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Bush utilise l’Iran pour combattre les arabes
16.01.2008

L’Arabie saoudite a implicitement rejeté la demande de Bush de « tendre la main » à Israël pour faciliter un règlement du conflit israélo-palestinien. Elle a également refusé de s’associer aux efforts visant à isoler l’Iran. À son escale à Abou Dhabi, Bush avait prononcé un discours sur la menace iranienne afin de justifier cette demande de coopération. Décodages d’un refus programmé.



Selon notre analyse à la veille de la rencontre américano saoudienne, le discours d’Abou Dhabi ne pouvait nuire qu’aux saoudiens et en aucune manière aux mollahs qui à core et à cri revendiquent déjà des soi-disant capacités militaires et seraient même ravis de se retrouver en position d’agressés afin d’exiger des garanties de sécurité. Ce discours ne pouvait que mettre mal à l’aise l’Arabie Saoudite et la réponse négative saoudienne était une évidence.

Bush a donc fait aux saoudiens la seule offre qu’ils ne pouvaient que refuser et leur refus sera lourd de conséquences pour leur avenir commun. Cette réponse avait été programmée et elle aide les américains à déstabiliser les saoudiens qui leur sont de peu d’utilité depuis que l’Amérique a un droit de regard sur le pétrole kurdo-irakien.

Désormais, l’échec d’un plan de paix totalement inefficace et le double enlisement américain en Irak et en Afghanistan peuvent être attribués à l’Arabie Saoudite : ce pays deviendra officiellement la bête noire des américains.

On parlera plus librement du non-respect des droits de l’homme dans ce pays « hostile à la paix » et l’on exigera des réformes en échange de toute coopération économique ou militaire. Ce sera une occasion en or pour exiger des libertés pour des minorités (chiites) : comme la liberté de s’organiser en partis politiques. Les américains fidèles à leur amour pour la démocratie exigeront des élections là où ce mot est synonyme d’une victoire des islamistes. On se souvient encore de leur véhémence à faire organiser des élections en Palestine qui ont couronné de victoire le Hamas.

L’objectif américain est de promouvoir un certain désordre régional et faire des gestes susceptibles d’accélérer une partition des pays existants (comme l’Iran, l’Irak ou l’Arabie Saoudite, tous parmi les fondateurs de l’OPEP). C’est donc très délibérément que Bush a préparé le terrain avec des discours apparemment anti-mollahs et fini par faire aux saoudiens une offre qu’ils ne pouvaient que refuser.

Les autres pays du Golfe Persique qui ont été visités par Bush sont dans l’œil du cyclone. Cependant, Bush a décidé d’aller uniquement dans les pays où les Etats-Unis souhaitent des changements et pas là où le régime en place leur convient parfaitement (comme en Jordanie qui n’a pas de pétrole et dont le roi est un choix des américains).

Méditons le message pro-démocratique de Bush car il est porteur de grands malheurs pour l’Orient : « Le meilleur moyen de vaincre les extrémistes parmi vous, c’est en ouvrant vos sociétés, en faisant confiance à vos peuples et en leur permettant de s’exprimer ».

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| Mots Clefs | Décideurs : Bush |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Arabie Saoudite |

| Mots Clefs | Enjeux : Remodelage du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale |