Iran : L’insubordination arabe face à Bush 17.01.2008 Après le refus des saoudiens d’accepter d’aider les américains à isoler l’Iran, ce sont d’autres alliés des américains qui ont suivi cet exemple. Le Koweït a affirmé que son pays était l’ami de l’Iran ; et à la veille de l’arrivée de Bush en Egypte, le président égyptien Moubarak et son homologue turc Abdullah Gül en visite aux pays des pharaons, ont tous deux appelé à la résolution pacifique du problème du nucléaire iranien. A une conférence de presse conjointe des deux présidents, en commentant les remarques de Bush qui avait qualifié les mollahs d’une menace pour la région, Hosni Moubarak a précisé ne pas connaître les détails du dossier nucléaire iranien ! « Si le dossier du nucléaire iranien est une menace, il doit être géré pacifiquement et le recours à la force n’est pas nécessaire, d’autant que cela aurait de graves conséquences pour la région et le monde », a ajouté Moubarak. Plus qu’un alignement sur Téhéran qui finance les islamistes égyptiens, Moubarak entendait se démarquer de Bush et ce d’autant plus que les dirigeants arabes savent que les américains entendent isoler les mollahs afin de les forcer à accepter une entente. D’ailleurs récemment, quand les américains étaient en train d’organiser une rencontre avec l’Iran, ils avaient demandé à ces mêmes alliés arabes de se montrer très amicaux avec les mollahs et même avec Ahmadinejad. Ces dirigeants arabes ne souhaitent pas être instrumentalisé par les américains qui forcent leurs alliés à prendre des risques à leur place. Nous avons vu un exemple de ce procédé dans le cas de la compagnie indienne Reliance industries, le principal fournisseur d’essence à l’Iran : les américains ont forcé les banques françaises (BNP-Paris bas et Calyon) à ne pas se porter garantes des transactions alors qu’ils auraient pu obtenir une cessation de fourniture de l’essence en menaçant cette compagnie de ralentir ses investissements pour la construction d’une importante raffinerie en Inde. De même, les Etats-Unis refusent d’appliquer une mesure (existante) de désinvestissement aux Fonds de retraites qui investissent leurs capitaux dans des entreprises travaillant avec les mollahs. Les Etats-Unis souhaitent isoler les mollahs aux frais des autres pour finalement aboutir à une entente aussi bien diplomatique que commerciale ou pétrolière. Dans le cas des Etats arabes, la situation est encore plus critique : car un alignement de ces Etats sur les Etats-Unis, les expose à des représailles des groupes terroristes liés à Téhéran. Le 10 janvier, simultanément à l’arrivée de Bush dans la région, un groupe de djihadistes chiites yéménites (« mouvement des jeunes croyants ») basé dans la région de Saada a attaqué une base de l’armée yéménite à la frontière avec l’Arabie Saoudite et a tué vingts militaires et 9 civils [1]. Cette fois, les alliés arabes ont dit non à la capricieuse diplomatie américaine, même au risque de passer pour des mauvais alliés ou au risque de s’attirer, en représailles à leur impertinence, des critiques du Congrès sur leur façon « peu démocratique » de gouverner leur pays. Leur constat est qu’en cas d’une entente entre Téhéran et Washington, leurs jours seront de toute façon comptés donc autant y résister dès maintenant. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
© WWW.IRAN-RESIST.ORG Le Yémen et les mollahs :
| Mots Clefs | Décideurs : Bush | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Pays du Moyen-Orient | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Arabie Saoudite | | Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran | | Mots Clefs | Institutions : Exportation de la Révolution | [1] SANAA - Les affrontements ont repris mercredi soir entre l’armée yéménite et la rébellion de la minorité zaïdite, dans la province de Saada (nord-ouest), a-t-on appris jeudi auprès de témoins. Les forces gouvernementales ont bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’artillerie lourde les rebelles retranchés dans des régions montagneuses à Miran, selon ces témoins. Selon eux, les affrontements ont repris après plusieurs embuscades tendues ces deux derniers jours par les rebelles aux forces de l’armée yéménite, ayant fait une vingtaine de tués parmi les soldats et neuf morts parmi les habitants de la région. Deux rebelles ont été également arrêtés. Selon une source proche du chef militaire de la rébellion, Abdallah al-Houthi, des affrontements sporadiques se sont produits au cours de la semaine dernière dans diverses zones de la province de Saada, faisant "un nombre indéterminé de tués parmi les soldats". ©AFP / 10 janvier 2008 09h44 |