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L’Iran et le mystère Abizaid
26.11.2006

Le général américain John Abizaid, chef du commandement central américain, a prononcé une allocution lors d’un déjeuner de l’Association des officiers de l’Armée américaine, le 19 novembre, dans lequel il a fustigé le rôle destructeur du régime des mollahs au Moyen-Orient.



Nous avions relevé chez ce personnage des propos que nous avions jugés graves car le même homme s’était fait l’avocat d’un dialogue avec les mollahs pour mettre fin au Chaos en Irak et aux tensions entre arabes et israéliens. Après ses premiers propos d’une totale incohérence mais très « politiquement corrects », Abizaid revient à des points de vue, moins politisés, fondés sur l’observation des « analyses militaires ».

En apparence, ces derniers propos diffèrent des précédents, mais il n’en est rien. Ces derniers propos sont également « politisés » et il convient donc de les écouter comme un baromètre des dernières tendances des milieux politiques américains. On peut donc estimer que la tendance n’est plus à 100% au dialogue avec les mollahs. La preuve est le ton très mitigé employé par ce soldat qui pourrait se laisser tenter par la politique.

Abizaid a parlé du régime des mollahs comme d’un état dont « on dit qu’il travaillerait à développer des armes nucléaires, n’aurait pas de sentiments amicaux vis-à-vis des USA ». Il a affirmé qu’il fallait « dissuader l’Iran ». Le général tient sans doute à faire oublier ses propos sur la nécessité de dialoguer avec les mollahs, mais cherchant à éviter d’autres bourdes, il s’est contenté d’observations militaires :

« L’Iran reste le pays qui cherche à saper les efforts des Américains et de leurs alliés pour stabiliser le Moyen-Orient. L’Iran a développé une force navale, une force de missiles. L’Iran possède aussi un élément terroriste qui a remporté une campagne contre les Israéliens durant les derniers combats au Liban », a ajouté le général.

Cependant, là aussi, le général a fait des remarques politiciennes et non de simples observations militaires car la soi-disant Force Navale des mollahs se résume à des missiles fictives, trois sous-marins patrouilleurs en panne, deux frégates datant des années 70, quelques avions à hélices P-3K et quelques vedettes rapides à trois places. La Force de Missiles des mollahs comporte aussi de nombreuses zones d’ombres quant à la portée réelle des armes exhibées. Force est de constater que Abizaid fait des discours d’énarques qui sonnent bien à l’oreille mais ne sont que des discours. Dans le cas de ce dernier discours, Abizaid se donne des airs de faucon pour effacer son ralliement express aux partisans du dialogue avec Téhéran.

Nous attendons avec impatience le prochain discours du chef du Centcom et « baromètre des tendances » à Washington.