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L’Iran permet à Moscou de consolider sa position en Asie Centrale
28.10.2006

La Russie et le Kazakhstan ouvriront ensemble un premier centre international d’enrichissement d’uranium à Angarsk, en Sibérie orientale, a annoncé jeudi le chef de l’Agence fédérale russe de l’Energie atomique (Rosatom), Sergueï Kirienko.



« Ce centre sera destiné non seulement à nos deux pays, mais à n’importe quel pays qui veut développer le nucléaire civil », a affirmé Kirienko. Selon ce dernier, le centre pourra commencer à produire de l’uranium enrichi à partir de 2007.

Etrangement, c’est précisément la date convenue entre les mollahs et les russes afin que ces derniers leur délivre du combustible nucléaire pour la Centrale de Bouchehr, officiellement la seule centrale civile iranienne.

L’annonce est intéressante car elle écarte la possibilité d’un joint-venture de ce type basé en Iran. Ce projet permet également à la Russie de prouver sa bonne foi : ce pays veut jouer un rôle dans l’industrie nucléaire à l’échelle planétaire, elle le prouve et écarte les soupçons sur sa volonté de protéger l’activisme nucléaire des mollahs. La Russie a intérêt à faire profil bas dans sa volonté de protéger les mollahs et ce genre d’annonce le lui permet doublement. Elle peut toujours continuer à les protéger en invoquant le dialogue ou l’approche diplomatique et sa future usine Kazakh lui sert d’alibi.

Ce projet répond entre autre à une idée de Bush que Poutine avait reprise à son propre compte. Bush proposait la création d’un réseau de centres pour l’enrichissement et le retraitement du combustible nucléaire sous contrôle international afin d’offrir l’accès à l’énergie nucléaire aux pays en développement sans risque de prolifération des armes atomiques. Le choix du Kazakhstan est justifié car ce pays dispose de plus de 20% des réserves mondiales d’uranium et est un important fournisseur de ce minerai à la Russie.

La Russie revient en force ainsi dans cette ex-république soviétique qui dispose aussi d’importantes réserves gazières très convoitées par le Japon, la Chine, l’Europe et les Etats-Unis. Ainsi les Chinois sont désormais reliés à ce pays par un tube qui leur fournit 15% de leurs besoins sans aucun intermédiaire. Les Japonais et tous les autres doivent nécessairement faire passer la précieuse substance par des tubes qui transiteraient par l’Afghanistan, l’Iran ou la Russie.

Cette dernière a la clef de la délivrance pour la Kazakhstan à qui elle refuse le droit de faire passer un tube subaquatique dans la Caspienne.

Le rapprochement Khazakhstan-Russie est une victoire pour le Tsar Poutine [[Une victoire pour le Tsar Poutine | Plus l’affaire s’amplifie et plus le prix des hydrocarbures reste élevé : ceci profite à Gazprom. Si à l’issue de la crise nucléaire iranienne, le régime des mollahs obtenait le droit à l’enrichissement, le principal objectif des Russes se réaliserait, à savoir la neutralisation de l’Exclusivité de la Dissuasion Nucléaire des 5 Grands. L’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et de nombreux voisins de l’Iran auront leur bombe. La supériorité du dispositif des 5 grandes puissances sera caduc et on reviendra à la période militaire précédant l’ère nucléaire ou plus cyniquement à la revanche de la guerre froide. Libérés de la menace d’une frappe nucléaire dissuasive, les pays alliés des Russes auront les mains libres pour appliquer des méthodes de guérilla pour «contrôler» des zones précises et ces zones seront les voies d’accès aux pays pétroliers.

L’objectif de ces guérillas sera uniquement de maintenir un état d’instabilité dans les pétromonarchies du Golfe Persique, mais aussi en l’Afghanistan et au Pakistan qui sont la voie d’accès pour l’Asie Centrale. Le résultat immédiat de ces menaces est une islamisation anticipée des discours politiques des pays concernés : les dirigeants au pouvoir préféreront partager le droit de gouverner avec les islamistes radicaux proches de Téhéran. Si l’Afghanistan et le Pakistan peuvent pour l’instant compter sur l’appui des occidentaux et des Japonais pour leur défense, d’autres pays risquent de succomber immédiatement à cette tentation populiste.

La Tunisie et l’Algérie seront très certainement les prochaines victimes...[(lire la suite)->http://www.iran-resist.org/article2552] | 4 septembre 2006 © IRAN-RESIST]], qui décidément utilise à merveille le chaos afghan, l’instabilité Iranienne et l’appétit énergétique de l’occident. Pourrait-on le lui reprocher ? certes, non, mais doit-on se convaincre qu’un tel homme est le meilleur ami de l’occident et le plus actif artisan de la paix et de la stabilité régionale ? WWW.IRAN-RESIST.ORG

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