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L’Iran coûte cher à la Russie...
08.01.2007

Le secrétaire d’Etat américain, Condoleezza Rice, a rendu publique une ordonnance introduisant des sanctions contre trois entreprises d’armement russes qui ont vendu et fourni des armes à l’Iran et à la Syrie. L’ordonnance a été signée le 28 décembre 2006, c’est-à-dire 5 jours après l’adoption à l’unanimité de la résolution 1737 par le Conseil de sécurité condamnant les activités nucléaire iraniennes.



L’annonce de Condoleezzaa Rice intervient également quelques jours après les révélations sur les récentes livraisons de systèmes anti-missiles à Téhéran dont nous vous avions parlé en novembre 2006 quand elles étaient en cours. Ces derniers jours, les Russes ont d’abord reconnu puis nié ces livraisons, selon des méthodes bien rôdées, héritées de l’ère soviétique.

Ces sanctions rétroactives pénaliseront la fourniture à l’Iran (à partir du 1er janvier 1999) et à la Syrie (à partir du 1er janvier 2005) de « technologies et équipements qui rentrent dans la conception d’armes de destruction massive ou de systèmes de missiles de croisière ou balistiques ». Cette décision (adoptée par le gouvernement américain le 22 décembre 2006 et entrée en vigueur le 28 décembre) interdit à toutes les sociétés américaines d’avoir des relations avec les personnes physiques et morales inscrites sur la liste.

Introduites pour une période de deux ans, les sanctions ont d’ores et déjà touché 24 personnes physiques et morales de 10 pays, dont la Chine, la Corée du Nord, l’Irak, l’Iran, la Malaisie, le Mexique, le Pakistan, le Soudan, la Syrie et la Russie qui a protesté vivement car parmi les sociétés visées se trouve la Rosoboronexport (l’exportateur officiel d’armes russes) qui est déjà frappée de sanctions similaires et ces nouvelles sanctions pourraient à nouveau mettre en péril ses exportations de Titane vers les Etats-Unis.

Côté Russe, on reste sur des positions et des feintes très sovietisantes, et l’on attribue cette décision à de la concurrence déloyale américaine pour combattre la triomphante économie Russe ! Selon Valeri Kartavtsev, le porte-parole de Rosoboronexport, cette société a doublé en 5 ans ses fournitures d’armements et de matériel de guerre et conquiert de nouveaux marchés, dont celui des pays d’Amérique latine, ce qui expliquerait l’animosité « illogique » des américains.

Mais si la facture est douloureuse pour la Russie qui risque de perdre d’importants contrats aux Etats-Unis et l’apport des investisseurs américains, il ne s’agit pas réellement d’une décision économique mais d’une punition politique délibérée.

A l’issue d’une rencontre en tête à tête entre Bush et Poutine, les deux hommes avaient affiché des positions similaires sur le dossier iranien et en échange Bush avait permis l’entrée de la Russie dans l’OMC et fait enlever des sanctions contre Sukhoï. Mais par la suite, après avoir obtenu ses avantages et être rassuré de la levée des sanctions à l’égard de son pays, Poutine avait à nouveau fait cavalier seul et essayé de bloquer l’adoption de la résolution contre l’Iran.

La décision américaine rappelle le camarade Poutine à l’ordre afin qu’il cesse ses manigances, arrête les livraisons d’armes à l’Iran et ne soit pas tenté de bloquer la suite des sanctions à l’issue des 60 jours de délais accordés à Téhéran.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Pays : RUSSIE |

Pour en savoir + sur le mauvais génie de Vladimir Poutine :
- Décodages : Poutine ne s’associera à aucun ultimatum contre l’Iran
- (28.06.2006)