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Bush et Poutine jouent l’unité sur l’Iran à trois jours du sommet de l’AIEA
17.09.2005

Le président américain George W. Bush et son homologue russe Vladimir Poutine ont joué l’unité vendredi à Washington sur le dossier du nucléaire iranien, tout en semblant diverger sur la longueur des efforts diplomatiques encore nécessaires.



« Nous avons le même but. Nous ne voulons pas que les Iraniens possèdent des armes nucléaires et nous ne voulons pas que les Coréens du Nord possèdent des armes nucléaires », a déclaré M. Bush lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche à l’issue d’un entretien avec son homologue russe.

Sur le dossier nucléaire, « je dois dire que nos positions sont très proches avec nos partenaires américains ici », a affirmé quelques minutes plus tard Vladimir Poutine.

« Nous sommes contre le fait que l'Iran devienne une puissance nucléaire », a-t-il insisté plus tard. Il a toutefois ajouté que lors de sa rencontre la veille avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ce dernier « l’avait assuré du fait que l’Iran ne cherche pas à se doter d’armes nucléaires ».

La Russie est le premier partenaire étranger de Téhéran dans le cadre de son programme de développement de technologie nucléaire civile.

Washington soutient pour sa part que ce programme n’est qu’une couverture en vue de l’acquisition de l’arme nucléaire et souhaite que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) défère ce pays devant le Conseil de sécurité de l’Onu en vue de sanctions.

M. Bush a reçu M. Poutine à la veille d’un discours très attendu du président iranien devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, au cours duquel il pourrait proposer l’établissement de joint-ventures internationales sur ses programmes nucléaires pour rassurer sur ses intentions pacifiques, selon le Financial Times.

« Je suis confiant sur le fait que le monde estimera que l'Iran doit aller devant le Conseil de sécurité s'il ne respecte pas ses engagements », a cependant déclaré M. Bush, avant d’ajouter que « la date à laquelle se produira un tel déferrement relève de la diplomatie ».

Outre le discours du président iranien, les diplomates attendent aussi la réunion lundi de l’exécutif de l’AIEA. Cette agence a le pouvoir de saisir le Conseil de sécurité sur le dossier du nucléaire, mais à trois jours de sa réunion, présentée comme une dernière chance par l’administration Bush, M. Poutine n’a pas semblé disposé à renoncer à la diplomatie.

« Je voudrais souligner que le potentiel diplomatique sur toutes ces questions est loin d'être épuisé», a-t-il déclaré : « Nous ferons toutes les démarches nécessaires pour arranger ces problèmes et ces questions, et non pas les aggraver ».

« Nous avons parlé des moyens de traiter cette situation sous l’angle diplomatique », a également déclaré M. Bush.

Le président américain s’est par ailleurs dit favorable à une avancée rapide des négociations en vue de l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC.

« J'ai dit à Vladimir (Poutine) que j'étais très intéressé par un aboutissement des négociations en vue de l'entrée de la Russie à l'OMC d'ici à la fin de l'année », a-t-il déclaré. .

M. Bush a toutefois maintenu la position américaine sur la nécessité de réformes en Russie aussi bien sur le plan économique que sur le plan démocratique. « La Russie sera un partenaire d’autant plus fort que les réformes dont le président Poutine a parlé sont mises en place », a-t-il déclaré.

De son côté, le président russe s’est prononcé contre « toute ingérence extérieure », dans les affaires des anciennes républiques soviétiques comme la Georgie, le Kirghizstan ou l’Urkraine, où les Etats-Unis avaient été soupçonnés de se mêler à des révoltes populaires.