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Iran-USA : Negroponte risque d’ajouter à la confusion
02.02.2007

John Negroponte, choisi pour devenir le numéro deux du département d’État, a déclaré mardi que les États-Unis étaient « peu disposés » à amorcer un dialogue diplomatique direct à un haut niveau avec l’Iran, en l’absence de progrès sur la question nucléaire.



Et ceci ne risque pas de changer car pour Téhéran, le nucléaire est un « moyen » de pression pour aboutir à une négociation en direct qui propulserait, d’office, le régime des mollahs au rang du principal interlocuteur des Etats-Unis dans la région.

Negroponte a dit que l’Iran et la Syrie « ne faisaient pas ce qu’ils pourraient faire pour aider à une évolution pacifique de la situation en Irak », mais il est regrettable que le Département d’Etat fasse comme si une telle évolution est possible.

Téhéran et Damas « savent ce qu’ils doivent faire » pour améliorer leurs relations avec les États-Unis, a ajouté Negroponte, précisant toutefois qu’il ne voudrait « jamais dire +jamais+ en ce qui concerne un dialogue de haut niveau avec ces deux pays ». Son arrivée au Département d’Etat risque donc d’être synonyme de continuation d’une politique un peu batârde, à mi-chemin entre sanctions et envie de consensus. Exemple : Negroponte a souligné les réticences de Washington concernant une conférence régionale sur l’Irak (c’est-à-dire avec la participation des mollahs), tout en ne voulant pas écarter complètement cette idée.

Negroponte doit occuper le poste d’adjoint de la secrétaire d’État Condoleezza Rice, poste qui n’était pas pourvu depuis plusieurs mois, après la démission l’an dernier de Robert Zoellick. Le départ de Zoellick a perturbé la politique moyen-orientale des USA. Après son départ, Nicolas Burns, un partisan du dialogue avec Téhéran, avait pris le dossier en main et il semblerait que Negroponte s’engagera dans la voie tracée par Burns.

Nous pouvons nous tromper, mais Negroponte risque d’apporter plus de confusion dans ce dossier et de devenir l’allié involontaire de la diplomatie Russe.

En effet, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est prononcé mardi en faveur de l’implication de la Syrie et de l’Iran dans le processus de règlement des conflits libanais et israélo-palestinien, avant son départ pour les États-Unis où il doit participer à une réunion du Quartette sur le conflit israélo-palestinien. 



La Syrie et l’Iran « doivent obtenir la place d’égal à égal qui leur est due dans le dialogue régional », a-t-il déclaré.

Autrement dit, selon la Russie, le régime des mollahs devrait obtenir les Garanties Régionales de Sécurité comme il continue de les exiger en utilisant l’ingérence terroriste en Irak et au Liban ou en encore en amplifiant la crise nucléaire. Les Russes seraient donc favorables à un renforcement du rôle du Hezbollah. Ceci rejoint notre analyse consacrée aux retombées de la Guerre de l’été 2006 entre Israël et le Hezbollah.

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La politique stratégique de la Russie :
- Iran nucléaire : Les leçons de Shanghaï
- (18.06.2006)