Ces personnages circulaient à bord de 4 véhicules en compagnie de 7 irakiens. Le convoi a été contrôlé à un barrage près de l’hôtel Sheraton, et des armes ont été trouvées dans les véhicules sur les Irakiens. Ces derniers ont prétendu être les gardes du corps des Iraniens mais ils n’avaient pas de permis de port d’armes et étaient en possession d’argent iranien, ajoute le communiqué américain. Ces arrestations sont intervenues quelques heures après que George W. Bush ait accusé le régime des mollahs d’être le « premier Etat au monde pour le soutien au terrorisme ».

S’il est indéniable que le régime des mollahs finance des activités terroristes en Irak, le récit de cette arrestation révèle que l’arrestation était liée à cette déclaration de George Bush. Ce n’est pas la première fois que les Américains font de telles déclarations : Stuart Levey, le responsable américain chargé des sanctions bancaires contre les mollahs, en avait fait autant en qualifiant les mollahs des banquiers du terrorisme international. Par la suite, Rice avait repris la même formule. Quand les Américains et les mollahs ont commencé à négocier ensemble et que les mollahs ont montré quelques signes de modération, sur ordre de ses supérieurs, ce même Levey a changé de ton oubliant promptement cette qualification si exacte. Les changements de ton du côté Américain sont constants. L’arrestation de ces 8 iraniens a été décidée à Washington et non à Bagdad.

Dans un premier temps, les « Iraniens » avaient été autorisés à se rendre à l’hôtel, mais un peu plus tard, sur de nouvelles instructions de leurs supérieurs, les soldats américains les ont suivis à l’hôtel, ont fouillé leurs chambres, ont confisqué leurs passeports, un ordinateur personnel, des téléphones portables, une mallette pleine de dollars et de devises iraniennes, et le groupe a été emmené pour interrogatoire. Après cette arrestation spectaculaire, ils ont été libérés et remis à des officiels irakiens. Washington voulait montrer qu’il pouvait au besoin être vigilant et ferme vis-à-vis des miliciens iraniens qui circulent en Irak, munis d’un passeport diplomatique.

Il y a donc un message adressé aux mollahs dans cette arrestation différée et spectaculaire. Un message à l’usage du l’opinion a également été inséré dans ce show médiatique : les soldats ont confisqué une mallette de devises iraniennes. La crédibilité d’une telle allégation est nulle car les mollahs paient leurs porte-flingues irakiens, palestiniens ou libanais en dollars et particulièrement en dollars contrefaits. La devise iranienne (ultra dévalorisée sous les mollahs) n’a même plus de valeur en Iran ! De plus, que feraient des miliciens irakiens avec un argent si visible ? Les Américains jouent avec les infos et lancent des sommations dans la direction des mollahs sans les accuser définitivement. Dans ces conditions, les mollahs continueront leurs activités terroristes en Irak.

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