Girard s’est révélé en janvier 2006 par un élogieux article sur Ahmadinejad pour lequel il a reçu un bonnet largement mérité. Plus récemment en mai 2007, il s’est rendu à Téhéran pour une élogieuse interview de Larijani car le grand reporter voyait en lui le détenteur de la solution de la crise iranienne ! Larijani a été rétrogradé et le grand reporter a jeté son dévolu sur une autre personnalité qui détiendrait la solution de la crise nucléaire iranienne et celui-ci n’est autre qu’El Baradei, le rédacteur des rapports qui n’ont aucune validité car ils ne sont fondés sur aucune inspection !

Ce détail ne chiffonne Renaud car selon Girard, « El Baradei poursuit son travail de fourmi, avec sérieux et circonspection ! » Certes, ce sont là des caractéristiques appréciables, mais El Baradei est une fourmi égarée qui ne creuse aucun tunnel pour visiter les centres suspects. Il accepte sur leur bonne foi, les déclarations des mollahs et présente ces aveux non-vérifiables comme des victoires d’une enquête sans défaut.

De source sûre, Girard a un sacré coup de raquette en squash, cependant, côté investigation, il est plutôt mou comme son chapeau. Son article reprend d’abord les réclamations des mollahs sur l’absence d’ambiguïté de leur programme nucléaire avant d’enchaîner sur quelques mots de sa nouvelle idole El Baradei : « Je n’ai reçu aucune information sur un programme nucléaire militaire concret et en activité à ce jour en Iran. Il y a certes toujours beaucoup de points d’interrogation. Mais avons-nous vu en Iran des éléments nucléaires qui pourraient être rapidement transformés en arme ? Non ! Avons-nous vu un programme actif de militarisation du nucléaire ? Non ! » Je n’ai rien vu, on ne m’a rien montré donc le problème est réglé. Question arbitrage El Baradei est un sacré numéro !

Cependant, Renaud Girard est catégorique : « Il n’y a aucune raison pour penser que, le jour où l’Iran franchira la ligne rouge vers un programme nucléaire militaire, El Baradei ne le dira pas. L’Occident serait donc bien avisé d’accepter ses futurs arbitrages, quels qu’ils soient ».