Les Mollahs récusent le Rapport de l’AIEA 07.09.2005 L’Iran va récuser le rapport de Mohammad El Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA) qui comporte des « erreurs » et présente des demandes « inacceptables », a déclaré mercredi à l’AFP un des principaux négociateurs nucléaires iraniens. Ali Agha-Mohammadi, qui est l’un des porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale, en charge du dossier nucléaire, a également mis en garde les Etats-Unis et l’UE contre l’envoi du dossier iranien au Conseil de Sécurité de l’ONU car « la menace est vouée à l’échec ». « « Nous sommes en train d'examiner le rapport et de répondre point par point à ces erreurs (...) Plusieurs demandes sont inacceptables et vont au-delà des traités internationaux et du protocole additionnel », signé par l'Iran et qui autorise des inspections surprises des sites nucléaires, a déclaré Ali Agha-Mohammadi. Dans son rapport, M. El Baradei a souligné les manquements de l’Iran et a affirmé que l’AIEA n’était « pas encore en mesure après deux ans et demi d’inspections et d’enquêtes intenses d’éclaircir certaines questions en suspens ». Il a demandé « une pleine transparence de la part de l’Iran ». M. El Baradei a également affirmé que l’Iran continuait ses activités de conversion d’uranium malgré la résolution, adoptée le 11 août, du conseil des gouverneurs de l’agence de les suspendre. L’Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire était pacifique et visait à produire de l’électricité pour répondre à ses besoins énergétiques, conformément au Traité de non prolifération (TNP), dont il est signataire. « Nous acceptons tout ce qui est conforme aux normes internationales. Nous avons décidé d'appliquer le protocole additionnel, mais l'agence ne peut pas inventer des règles spécifiques pour l'Iran », a déclaré M. Agha-Mohammadi. L’Iran avait accepté en novembre 2004 de suspendre ses activités liées à l’enrichissement d’uranium dans le cadre de négociations avec les trois grands pays européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne). « La suspension était volontaire et visait à établir la confiance. Mais les Européens nous ont fait des propositions inacceptables. C'est à eux de nous redonner confiance », a-t-il ajouté. Il y a un mois, l’Iran a rejeté la proposition de coopération des Européens, et a décidé de rependre ses activités nucléaires ultrasensibles à l’usine de conversion d’Ispahan. Le refus de l’Iran de suspendre ses activités de conversion risque d’amener les Européens, soutenus par les Etats-Unis, à envoyer le dossier iranien au Conseil de Sécurité. « Il n'y a aucune raison d'envoyer le dossier au Conseil de sécurité. Cela voudra dire qu'il y a une volonté politique. La menace est vouée à l'échec. Nous appelons à la coopération internationale et rejetons les menaces », a déclaré M. Agha-Mohammadi.
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