La Commission s’était félicitée lundi d’avoir obtenu du président turkmène la promesse de livrer 10 milliards de m3 de gaz dès 2009 aux Européens, un volume suffisant, selon Bruxelles, pour commencer à alimenter le gazoduc et accélérer les investissements nécessaires à sa construction.

Mais l’ambassadeur russe Vladimir Tchijov, dont le pays défend le projet concurrent russo-italien South Stream, a estimé mardi au cours d’un point de presse que « 10 milliards de m3, ce n’était pas assez » pour lancer Nabucco.

Et comme le gaz azerbaïdjanais n’est pas suffisant non plus, « le seul moyen d’alimenter Nabucco est d’utiliser du gaz iranien », a ironisé Tchijov.

« Et là les Occidentaux devront prendre une décision sur leurs relations avec l’Iran : veulent-ils la bombarder ou acheter son gaz ? », a-t-il poursuivi sous forme de boutade, alors que la presse outre-atlantique avait fait état ces derniers mois de plans d’attaque américaine contre l’Iran soupçonnée de développer l’arme atomique.

Le développement de Nabucco, qui doit relier d’ici à 2012 les champs gaziers de la mer Caspienne à l’Union européenne en contournant la Russie sur un parcours de 3.300 kilomètres, est considéré comme primordial par l’UE, qui veut absolument réduire sa dépendance énergétique envers la Russie. Un quart du gaz consommé par l’Union européenne provient actuellement de Russie.

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