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Les Iraniens de toutes les couleurs dans l’arène irakienne
29.01.2007

Les relations entre Téhéran et Le Caire ont depuis le début de la révolution islamique toujours été d’une nature particulière. Au lendemain de la révolution, alors que les grandes démocraties s’empressaient de faire allégeance à Khomeiny qu’elles avaient aidé à prendre le pouvoir, le président égyptien Sadate accordait son hospitalité au Shah d’Iran.



Depuis lors, Le Caire a toujours été dans la ligne de mire de Téhéran, surtout que le clergé iranien tente par tous les moyens de prendre l’ascendant sur les décisions d’Al Azhar pour ce qui est du droit canon islamique. Cette rivalité fait aussi que tantôt les relations entre les deux pays sont courtoises, tantôt tendues.

L’un des sujets permanents de discorde entre les deux pays est l’implication du régime des mollahs dans l’assassinat de Sadate et la remise du nom son assassin à l’une des belles avenues de Téhéran. Ces mauvais souvenirs sont ravivés car selon l’Egypte, les services du régime des mollahs seraient aussi impliqués dans l’assassinat d’Ihab El Sherif, un diplomate égyptien en poste à Bagdad...

Tout a commencé par un rapport publié au Caire dans le journal (propriété du gouvernement égyptien) Al Ahram évoquant cet assassinat. Ces assertions ont aussitôt été niées avec véhémence par Téhéran via l’agence de presse ISNA. Avec une rare célérité, un officiel du régime a déclaré sous couvert de l’anonymat que ce rapport était faux et qu’il remettait en question la crédibilité d’Al Ahram. Selon cette source, cette accusation serait infondée car « Téhéran a toujours soutenu la démocratie en Irak et a toujours dénoncé les attentats contre les diplomates musulmans comme des actes de terreur en accord avec les visées sionistes ». Ce haut personnage anonyme a ajouté que le rapport était une atteinte à l’esprit de solidarité du monde islamique menacé par les conspirations israélio-américaines.

On se prend à rire lorsque l’on entend Téhéran parler d’unité islamique alors même que ce régime occupe une part non négligeable de son activité à s’en prendre à d’autres musulmans au Liban et en Irak et à les sacrifier dans le seul but de mettre sous pression les Américains et obtenir des garanties de sécurité.

Le dimanche 28 janvier, le ministre des affaires étrangères égyptien a commencé par démentir le rapport d’Al Ahram, qu’il a qualifié d’anti iranien, avant de se rétracter et de démentir son propre démenti... La volte-face du porte-parole du ministère des affaires étrangères Ala Al Hadidi est intervenue après qu’il ait publié un communiqué disant que les services secrets iraniens ne pouvaient être jugés responsables du meurtre du diplomate.

Selon le quotidien Al Ahram, le régime des mollahs avait voulu écarter l’Égypte de l’arène irakienne. La victime, El Sherif, était arrivée en Irak pour devenir l’ambassadeur de son pays lorsqu’en Juin 2005 il fut kidnappé puis décapité quelques jours plus tard, selon un mode opératoire très utilisé par les recrues irakiennes du régime des mollahs. A l’époque, les milices d’Al Zarkaoui du groupe d’Al Qaida avaient revendiqués l’assassinat en estimant avoir tué un « ennemi de dieu ». Zarkaoui était alors financé et équipé par les mollahs via la Syrie. Les autorités égyptiennes avaient alors rompu temporairement leurs liens diplomatiques avec Bagdad.

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Des assassinats comme celui de ce diplomate sont nombreux en Irak. D’autres iraniens, membres des Moudjahidines du Peuple (OMPI/MKO), ont profité de ces cas tragiques, pour annoncer que leur organisation avait en sa possession une liste de plus de 100 000 agents iraniens ou irakiens infiltrés en Irak par le régime des mollahs.

La liste nominative donne également le montant de salaire perçu par ses agents. LOMPI désire utiliser cette liste comme une monnaie d’échange pour obtenir une modification de l’article 21 C de la constitution irakienne, article qui n’autorise pas l’état irakien à donner refuge à des terroristes.

L’offre pourrait intéresser aussi bien les Irakiens et que les Américains (ou même les mollahs). Reste à savoir s’il ne s’agit pas d’un subterfuge qui aurait été monté avec les services des Renseignements iraniens dans le but de dérouter les renseignements américains… La liste est aussi un moyen de faire obtenir un droit d’asile en Irak à ce groupe détesté par le peuple iranien, groupe qui est fort utile aux mollahs. En effet, yu l’impopularité de ce mouvement, le régime des mollahs insiste régulièrement sur un complot américain qui aurait pour objectif de rendre les Moudjahidines maîtres de l’Iran : c’est le spectre du grand méchant loup. Régulièrement le régime des mollahs essaie d’amplifier ce pseudo danger que représentent ces vieux terroristes retraités pour effrayer les Iraniens avec la menace d’un lendemain plus terrible que le régime des mollahs.

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