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Irak : La guerre bat son plein entre Washington et Téhéran
30.03.2008

Les miliciens de l’Armée du Mahdi ne désarment pas. C’est Téhéran qui montre les dents pour obtenir une déclaration de reconnaissance de son rôle régional en Irak et des négociations officielles pour une entente officielle avec Washington.



Les américains, qui souhaitent aussi une entente, ne peuvent pas accuser explicitement Téhéran d’être à l’origine des attaques. De plus l’objet de l’entente étant de contrôler un allié chiite politiquement actif, ils ne peuvent également pas accuser Moqtada Sadr d’être en accord avec les auteurs des attaques. C’est ainsi que les attaques ont été attribuées à des éléments incontrôlés de la milice de Moqtada Sadr et qu’en même temps, l’armée américaine a invité le régime des mollahs à jouer de son influence amicale en Irak pour faire cesser les combats et les attaques de la zone verte, zone qui abrite le siège du gouvernement irakien et l’ambassade américaine.

Téhéran a dû juger l’effort insuffisant et puisque les américains refusent de l’accuser pour ne pas griller une possibilité d’entente, Téhéran a les mains libres et il a redoublé de provocations. Les Sadristes soi-disant incontrôlés (financés par Téhéran) prétendent qu’ils ont le soutien de Moqtada Sadr qui leur aurait dit « de ne pas remettre les armes sauf à un État qui peut se débarrasser de l’occupant ». Mais Sadr reste discret : ne confirme ni ne dément.

La situation reste bloquée car Téhéran veut une reconnaissance régionale avant l’entente et les américains ne peuvent la lui accorder car elle qui ne figure pas à l’ordre du jour de l’entente qu’ils ont prévue avec Téhéran [1]. Chacune des deux parties continue pour obtenir une capitulation de l’autre : Téhéran en intensifiant la guérilla qui a pris le contrôle de la ville de Nasiriyah ou en impliquant indirectement Sadr, et les Etats-Unis en essayant d’écraser la rébellion.

C’est ainsi qu’à la veille du week-end, alertés par les avancées des Sadristes à Nasiriyah et Mahmoudiya, les américains ont fait bombarder par leur aviation certains quartiers de Bassorah avant la deadline de l’ultimatum des 72 heures accordées aux combattants pour déposer les armes.

Désespéré, le gouvernement irakien a même offert vendredi de l’argent aux combattants pour déposer leurs armes. Les américains ont bombardé la zone à nouveau ce samedi sans grand succès avant de revoir leur copie pour rallonger la durée de l’ultimatum tout en allégeant les exigences en matière de désarmement. Désormais, les miliciens de Moqtada Sadr ont jusqu’au 8 avril pour rendre leurs armes « lourdes et intermédiaires »… Cependant, malgré les efforts militaires des uns et les ripostes des autres, les américains restent silencieux sur le rôle des mollahs et leurs alliés Sadristes et ces derniers en font autant. Tous les deux espèrent une entente, mais aucun ne cède.

Pour faire céder les mollahs, Washington a un autre moyen : faire semblant de renoncer à cette entente. Pour faire comprendre qu’ils peuvent agir ainsi, les américains se sont soudainement rappelés que les quidams iraniens détestaient l’idée d’une entente Téhéran-Washington et souhaitaient plutôt un changement de régime radicalement anti-mollahs. C’est pourquoi Washington a commencé à laisser graduellement un espace d’expression aux partisans d’un changement de régime.

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| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : IRAK |

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

[1Le Deal proposé par Washington | Les deux cherchent à trouver une entente : Pour les mollahs, cette entente doit se traduire par leur maintien au pouvoir : l’opération passe par la reconnaissance de leur rôle régional. En revanche, pour les américains, c’est tout le contraire : Il leur faut un allié contrôlé en Iran (sans rôle régional positif ou négatif), juste un allié car celui qui contrôlera l’Iran, contrôlera le goulot du Golfe Persique et l’accès à l’Asie centrale, c’est-à-dire qu’il aura la mainmise sur la majeur partie du pétrole du monde. La divergence de vue sur le contenu de l’entente est donc à l’origine d’une danse nuptiale contradictoire…. Extraits de :

Iran : La danse nuptiale contradictoire entre Téhéran et Washington

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