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Iran : La semaine en images (édition n°9)
20.04.2008

La semaine était riche en images. Une explosion mystérieuse a eu lieu à Chiraz faisant une dizaine de morts selon le régime, trois fois plus selon les rumeurs. Les photos publiées ainsi qu’une vidéo amateur, que nous avons déjà publiées, contredisaient les récits officiels fournis par le régime. Mais le principal événement de la semaine était les défilés militaires de la journée de l’armée.



Il s’agit en fait non pas de la journée d’hommage à l’armée, mais d’une journée consacrée à la milice des Pasdaran, entité paramilitaro-commerciale aux multiples ramifications mafieuses. Les Pasdaran ne sont pas aimés. Le peuple les voit comme une mafia, en revanche, l’armée qui a été décapitée, démantelée, re-islamisée après la révolution, jouit quand même d’une bonne image car elle a réussi à repousser les attaques de Saddam et reprendre les territoires iraniens lamentablement perdus par la milice des Pasdaran. C’est pourquoi, cette journée porte le nom de l’armée même si le régime exhibe durant ses cérémonies les troupes militaires mais aussi les miliciens des pasdaran ou encore les miliciens anti-émeutes, les Bassidjis, un des 5 sous-ensembles des Pasdaran.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

La journée de l’armée édition 2008 avait trois super particularités visibles dans les images officielles de cette journées diffusées par les médias du régime.

Première particularité : on a vu Ahmadinejad entouré de barbus en tenues « militaires », le régime a caché ses mollahs qui sont aussi impopulaires que les Pasdaran. Cependant, il ne faut pas se leurrer, ces barbus en tenues « militaires » avaient reçu la bénédiction du mollah en chef la veille.

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Seconde particularité : On a aussi beaucoup parlé des avions pour cacher une autre absence. Il n’y a pas eu d’attroupements populaires pour applaudir ces vaillants soldats du régime, même si les civils étaient admis sur le parcours (ci-dessous). Les iraniens ont boudé cette exhibition en dépit du beau temps, alors que peu auparavant, ils avaient bravé le mauvais temps pour célébrer une fête ostentatoirement iranienne et non islamique. La foule réunie n’était pas assez présentable pour être photographiée et montrée.

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À titre d’exemple avant la révolution, les défilés militaires avaient lieu le 12 décembre (21 Azar) en public comme ceux du 14 juillet et ils attiraient une grande foule populaire malgré le froid. La journée célébrait la libération par l’armée iranienne le 12 décembre 1946 des provinces du nord de l’Iran qui avaient fait sécession pour rejoindre l’Union Soviétique. Les communistes iraniens pleurent encore la perte de cette belle occasion d’aller vivre dans des appartements collectifs et de manger des patates à la vodka 365 jours par an. La journée de l’armée du 21 Azar était en fait la restauration de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire iranien.

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Et finalement la troisième particularité était un slogan écrit en iranien (ci-dessous) destiné à ceux qui avaient boudé les mollahs et leurs miliciens : « Nous nous maintiendrons jusqu’à la fin », allusion directe au fait que les troupes résisteront armes au poing pour défendre le régime jusqu’à leur dernier souffle. C’est pourquoi, il nous a paru utile d’apporter des précisions sur ces troupes qui sont censées défendre ce régime.

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Ces troupes ne se composent pas de jeunes appelés mais de miliciens, d’ailleurs des deux sexes, qui ont défilé en tenue anti-émeutes ou avec des signes extérieurs d’engagement révolutionnaire et islamique (tchador pour les Zeynab Commando et barbe pour les Sar Allah).

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Les jeunes appelés qui ont choisi l’armée ont sans doute fait ce choix par l’amour de leur patrie et non par simple intérêt pécuniaire pour échapper au chômage. Ils auraient pu choisir la milice qui paie vraiment mieux. Afin de bien faire, le régime a cru bon de les parquer sur le parvis de la prière de vendredi. Ils ont été reconnaissables à leurs t-shirts fournis par l’armée aux trois couleurs du drapeau iranien (vert, blanc et rouge). Le régime les a exhibés sans prendre garde au verdict fatidique de la photographie : On les voit en train de prier, impossible de faire autrement que de se plier au gestuel. Mais on les voit aussi peu impliqués dans les rituels de hurlements des slogans pro-régime. Non seulement ils sont distraits et ne participent pas, mais les plus exposés aux sons des slogans regardent les piliers du régime d’un œil étranger.

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C’est ce dont nous parlons souvent : ces jeunes iraniens sont pourtant sortis des écoles du régime, une école doctrinaire, mais inefficace car à la maison, leurs parents leur ont appris le passé, la grandeur de l’Iran, mais aussi appris à faire semblant de prier. Ces jeunes iraniens ne sont pas les islamistes qui défendront les mollahs jusqu’au bout.

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Un autre exemple : comme TP pour animer la journée de l’armée, dans cette école doctrinaire et défaillante, on avait demandé à des jeunes de 12 ans de fabriquer des missiles ! Le missile gagnant décoré militairement a eu droit à la mise à feu dans la cour de l’école en zone urbaine !

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Où est tombée cette chose pointue et a-t-elle cassé la tête d’un passant ou fait un trou dans le toit d’une voiture, on n’en sait rien. Peut-être ce mini-missile n’était-il même pas une fabrication enfantine mais le modèle pour donner le bon exemple révolutionnaire, mais il y a les autres : les autres missiles et les autres enfants. Instructif.

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