Or, les Américains avaient déclaré exactement le contraire, il y a quelques jours. Mais les mollahs se sont montrés réticents pour se rendre à Charm El-Cheikh, notamment pour éviter de tomber dans le piège d’un accord de pacification concernant l’Irak.

D’un autre côté, cette initiative grossière des Américains a sans doute déplu aussi bien aux Européens qu’aux Russes qui ont chacun d’importants intérêts en Iran et ne désirent pas être éliminés des négociations. N’ayant rien gagné avec les mollahs et presque fâchés leurs pseudo-partenaires, Bush rectifie le tir. C’est réellement lamentable : les Américains envoient des signaux très contradictoires et changent sans cesse de discours, de quoi effrayer leurs partenaires du Moyen-Orient (l’Arabie Saoudite et l’Egypte) par leur manque de fiabilité.

De son côté, le régime des mollahs continue à minauder et refuse de se prononcer sur sa participation à la réunion prévue à Charm El-Cheikh et ce d’autant plus que les Américains n’ont cessé de les supplier d’y participer. Les efforts entrepris ont été nombreux et manquaient également de finesse : Tout le monde a su qu’avant de s’envoler pour Téhéran afin de convaincre les mollahs, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, avait été briefé par David Satterfield le conseiller des affaires irakiennes de Condoleezza Rice.

Les Américains font preuve de peu de finesse, se contredisent et cherchent désespérément un accord avec l’Etat qui sera la source la plus fiable d’instabilité au Moyen-Orient et ce alors que leur cote de popularité est au plus bas auprès des musulmans. Ils cherchent à promouvoir leur projet d’islamisation politique du Moyen-Orient et l’Asie Centrale et ce faisant, ils perdent l’estime des adversaires de cette islamisation (le peuple Iranien et le peuple Turc) sans gagner l’estime des vrais islamistes comme les Talibans.

Les Russes n’en font rien, ils n’en ont d’ailleurs pas les moyens, mais cela (ne rien faire) suffit largement : Les Russes attendent que les Américains contribuent à leur propre déchéance. Pourtant l’ensemble de cette dégringolade a une solution simple qui est de restaurer l’îlot de stabilité que fut l’Iran avant cette révolution islamo-américaine. Mais il faut croire que les intérêts en jeu priment sur le reste.

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