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Iran : le tri avant la thérapie
20.11.2006

C’est une fois de plus les femmes iraniennes qui font les frais des nouvelles mesures religieuses décidées par Ahmadinejad. Depuis l’instauration de la république islamique, au nom du respect du Coran, les iraniennes voient leurs droits amputés chaque fois un peu plus.



Après avoir donné des ordres sur la façon de se vêtir, sur la couleur utile des voiles (le noir !), la façon de marcher sur un trottoir ou de se promener, la nouvelle mesure concerne les femmes et le monde du travail.

Pendant sa campagne électorale, Ahmadinejad avait évidemment expliqué que la place des femmes n’était pas dans le monde du travail. Il s’était prononcé pour un monde du travail partagé entre sexes ce qui lui avait valu le soutien officiel du guide de la révolution, Khamenei. Ceci avait d’ailleurs eu pour conséquence une levée de boucliers féministes (dans la limite de l’expression autorisée) : la fille de Khomeiny s’était déclarée choquée par la proposition. C’est par ce jeu de protestations que le régime revendique l’existence d’une démocratie en Iran.

La nouvelle mesure s’appliquera dans les écoles : bien sûr les écoles mixtes n’existent plus en Iran depuis la révolution, mais désormais les filles n’auront que des professeurs femmes et les garçons que des professeurs hommes et ce à tous les niveaux, du primaire à l’université.

Cette mesure avait déjà été instaurée plus d’une fois, mais à chaque fois elle s’était heurtée à la réalité du terrain et au manque de professeurs, rendant son application impossible. Pour pallier au problème, dans certaines universités, c’est par l’intermédiaire d’un système télévisé interne que les professeurs dispensent leurs cours aux étudiants de l’autre sexe, rompant ainsi toute réactivité et tout échange entre étudiants et enseignants.

La nouvelle mesure s’immiscera aussi dans le domaine médical jusqu’alors protégé de ce genre d’excès. Le ministre de la santé de la république islamique vient d’annoncer l’ouverture accélérée d’hôpitaux pour hommes ou pour femmes avec des personnels adaptés. D’après lui une femme ne peut soigner consciencieusement un homme et un homme ne peut opérer une femme sans trouble. On est heureux d’apprendre que l’opération du rachis cervical peut donner lieu à des pensées lubriques du côté de Téhéran et qu’un plâtre est un objet d’un érotisme torride.

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