Il faut déjà rappeler que le corps des Pasdaran -dont Ahmadinejad est un ancien commandant- n’est pas l’armée de l’Iran mais une milice indépendante avec ses propres corps d’armées, de terre, d’air et de mer ainsi que ses troupes de maintien de l’ordre, et un holding financier opaque et exempté d’impôts qui est une sorte d’état dans l’état. Elle n’a officiellement de comptes à rendre qu’au guide suprême Khamenei…

Cet accident est loin d’être le premier. De nombreux gradés de cette armée islamiste ont déjà péri dans des accidents similaires. Dans le cas présent, c’est donc un nombre élevé de miliciens de base qui sont morts et les chiffres des victimes ont été revus à la hausse très rapidement. On sait que les membres de cette milice sont régulièrement envoyés de villes en villes pour des opérations de maintien de l’ordre. Lorsqu’il y a des urgences, le régime n’hésite pas à les transporter par avion, mais c’est plutôt rare et lorsqu’il y a un grand nombre de personnes à transporter ce sont les avions de ligne régulière qui sont réquisitionnés ou bien encore les vieux transports C130.

En revanche, on ne compte officiellement aucune perte dans cette milice : les Pasdaran ne meurent jamais en mission (en Irak, au Liban, en Somalie ou ailleurs)… mais ils meurent souvent en avion lors d’un transport de troupes. Ainsi le régime profite de ce type d’accidents (avion ou route), pour ajouter à la liste réelle des victimes les noms les noms de miliciens tués en mission. C’est une des raisons pour laquelle la liste des victimes de ce crash a tant varié. Ainsi, dans la même journée, des noms ont été rayés de la liste puis d’autres y ont été rajoutés !

Six membres d’équipage dans un avion capable de transporter 40 passagers semble par ailleurs aussi étrange. Deux pilotes et éventuellement un ingénieur de bord semblent largement suffisants pour piloter ce type d’appareil avec ce type de passagers.

En outre et contrairement à ce que les journaux gouvernementaux iraniens ont écrit, l’embargo américain des pièces détachées d’avions ne pouvait concerner cet appareil qui était russe. L’Antonov accidenté n’avait pas quatre ans, il avait été acheté neuf et n’avait pas à subir le moindre embargo car contrairement aux assertions du régime des mollahs, l’embargo sur les pièces détachées pour les avions (civils) a été levé dernièrement.

Mais plus encore et l’on sent bien que ce genre d’incidents est source de tous les dangers, c’est la réaction très précipitée du responsable de l’aviation iranienne qui est étrange. Avec une célérité que nous ne lui connaissions pas, le porte parole de l’aviation iranienne a annoncé qu’il n’appartenait pas à son organisation d’enquêter sur la chute d’un appareil militaire. Avec la même célérité, les Pasdaran ont fait savoir que la chute de l’appareil au décollage était le fait d’une panne d’un moteur : affaire classée. Si les accidents se suivent et ne se ressemblent pas, leur issue est identique : l’affaire est souvent classée sans suite. Reste à savoir si les spécialistes des Antonov sont aussi catégoriques pour prétendre qu’un gros bi réacteur ne peut pas décoller avec un seul turbo réacteur, même s’il s’agit de moteurs placés sur les ailes.

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