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Etats-Unis : L’Iran et la Stratégie du Désordre
25.04.2007

La stratégie du désordre : la guerre économique s’intensifie chez les islamistes iraniens
- Par Jean-Pierre CHEVALLIER, Business économiste



La situation économique s’est brusquement aggravée en Iran après le nouvel an local (le jour du printemps) : les prix ont augmenté de 20 à 40 % pour beaucoup de produits courants.

C’est le début d’une hyper-inflation déjà incontrôlable. Les statistiques officielles ne sont plus fiables, ni même publiées parfois : la banque centrale ne donne plus aucun chiffre depuis bientôt un an. Des économistes liés au régime s’alarment de la situation. Ils évaluent l’inflation réelle de l’année passée à un taux supérieur à 20 %.

Les désordres économiques proviennent essentiellement des dérapages monétaires. En effet, les mollahs financent leur politique par la création monétaire : les revenus pétroliers (exogènes, en fait des taxes) servent à financer des dépenses publiques improductives (des revenus sont distribués aux militaires, aux miliciens, etc.) et ils font imprimer des billets (des dollars et des rials), sans contrepartie de production réelle. La masse monétaire augmente (de 40 % ? d’une année sur l’autre d’après ces économistes). Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre (en Iran comme ailleurs), la croissance du PIB est négative. Les Iraniens n’ont pas besoin de statistiques pour s’en rendre compte : ils constatent chaque jour que leur situation se détériore.

Au cours de ces dernières années, les revenus pétroliers permettaient de masquer en partie la dégradation de la situation économique, ce qui n’est plus le cas actuellement. En effet, la production d’hydrocarbures vendable se réduit au fil des années (malgré des prix élevés sur les marchés libres) en l’absence d’investissement et de maintenance.

Les perspectives sont mauvaises. Les Américains interviennent pour que les flux financiers se tarissent : les investissements pétroliers sont gelés (ceux de majors comme Total), les succursales hors d’Iran de banques iraniennes (gérées auparavant par les islamistes) sont contrôlées maintenant par les autorités occidentales (c’est le cas en France). Les robinets qui approvisionnaient ce régime musulman se ferment.

Par ailleurs, les dépenses publiques, en particulier militaires augmentent d’années en années. Le régime tombe toujours dans les pièges tendus par les Américains : les mollahs décident d’augmenter leurs projets militaires et nucléaires à chaque occasion (ou provocation). Ils précipitent ainsi leur chute alors qu’ils croient au contraire renforcer leurs positions.

Le désordre s’accroît en Iran, or c’est exactement là l’objectif des Américains ! En effet, ils cherchent à affaiblir ce régime islamiste potentiellement dangereux mais pas à le renverser car il est assez puissant et utile pour affaiblir les Sunnites qui contrôlent les ressources pétrolières des pays arabes. L’objectif des Américains est d’y créer là aussi un certain désordre pour affaiblir cette région dans son ensemble.

Les mollahs iraniens sont donc à la fois nuisibles et utiles. Les Américains ne cherchent pas a priori à faire la guerre (de haute intensité) en Iran, ni à remplacer les mollahs par un régime qui leur serait favorable. Le gouvernement de George W. Bush, en collaboration avec ses adversaires du parti Démocrate, s’apprête à pactiser avec ces idiots… utiles à leur propre affaiblissement et à celui des Sunnites.

La stratégie du désordre a déjà été appliquée en Iran à la fin des années 70 : les Américains, sous la présidence du Démocrate Carter, ont favorisé l’éviction du Shah et la prise du pouvoir par Khomeyni (avec l’appui d’autres idiots utiles : les Français sous la présidence de Giscard).

Les dirigeants du parti Démocrate n’acceptent pas que des régimes forts amis puissent se maintenir au pouvoir comme c’était le cas jadis. Ils préfèrent favoriser la prise du pouvoir par des opposants anti-américains (c’est la logique paradoxale), mais ils les affaiblissent en créant un certain, désordre dans le pays.

Les grands perdants de cette stratégie du désordre politiquement correcte des Démocrates américains sont les peuples et la démocratie.

Les revenus tirés de l’exploitation du pétrole ne sont pas inflationnistes quand ils sont réinvestis par les sociétés pétrolières, investis à l’extérieur des pays producteurs (aux Etats-Unis par exemple), ou dans des infrastructures publiques (les contribuables en bénéficient sous la forme d’impôts très faibles, voire nuls, qui favorisent la croissance (comme en Norvège par exemple).

Ils sont inflationnistes s’ils sont distribués sous forme de revenus sans création de richesse en contrepartie, ce qui est le cas en Iran. Les régimes islamiste sont victimes de leur manque de culture économique qui provient des principes fondamentaux de l’Islam.

Une remarque : il est illusoire de vouloir faire la différence entre les Musulmans et les Islamistes comme le montre le nom officiel de l’Iran : République Islamique d’Iran.

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Le volet politique de la Stratégie du Désordre
- Charm el-Cheikh : L’Iran aime les jeux d’arbitrage
- (24 avril 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Auteur : Jean-Pierre CHEVALLIER |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

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