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Iran : sexe , suicide et scandales !
10.11.2006

Souvent ce qui est banal, drôle ou simplement irritant en Europe prend une tournure tragique en Iran. L’histoire concerne une actrice qui joue d’habitude des rôles de jeunes filles sages dans des séries télévisées populaires : elle est accusée d’avoir tourné un film pornographique et elle risque d’être flagellée, puis lapidée.



La jeune femme âgée de 22 ans devait tourner dans plusieurs films pour l’industrie du cinéma officiel. Beaucoup y voient un coup monté pour briser la carrière d’une jeune actrice montante. Les images de ses ébats sexuels circuleraient sur le net. La vidéo a été présentée partout comme « la vidéo de Zahra Amir Ebrahimi ». Nous n’avons pas trouvé cette vidéo et l’affaire pourrait être un hoax ou une fausse affaire de mœurs délibérément exagérée et montée en épingle afin d’alimenter le moulin des nouvelles (fausses [1]) activistes des droits de la femme comme l’improbable Shadi Sadr.

Il y a un certain battage autour de cette histoire qui fait douter de son bien fondé. Le battage médiatique se porte également sur l’identité de l’actrice. Officiellement son nom n’a pas été révélé. Mais tout le monde le connaît : Zahra Amir Ebrahimi. Cette dernière a démenti être la personne en question, dénonçant « une campagne immorale ». La rumeur a prétendu qu’elle aurait tenté de se suicider après son interrogatoire. Un communiqué d’une starlette a été même diffusé à l’agence ILNA où celle-ci annonçait qu’elle était vivante et pensait à la dignité des femmes iraniennes et qu’elle n’était pas la personne incriminée. Après L.A. Confidential, voici Jamakaran Confidential.

Nouvelles officielles, démentis, rumeurs, communiqués, web blog, dénonciation d’un complot visant une bonne musulmane (coupure de presse ci-dessous) : rien n’a été épargné pour gonfler cette affaire. Les différents corps de police, réguliers ou islamiques, se sont saisis de l’affaire et sont en train d’enquêter maintenant sur le passé de cette jeune femme. On apprend entre les lignes que Sa vie risque d’être sauvée, par humanisme de la part du gouvernement iranien qui cherche actuellement à assouplir la charia. La justice des mollahs se contentera de lui asséner une centaine de coups de fouets (en lanière de cuir) s’il est prouvé que la femme ne savait pas ce qu’elle faisait et qu’elle n’est pas mariée.

Les forces iraniennes ont demandé à Interpol de faire arrêter le partenaire masculin qui serait réfugié à Dubaï. L’homme est suspecté d’avoir diffusé le film tourné avec l’assentiment de la jeune femme. Pour cela il risque à minima trois ans de prison et 15000 € d’amende.

Le simple fait de toucher un personnage d’un autre sexe est interdit au cinéma en Iran tandis que les films étrangers sont strictement censurés, les coupures sont nombreuses et rendent impossible la compréhension des films.

Le film en question aurait été tourné l’année dernière et circulait sur DVD vendus à la sauvette mais depuis qu’il a été mis en ligne sur Internet et avant que le site ne soit rendu inaccessible par les autorités, celui-ci aura eu un gros succès à Téhéran. Nous ne connaissons personne qui pourrait dire l’avoir visionné. Mais Saïd Mortazavi, le procureur général de Téhéran (assassin de Zahra Kazemi) et son acolyte chef de la police de Téhéran Ahmad Reza Radan disent avoir visionné le film et ont annoncé que tous les participants seraient poursuivis, jugés et châtiés.

Cependant, cette affaire aussi rocambolesque soit-elle, est peut-être vraie. La diffusion de vidéo amateur s’est fortement accrue ces derniers temps avec des conséquences malheureuses pour plusieurs personnes. La semaine dernière c’est un présentateur du journal télévisé qui a été licencié, il avait été surpris en train de danser avec une femme lors d’un mariage. Il y a deux ans, des jeunes lycéennes s’étaient suicidées dans le nord-ouest du pays après la vente au marché noir d’un film amateur d’une soirée où elles dansaient.

Quant à la dernière actrice d’un film pornographique d’Iran arrêtée et depuis lors tuée, elle fût retrouvée parce que dans le film on avait pu apercevoir un compteur électrique domestique dans une séquence (prend-moi à côté du compteur chéri !). Grâce à des technologies dignes de MissionImpossible 2, l’image du compteur avait été fortement grossie par les autorités, grâce au numéro de série de l’appareil, ils avaient pu remonter jusqu’au domicile où avait été tourné le film !

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Zahra Amir Ebrahimi