Accueil > News > Iran : Un dialogue constructif avec l’Argentine ?



Iran : Un dialogue constructif avec l’Argentine ?
12.03.2007

Le chargé d’affaires iranien à Buenos Aires a annoncé que le régime des mollahs était prêt à « avoir un dialogue constructif de bonne volonté avec le gouvernement argentin dans le dossier de l’AMIA ».



Nous avons déjà évoqué à de nombreuses reprises ce dossier qui est l’attentat commis contre une sinagogue et qui a été le plus meurtrier dans le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale . Cet attentat avait été commandité par Rafsandjani pour punir le gouvernement argentin d’avoir refusé de vendre à l’Iran des composants nucléaires.

L’Argentine avait clandestinement atteint le savoir faire nucléaire militaire, mais ce pays a décidé d’arrêter volontairement son programme d’acquisition de l’arme nucléaire en 1993 et il a adhéré au traité de Non Prolifération en février 1995. L’attentat de l’AMIA a eu lieu le 18 juillet 1994 sous la présidence de Rafsandjani, également le président à vie du Conseil de Discernement (le principal centre de décision du régime des mollahs).

Il y a d’ailleurs un mandat d’arrêt international dans ce dossier contre Rafsandjani et 7 autres dirigeants ou agents du régime islamique iranien et non des moindres.

Cependant, il ne faut pas rêver, « avoir un dialogue constructif » signifie être du même avis que le régime des mollahs. Le samedi 10 mars, dans une interview avec l’agence de presse gouvernementale IRNA, le chargé d’affaires Baharvand a proposé aux Argentins de présenter « des garanties légales de ne pas politiser le dossier », garanties en échange desquelles le régime des mollahs serait prêt à répondre à toutes les accusations et prouver son innocence » !

Nous sommes donc toujours au point mort dans cette affaire car le régime ne peut reconnaître ses torts : ceci équivaudrait à l’inculpation du patron occulte du régime. Le silence règne dans la presse dite dissidente ou chez les personnages prétendus hostiles à Rafsandjani. Ce silence montre l’artificialité de ces oppositions. Le même silence entoure l’affaire en France où des experts français ne cessent d’appeler de leurs vœux le retour aux affaires de Rafsandjani, mais aucun ne signale son rôle avéré dans cet attentat [1] ou ceux de Paris en 1986. L’objectif est faire de Rafsandjani un homme propre, démocrate, fréquentable et partisan d’ouverture avec l’Occident.

A Téhéran, l’affaire est tabou et la presse n’en parle pas, mais le régime s’active pour sauver son maître, on dénonce à nouveau des « pressions américano-sionistes » ou encore on menace de lancer un mandat d’arrêt contre le juge argentin. Il n’y a rien de neuf dans ces propos, c’est du réchauffé.

Mais comme toujours, le timing est choisi par les mollahs. Cette interview sans usage intérieur, vu que le sujet est tabou, avait pour objectif d’atteindre si possible l’opinion argentine afin de discréditer le président Argentin Kirchner et de l’associer aux « américano-sionistes » pendant la tournée sud américaine de Bush.

Chavez, lami des mollahs se trouvait d’ailleurs ce même samedi à Buenos Aires pour enflammer la rue argentine contre cette tournée « colonialiste ». Il s’agissait de la version vénézuélienne du même dialogue constructif...

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Pays : Argentine |

| Mots Clefs | Terrorismes : Attentats attribués aux mollahs |

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[1Les partisans de Rafsandjani font même référence au cas d’un des juges en charge du dossier qui avait été démis de ses fonctions pour des malversations, preuve pour Téhéran que le dossier est politisé et préfabriqué. Reste à savoir si les experts français qui présentent Rafsandjani comme l’homme de la dernière chance vont également recourir aux mêmes arguments.