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Iran : Bush ne soutient pas le peuple iranien
08.06.2007

A l’occasion d’une conférence sur la démocratie et la Sécurité qui se tenait à Prague, le Prince Reza Pahlavi s’est adressé aux participants parmi lesquels on pouvait retrouver Natan Sharansky, le sénateur démocrate Joseph Lieberman, José Maria Aznar et Vaclav Havel pour solliciter leur soutien pour le peuple iranien engagé à déposer les mollahs.



Mesdames et Messieurs,

Je viens à Prague pour requérir votre solidarité avec le Peuple d’Iran contre l’ennemi commun : Les prédicateurs islamistes de l’intolérance, qui endoctrinent les jeunes hommes et femmes pour en faire des bombes humaines, en hurlant « mort à l’Amérique, mort à Israël », mort à quiconque qui résisterait à leur idéologie criminelle.

Aux cyniques en matière de « Realpolitik » qui proclament que la théocratie islamiste est une réalité incontournable avec laquelle nous devons nous habituer à vivre, je réponds : « ce qui est amusant, c’est que jamais ils n’ont déclaré qu’ils souhaitaient supporter que vous continuiez d’exister ! A ceux qui prétendent que ces théocrates sont susceptibles de se réformer si nous faisons l’effort d’être compréhensifs et attentifs à leurs exigences, je dit : vous ignorez totalement la différence entre une révolution islamiste et celles qui se réclament de la Laïcité. Ceux qui prétendent parler sous l’autorité absolue d’Allah n’exigent rien d’autre que la soumission la plus absolue.

Actuellement, le Régime islamiste d’Iran développe des armes nucléaires afin de neutraliser la supériorité conventionnelle de l’Occident de façon à optimiser son usage des procédées terroristes. L’objectif de cette stratégie est de renforcer ses capacités d’exportation de la Révolution Islamiste. Vous devez donc garder toujours ceci en mémoire. La meilleure contre-attaque ne consiste pas à combattre frontalement l’ennemi là où il se sent en position de force, à la table des négociations sur le Nucléaire, là où il détient toutes les cartes en main, ni dans les rues des pays voisins où il rencontre des connivences… La meilleure stratégie doit prendre pour cible son « talon d’Achille » : au cœur même de l’Iran, là où le peuple connaît la faiblesse de ces Théocrates, et non pas chez les voisins qui sont sensibles à leurs discours messianiques.

L’incompétence des théocrates (Mollahs) islamistes à apporter un niveau de bien-être minimal et un tant soit peu de liberté est en train de pousser les iraniennes, la jeunesse, les enseignants, les travailleurs, les différents groupes ethniques (qui composent l’Iran) et tant d’autres à résister quotidiennement aux troupes de choc du Hezbollah, dans les villes iraniennes. Tous ces courageux iraniens ne souhaitent qu’une chose : rejoindre le monde libre. Le monde libre doit leur tendre la main.

Quatre années de gesticulations diplomatiques, de politique économique de la « carotte et du bâton », ont largement fait la preuve de l’insensibilité des Mollahs aux incitations extérieures. Ce qui n’a pas encore été tenté consisterait à lier les pressions extérieures à la question des Droits de l’homme en Iran, de façon à renforcer le moral des Iraniens dans le cadre de leur résistance (désobéissance civile) quotidienne, et ainsi encourager ces pressions internes que les Islamistes redoutent.

C’est là le message que je suis venu vous apporter, de la part des différents courants d’opinion et de croyance en Iran, qu’il s’agisse des groupes ethniques et des différents partenaires sociaux, depuis la gauche jusqu’à la droite du spectre politique, de la part de mes courageux concitoyens, hommes et femmes, en lutte pour la dignité humaine et la liberté : maintenant que vous affrontez nos oppresseurs, ne nous tournez pas le dos ! Nous sommes vos meilleurs amis et alliés dans le combat contre l’ennemi commun, l’ennemi de la paix sur la terre.

Reza Pahlavi

Lors de cette conférence, George Bush s’est engagé à poursuivre l’appui des États-Unis aux groupes œuvrant en faveur de la démocratie, faisant remarquer qu’il s’était entretenu avec quelque 27 dissidents et militants en faveur de la démocratie de 15 pays. Bush a également insisté sur le droit aux libertés religieuses. Malheureusement nous savons ce que veut dire cette remarque et nous aurions préféré l’entendre parler de la laïcité, ce principe de la neutralité religieuse de l’arène politique et sociale qui convient bien à la jeunesse iranienne qui rejette l’islam en particulier et les doctrines religieuses en général.

Mais malheureusement cette conférence n’a été qu’une vitrine pour donner de la crédibilité à deux personnages qui ont les faveurs de groupes de pression américains : il s’agit de Mohsen Sazgara, le fondateur des Pasdaran, et un certain Fakhr-Avar dont le seul écrit connu est un livre en faveur de la révolution islamique de Khomeiny.

Ces deux ignobles personnages ont été inclus parmi les participants et orateurs [1] et ont sans doute taillé la bavette avec George Bush sur la démocratie en Iran. Précisons que le premier est épaulé par le Council on Foreign Relations et le second par le American Enterprise Institute et Richard Perle. Les Américains voient en ce personnage culotté le futur Karzaï iranien (les compétences pétrolières en moins).

Si Sazgara a été affublé du titre d’écrivain et chercheur (sic), Fakhr-Avar a été présenté comme le président de l’Iranian Freedom Institute (ou Iranian Enterprise Institute) [2] qui regroupe des inconnus jeunes et ambitieux, quelques vieux « étudiants » et une chanteuse qui a gagné ses galons d’opposants en portant secours à une condamnée à mort iranienne. Ce bric à broc aimerait mobiliser les Iraniens pour une « révolution bleue » : Chiche !

En attendant, Bush a fourni 75 millions de dollars à des médias persanophones Américains (Radio Freedom Farda et VOA) qui sont peu appréciés des iraniens car ils ne leur parlent que des personnages comme Sazgara ou Fakhr-avar, des éléments qui contribuent à démobiliser le peuple.

Cette démobilisation prend forme actuellement car le régime des mollahs diffuse des reportages dans ses télévisions sur le fait que Reza Pahlavi ferait équipe avec Sazgara et Fakhr-Avar, ces deux agents du régime islamiste.

C’est ainsi que l’on torpille un homme capable de mobiliser la jeunesse. Si Pahlavi est aujourd’hui capable d’un tel exploit, il doit ce pouvoir aux souvenirs positifs laissés par son père et son grand-père et surtout au fait que comme les jeunes iraniens, il n’a pas pris part à la révolution islamique. En le plaçant sur le même pied d’égalité que des personnages comme Sazgara et Fakhr-Avar, l’administration Bush prend part à la démobilisation des jeunes Iraniens, peut-être est-ce là l’objectif recherché.

A ce rythme, cette génération-là d’iraniens sera aussi sacrifiée, mais quand les américains auront perdu la guerre en Afghanistan et celle de l’Irak, ils deviendront peut-être moins gourmands et alors se contenteront d’être nos amis en apportant leur soutien à des patriotes qui aiment l’Iran et la paix loin de toute idéologie.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Évitez d’aider des faux héros qui démobilisent !
- Lettre ouverte à Mme. Condoleezza Rice
- (28 Mars 2006)

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

Sur Fakhr-Avar (qui se dit personnellement : « le jeune culotté du régime des mollahs » :
- Affaire Akbar Mohammadi ou Remue-ménage dans la dissidence intra-muros
- (05 AOUT 2006)

Sur Sazgara, le fondateur des Pasdaran :
- Le mystère Ganji
- (15 JUILLET 2005)

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

[1Panel de la conférence |

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La liste des Participants

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Programme de la Conférence

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Fakhr-Avar et Sazgara vus par les Américains

[2Iranian Freedom Institute | Organisation fantôme oeuvrant pour une démocratie aux ordres de Washington !
- Iranian Freedom Institute |

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L’équipe de Fakhr-avar