiaire d’Ahmadinejad.



L’Arabie saoudite a accusé mardi l’Iran de soutenir le « coup d’Etat » du Hezbollah au Liban, alors qu’il n’y a pas eu de Coup d’Etat car le Hezbollah ne veut pas prendre le pouvoir mais le désorganiser. Le choix de ce terme montre à la fois la malhonnêteté intellectuelle des saoudiens, mais aussi leur impuissance : l’Etat saoudien promet d’agir uniquement dans le cas à 100% improbable où les mollahs soutiendraient un « coup d’Etat du Hezbollah ». De plus, en guise de représailles, l’Etat saoudien prédit que les relations entre Téhéran et les pays arabes et musulmans seraient compromises. Il va de soi que cette menace a fait pouffer de rire les mollahs. Effectivement, lors de sa conférence de presse d’aujourd’hui, Ahmadinejad a ri et affirmé que « par respect pour le souverain saoudien il ne répondrait pas car Son Altesse avait sans doute parlé sous le coup de la colère ».

Quant à George Bush, qui a brillé par son absence pendant la sortie du Hezbollah, parle à présent d’envoyer la cavalerie pour « assister les forces armées libanaises afin de s’assurer qu’elles sont en mesure de défendre le Liban et ses institutions ». Mais il s’agit de jolis slogans, il n’y aura pas de troupes américaines au Liban. Et lors de sa prochaine tournée, Bush n’ira même pas dans ce pays pour rencontrer son président éternellement sortant qui est l’actuel gardien impuissant de ses institutions, ils se verront en Egypte.

Bush a également condamné l’« ingérence irano-syrienne », mais « au nom de la communauté internationale ». C’est la partie la plus importante de ses propos : il s’en est remis à la « communauté internationale », c’est-à-dire à l’inaction totale. Ce n’est pas ce qu’attendait Téhéran et sa réponse a été très énervée.

En porte-parole du régime des mollahs, Ahmadinejad a parlé de l’impuissance de Washington avant de se lancer dans un discours confus sur le droit des peuples à résister à la présence oppressive des américains dans la région. Il y a une part de provocation et une part de revendication dans ce discours.

Revendication | En parlant de la résistance, il voulait évoquer le cas libanais (le Hezbollah est selon Téhéran le symbole de la résistance à Israël), mais aussi établir un parallèle avec l’Irak. Une fois la jonction faite, Ahmadinejad a invité Bush à écouter les bons conseils de Téhéran : « admettre son échec » pour éviter d’autres échecs et la mort inutile des soldats américains en Irak !

Ce discours explicite d’Ahmadinejad confirme pourtant notre analyse consacrée au coup de force du Hezbollah : Téhéran voulait montrer sa capacité d’agir sur deux fronts, le Liban et l’Irak, pour affirmer la portée de son rôle régional. En l’absence d’analyses occidentales en ce sens, le régime a décidé d’en parler lui-même. C’est le dada des mollahs : être enfin consultés par les américains, être reconnus pour leur capacité à être l’arbitre du jeu dans la région.

Provocation | Cependant, ce discours prouve que Téhéran sait bien que l’attitude des américains ne relève pas d’un cas d’impuissance mais d’attentisme, d’où la provocation en leur rappelant leur impuissance. Mais cette provocation n’y changera rien : Washington refuse de reconnaître le rôle régional des mollahs et a préféré passer la main à la « communauté internationale » tout en poussant l’Arabie Saoudite à s’énerver à sa place en menaçant les mollahs d’excommunion arabo-musulmane au cas où Téhéran irait trop loin, cette meance qui a fait rire les mollahs !

C’est l’éternelle ritournelle de la crise entre Washington et les mollahs ; demi-menaces, coups fourrés et chassé-croisés, toujours aux dépens des autres : saoudiens, irakiens, libanais…

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Pour en savoir + :
- Iran-Liban : Le Hezbollah ne fera aucun Coup d’Etat !
- (10 MAI 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Terrorismes : Hezbollah |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Liban |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Arabie Saoudite |