« Le régime de Téhéran doit faire un choix. Vivre en paix avec son voisin, bénéficier de liens étroits en matière économique, culturelle et religieuse, ou continuer à armer, entraîner et financer des milices hors-la-loi qui terrorisent le peuple irakien », a déclaré Bush.

Les accusations de Petraeus avaient suscité chez certains la crainte (ou l’espoir) d’un conflit ouvert entre Téhéran et Washington. C’est un point de vue simpliste que nous ne partageons pas. Selon notre analyse géopolitique, Washington ne cherche pas à trouver un prétexte pour attaquer l’Iran, mais des moyens pour le contraindre à accepter une entente régionale selon ses critères. Téhéran souhaite une entente, mais selon ses propres critères. L’affrontement entre ces deux pays est une négociation musclée qui a son volet irakien.

Dans ce compartiment, comme dans le reste des compartiments de cet affrontement, tous les coups sont permis sauf les coups fatals à cette entente tant désirée mutuellement. Petraeus a accusé l’Iran, mais afin que la limite ne soit pas franchie, Bush joue momentanément la carte de la modération… Ce n’est pas la première fois que Bush a essayé cette approche dans l’espoir d’une reprise des négociations bilatérales entre les deux pays et vu les divergences entre les deux pays, ce ne sera pas la dernière fois.

Par ailleurs, dans la même intervention, Bush qui a ignoré les avertissements de Petraeus sur l’Iran a suivi son avis sur le retrait des troupes. Le président américain a annoncé une pause dans le retrait des troupes américaines d’Irak cet été afin de permettre au commandement d’évaluer la situation. Les américains resteront donc vraisemblablement encore longtemps en Irak et la saga de la négociation musclée entre Téhéran et Washington continuera dans les mêmes proportions.

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