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L’Iran pourra-t-il tenir 60 jours sans s’effondrer économiquement ?
29.03.2007

Le président chinois, Hu Jintao, en visite à Moscou, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont appelé lundi l’Iran à respecter les résolutions de l’ONU réclamant la suspension de son programme d’enrichissement d’uranium. Les Russes et les Chinois sont pressés de trouver une solution. | Décodages |



La résolution 1747 n’est pas exactement un modèle de restriction pour le régime des mollahs. Elle est l’expression d’une demande internationale faite au régime des mollahs pour régulariser sa situation. La Russie appelle certes au respect de cette résolution, mais son intérêt est ailleurs et elle utilise les délais accordés à l’Iran par ses soins pour renforcer le rôle régional des mollahs en tant que pièce maîtresse de résolution des crises régionales ou islamiques.

Ce forcing accéléré est justifié par la situation économique de l’Iran. Le temps est compté pour ce régime qui ne peut plus attirer les investisseurs et dans ce domaine, la Russie ou la Chine ne peuvent voler à son secours en contournant les sanctions bancaires mises en place par Washington.

Plusieurs indices économiques confirment l’état déplorable des finances de Téhéran : Le régime des mollahs a affirmé très officiellement qu’il a réduit à un minimum, aux alentours de 20%, la part de ses réserves en devises libellées en dollars américains, mais Ebrahim Sheibany, le gouverneur de la banque centrale iranienne, n’a pas fourni de chiffre concernant les réserves totales en devises.

Les réserves iraniennes sont en effet négatives depuis quelques mois et les mollahs ne peuvent donner de chiffres. Cette pénurie de chiffres est d’ailleurs devenue la caractéristique de l’état économique du pays depuis août 2006, date à laquelle les mollahs ont entrepris leur opération de charme pour attirer les investisseurs en Iran.

Cette situation a atteint sa cote d’alerte en automne 2006. La « mission éco » de la France ne publie plus aucune info éco-financière depuis octobre 2006 alors qu’ils le faisaient assez bien et assez souvent jusqu’à cette date-là.

Parallèlement, les lobbyistes du régime continuent encore de promouvoir la nécessité d’investir en Iran. Les mollahs n’ont vraiment plus de sous, et ils cherchent à faire n’importe quoi pour provoquer une réaction des Américains, ce qui leur permettrait de sauver la face en demandant de l’aide au monde musulman et de se faire passer pour des victimes (martyrs).

La guerre (américaine conte l’Iran) est avant tout diplomatique et éco-financière et les mollahs l’ont perdue : les Russes doivent donc arriver à obtenir les Garanties Régionales de Sécurité pour les mollahs et le Hezbollah avant l’effondrement du régime !

Les mollahs quant à eux sont dans un processus de fuite : sous prétexte de réformes économiques (voulues par Rafsandjani, le pragmatique) et de privatisation des industries qu’ils contrôlent, les mollahs vendent à tour de bras les bijoux de famille. Rafsandjani qui a le plus grand nombre de bien est bien sûr le plus actif. Les mollahs vendent pour plier bagages et partir.

C’est la course aux objectifs opposés : les mollahs pour se sauver, les Russes pour prendre le contrôle de la région, les Américains pour affaiblir le régime des mollahs et le transformer en leur pit-bull local. Reste le peuple iranien, oublié de tous et l’Iran, sans allié et convoité par tous, qui risque de devenir le théâtre d’une instabilité durable qui conviendra parfaitement à ses nombreux prédateurs.

| Mots Clefs | Institutions : Economie Iranienne |

| Mots Clefs | Résistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Axe Sino-Russe |

Dans l’immédiat que faut-il attendre des mollahs ? Désormais les manœuvres dilatoires des mollahs auront un coût : plus la crise durera et plus la situation économique se dégradera. Généralement dans ces conditions, les mollahs tentent deux approches simultanées : un soutien accru aux islamistes à leur solde au Liban, en Irak ou en Somalie (c’est-à-dire un durcissement)... et le recours aux modérés.

C’est pourquoi sous peu nous aurons droit à la marionnette de Khatami (ou de Rafsandjani) et aux vibrants articles de Delphine Minoui nous racontant le come-back des modérés !

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |