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Iran : Exploitation malhonnête d’un fait historique concernant l’Holocauste
02.11.2007

Delphine Minoui a encore frappé en écrivant un article qui permet aux mollahs d’exploiter selon leur convenance un fait historique flamboyant de l’histoire iranienne : l’aide apportée par les ambassades du Chah d’Iran aux juifs persécutés en Europe par les nazis.



Actuellement le régime des mollahs diffuse à la télévision iranienne une série relatant ces faits. C’est une occasion toute trouvée pour Delphine Minoui de participer à cette exploitation malhonnête du régime des mollahs et en ajoutant sa touche personnelle.

Le téléfilm entend prouver que le régime des mollahs ne confond pas l’anti-sionisme et l’anti-sémitisme et Minoui est là pour en rendre compte ! Elle fait réellement bien son travail de l’attachée de presse du régime des mollahs. De plus, il ne s’agit pas d’un scoop, elle l’avait sans doute ficelé à l’avance pour le 1er novembre, période creuse où selon son analyse il ne se passerait rien sur l’Iran (comme ça elle pouvait aussi faire le pont avec cet article prêt à l’avance). En fait l’Orient le Jour avait déjà publié une dépêche sur cette série télévisée le 9 octobre 2007 et la dépêche avait été reprise par de nombreux sites ou journaux le 10 octobre.

Dans cette première dépêche, on pouvait lire : « Le thème est rebattu, une histoire d’amour sur fond d’Holocauste, mais son utilisation dans une série télévisée iranienne fait un tabac dans la République islamique. La série de 30 épisodes, diffusée dans un pays dont le président Mahmoud Ahmadinejad a appelé à la destruction d’Israël et a mis en doute la réalité de l’Holocauste, conte l’histoire d’une juive sauvée des camps par un diplomate iranien. Son succès doit beaucoup à l’attention portée à la reconstitution des décors de l’époque, que ce soit l’Europe de la Seconde Guerre mondiale ou l’Iran du chah Reza Pahlavi (le père du Chah d’Iran) ».

Il est vrai que les iraniens sont avides de l’époque des Pahlavi, qu’ils regrettent à plusieurs titres. De ce côté, Minoui assure le service minimum, et passe vite sur les faits historiques pour se concentrer sur la série et ses producteurs liés au régime des mollahs.

Minoui écrit : « Elle (la série) raconte comment le héros, Habib, jeune étudiant iranien à Paris dans les années 1940, sauve sa dulcinée d’origine juive, Sara, des camps de concentration nazis grâce... à la complicité de l’ambassade d’Iran en France qui accepte de lui fournir un faux passeport. Cette production télévisée fait référence à un événement historique rarement mis en avant par la République islamique, car appartenant à l’époque prérévolutionnaire : l’aide d’Abdol Hossein Sardari, ambassadeur iranien en poste à Paris à l’époque du Shah, à plus de 1000 Juifs. Pour sauver leur peau, il fit falsifier des papiers et leur accorda la nationalité iranienne. »

Minoui réduit le nombre des juifs sauvés à 1000 et l’affaire à une histoire d’amour et de faux papiers ! Il ne suffit pas des sentiments d’un étudiant amoureux pour qu’un Etat décide d’aller à l’encontre de la puissante Allemagne nazie. En fait Delphine Minoui emploie son énergie à réécrire l’histoire aux côtés des cinéastes malhonnêtes du régime des mollahs car ce sont 38,000 juifs européens qui ont été naturalisés iraniens pour échapper à des déportations.

Il s’agissait d’un acte politique courageux décidé par le Chah d’Iran et non d’une simple histoire de romance. Les termes employés par Minoui sont délibérément humiliants : faux papier, passeport falsifié, sauver leur peau. L’acte politique décidé par le Chah a été réalisé bien avant la création d’Israël et il a été réalisé avec l’aide de nombreux diplomates iraniens. Par la suite, le Chah n’a même pas essayé d’exploiter ces faits humanitaires à des fins politiciennes dans ses relations avec la communauté juive ou avec Israël. Sous le règne de cet ami de l’Occident, l’Iran fut le premier pays musulman à reconnaître Israël et à établir des relations étroites qui durèrent jusqu’en 1979.

Les iraniens ne sont jamais descendus dans la rue pour contester ces choix philosémites des rois de la Dynastie Pahlavi ! La raison en est que le racisme antisémite d’origine européenne n’a jamais eu de répercussions politiques en Iran. De ce fait, il n’y a pas lieu de greffer sur ces faits historiques remarquables un discours politique contemporain qui distingue l’anti-sémitisme et l’anti-sionisme.

Minoui sait bien que cette distinction n’existe pas, mais elle se prête au jeu des mollahs pour diffuser ce message particulier en France. Pour y arriver, elle utilise uniformément, les mots « les iraniens » pour parler des spectateurs, des diplomates iraniens sous l’occupation nazie ou encore des mollahs actuellement au pouvoir ! Il y a une volonté d’établir une confusion, afin de faire attribuer la gloire de ce choix historique aux actuels dirigeants de l’Iran, les mollahs qui ont pris le pouvoir pour justement mettre un terme à ces choix.

Exemple : Après avoir énuméré les propos anti-israéliens d’Ahmadinejad (au passage, elle a oublié des propos similaires de Rafsandjani ou Khomeiny), après avoir cité les caricatures anti-sémites ou anti-israéliennes diffusées par les mollahs, et la conférence négationniste organisée par le régime, Minoui parle de paradoxe « iranien » en évoquant le succès de la série auprès « des iraniens » !

Minoui se permet même d’écrire que l’association juive iranienne a salué la série. Ce qui lui permet d’affirmer que les juifs iraniens sont actuellement bien lotis en Iran. « Ils sont libres de prier dans leurs synagogues, de faire leurs courses dans des épiceries kasher. »

C’est un texte digne d’un service de propagande. Minoui a oublié de rappeler que les juifs d’Iran il y a peu ont été contraints par le régime de saluer la destruction d’Israël !

Au passage, elle affirme que le régime des mollahs respecte toutes les minorités. Minoui ignore sans doute que depuis 1979, les sunnites iraniens n’ont pas droit d’avoir leur mosquée et que le régime fait fouetter les chrétiens convertis et traite les Bahaïs avec une dureté non égalée. Mais dans son article, Minoui n’a pas cité les Bahaïs : les mollahs ne les reconnaissent pas comme des êtres ayant des droits et elle n’en souffle mot.

Delphine Minoui est réellement l’attachée de presse du régime des mollahs, prête à falsifier le passé comme le présent pour en faire le support de toutes les propagandes du régime des mollahs.

C’est bien regrettable que le Figaro garde dans ses services cette femme sans scrupule qui laisse quand même entendre dans son article (via un témoignage bidon) que le peuple iranien serait en accord avec le volet anti-sioniste du régime des mollahs. Il est regrettable que le Figaro publie de tels papiers qui insultent le peuple iranien.

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Pour en savoir + sur le sujet :
- Les Iraniens de confession juive : des Qajar aux Pahlavi

- (17 novembre 2005)

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